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une partie comme des ferviteurs par reconnoif→ fance des biens qu'ils avoient reçus.

Onziéme fiécle.

Noms des Auteurs & des Prédicateurs qui ont écrit & prêché fur l'obfervation des Dimanches & des

Fêtes,

Celui-là célébre véritablement le jour du Seigneur qui s'abftient tellement des affaires du monde & du travail corporel, qu'il le donne tout entier aux œuvres fpirituelles & aux actions de piété.

L'Auteur des Sermons fur tous les fujets de la Morale Chrétienne, dans le premier Tome des fujets particuliers, a un Difcours fur l'obfervation des Dimanches & des Fêtes..

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Il y en a un auffi dans les Difcours moraux. Le Pere Terraffon, Prêtre de l'Oratoire, a compofé un Difcours fur la fanctification des Fêtes, Tome IV. de fes Sermons pour le Lundi de Pâques. M. l'Abbé Boileau, le Lundi de la cinquième Semaine du Carême s'étend beaucoup fur le fcandale que cause l'inobservation des Dimanches & des Fêtes.

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L'on trouvera auffi dans le quatrième Tome des Sermons choifis un Difcours fur ce fujet pour le premier Mardi de Carême, où l'Auteur fait voir . que les Dimanches & les Fêtes font des jours fpécialement confacrés au service de Dieu. 2°. Que les Dimanches & les Fêtes font des jours deftinés au repos de l'homme,

L'Auteur des Difcours Chrétiens fur tous les Dimanches de l'année, a un Sermon fur la maniere dont l'homme Chrétien doit fanctifier les Dimanches & les Fêt s.

Le P. Maffon de l'Oratoire, fait voir dans fon Difcours pour le Mardi de la Paffion, que le précepte qui oblige de célébrer les Fêtes, & fur-rout le Dimanche, eft jufte, facile & avantageux à accomplir.

Le P. Thomaffin dans fon Traité fur les Fêtes Livre fecond, parle beaucoup de la sanctification du Dimanche.

Tous ceux qui ont écrit des dix Commandemens, en parlant du troifiéme, fourniffent des matériaux fur ce fujet.

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PLAN ET OBJET DU PREMIER DISCOURS fur la Sanctification des Dimanches & des Fêtes.

Divifion

Es Pharifiens fe fcandalifant de ce que JelusL Chrift opéroit des prodiges le jour du Sab→ générale. bat, & l'obfervant pour le furprendre & l'accufer comme un tranfgreffeur de la Loi, car c'est à ce point qu'ils pouffoient la fuperftition, s'imaginant fauffement que les bonnes œuvres mêmes leur étoient défendues ce jour-là; le Sauveur, pour repouffer leurs invectives & les décromper de leur erreur, leur dit: Qu'il aime mieux la miféricorde que le facrifice; que le Sabbat eft fair pour l'homme, & non pas l'homme pour le Sabbat; que fi nul d'entre eux ne croit pas vio ler ce faint jour en retirant d'un puits ou d'un précipice fon bœuf & fon âne ou fa brebis, combien moins à plus forte raison, c'est violer ce.

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2. contra

Julian.

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grand jour, que de faire du bien aux hommes, qui font fans comparaison plus précieux devant lui que ces fortes d'animaux. Célébrez donc les Fêtes du Seigneur, puis-je vous dire avec faint 3.Ephrem. Ephrem: Feftivitates Domini celebrate, Que la Serm.de Fe- fanctification de ces Fêtes ne fe faffe point parfis. mi vous à la maniere des Payens, mais dans l'esS. Greg. prit du Chriftianifme: Celebrantes eas non inftar Naz. Orat. Gentilium fed Chriftianorum. Loin de vous en tenir à un culte tout fervile, comme le faifoient les Juifs, qui, au rapport de faint Augustin, pasfoient ces faints jours en débauches & en impuD. Aug. retés: Judai enim ferviliter observant diem Sabbati, Tract. 3.in ad luxuriam, ad ebrietatem. Que votre culte foit tout fpirituel, car c'est ainfi qu'un Chrétien doit fanctifier le jour du Seigneur, qui répond au Sabbat des Juifs: Spiritualiter obfervat Sabbatum Chriftianus. Et c'eft ce qu'attend de vous l'Eglife cette mere si tendre; auffi eft-ce pour vous faire entrer dans fon efprit, que j'ai cru convenable de vous montrer, 1°. Quelle eft son intention dans le commandement qu'elle vous impofe, de fanctifier les Dimanches & les Fêtes. 2°. Quelle injure vous lui faites lorfque vous les profauez. La fanctification des Dimanches & des Fêtes, eft l'un des plus grands hommages que nous puiffions rendre à la Religion ; mais à la honte de la Religion, rien de plus mal oblervé.

Joan.

Idem ibid.

Soudivi

Partie.

Le faint jour du Dimanche ne mérite pas fions de la moins de piété & de refpect de la part des Chrépremiere tiens, que le Sabbat n'exigeoit des Juifs de culce & de vénération; au contraire il en demande davantage : c'est le plus faint des jours, c'eft le premier hommage que nous devons au Seigneur & la grande preuve de notre Religion & de notre piété; encore quelle preuve ? prenez garde ici & donnez toute votre attention. 1°

C'eft une preuve indifpenfable que Dieu exige de votre fidélité, c'eft une preuve publique qu'il attend de vous pour l'édification de vos freres.

Soudivi

Partie.

Un des plus grands défordres dont gémissoit David, étoit celui de ces impies qui avoient fons de la dit, non par des paroles, mais dans le fond du feconde cœur & par leur conduite : Faifons ceffer toutes les Fêtes du Seigneur, & qu'on n'en célébre plus fur la terre: Dixerunt in corde fuo: Quiefcere Pf. 73. 8¿ faciamus omnes dies Feftos Dei à terra. N'avonsnous pas aujourd'hui les mêmes raisons de gémir, à la vue de l'inobservance du faint jour du Dimanche & de nos plus grandes Fêtes ? Vous en conviendrez dès que vous examinerez de près: 1o. Ce qu'on doit faire en ces faints jours, & ce qu'on ne fait pas : 2°. Ce qu'on n'y doit pas faire & ce qu'on y fait.

Il eft vrai que la vie du Chrétien devroit être une perpétuelle fanctification du Nom de Dieu, & que tout le temps qu'il a à demeurer fur la terre, devroit être pour lui, felon S. Chryfoftôme, un jour de Fête continuelle, puifque ce doit être une imitation & un commencement de la vie du Ciel néanmoins parce que les befoins temporels détournent nos penfées & ne nous permettent pas d'être toujours occupés de Dieu, le Seigneur a choifi de certains jours qu'il veut être particulierement dédiés à fon honneur; tous les jours font de fon domaine, mais il y a un jour de diftinction & de préférence qu'il a béni, c'est le Dimanche. Or c'eft-là ce jour qu'il demande pour recevoir des hommes le culte qu'ils lui doivent: c'eft-là ce jour qu'on peut regarder comme celui de l'établiffement de la Religion, qui les oblige de s'acquitter de ce devoir envers fon infinie Majefté: un jour qu'il fe choifit parmi ceux

Preuves de la premiere Partie. fication du Dimanche, eft une preuve du

La fan&ti

culte que nous fommes obligés de rendre Dieu.

à

I

de fe refuser

de la femaine, afin qu'on l'honore, qu'on le ferve, qu'on lui demande l'avènement de fon Royaume, la fanctification de fon nom, l'accompliflement de fa fainte volonté. Tiré de l'Auteur des Difcours Chrétiens & de M. l'Abbé Boileau. Ce feroit Rien de plus odieux parmi les hommes que une noire l'ingratitude, Dieu la détefta toujours; auffi vou ingratitude lut-il de tout temps que les prodiges qu'il opéroit à la fanctifi- en faveur de fon peuple, & que les bienfaits dont cation de ce il le combloit, l'engag ât à des marques publifaint jour. ques & éclatantes de reconnoiffance: fi pour le venger de la fervitude des Egyptiens, il fait mourir tous leurs premiers-nés, il veut que pour figne de fa gratitude, il lui offre les prémices de fes fruits & lui facrifie dans fon Temple tous les premiers-nés de fes troupeaux; s'il le fouftrait au joug tyrannique de Pharaon, il lui ordonne de faire annuellement une Fête folemnelle en mémoire de ce bienfait; s'il le nourrit d'une manne miraculeufe, il veut qu'on en recueille dans un vafe pour la dépofer dans le Sanctuaire, comme un mémorial de fa magnificence. Ce principe pofé, que Dieu n'a rien tant en horreur que l'ingratitude, & qu'il ne peut fouffrir qu'on perde la mémoire de fes bienfaits, le faint jour du Dimanche, étant celui où il a déployé avec plus de magnificence les thréfors de fa miféricorde, pourroit-on s'étonner s'il veut qu'on s'en fouvienne, & qu'on le folemnife avec tant de Exod.8.20. pompe? Memento ut diem Sabbati fanctifices. Souvenez-vous de célébrer le Sabbat. Travaillé Jur le P. Maffon.

Comme

e'étoit à la

fanctification du Sab-⭑

Nous reconnoiffons le Juif quand il fanctifie le Sabbat; nous reconnoiffons, le Chrétien quand i obferve fidélement le Dimanche. Dieu deman doit au Juif l'obfervation du Sabbat, comm bat qu'on reconnoif- un figne de fon alliance avec lui, & Dieu vou

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