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Ne peuton pas fe di

vertir les

jours de Fê

te?

Ne me demandez pas ici s'il eft permis de fe divertir les jours de Dimanche & de Fête. Je ne veux faire fur votre question ni le controverfifte pour difputer, ni le cafuifte pour réfoudre je me contente de vous répondre que ce font des jours fingulierement confacrés au Seigneur, à fon fervice & à fon culte, & qu'ils font inftitués pour vous occuper d'œuvres faintes: ainsi que vous devez vous en tenir à la décision générale, qui est que le Seigneur veut que vous fanctifiez ces jours. Mais après s'être acquitté de fon devoir de Chrétien, ne peut-on pas, dites-vous encore, prendre des divertiffemens honnêtes? On le peut : mais je les fuppofe tels que vous le dites. Réjouiffez-vous, mais que votre modération soit connue. Gaudete, fed modeftia, &c. Le même.

Philip. 3.

4.

L'on ne peut difconvenir

qu'il n'y ait quelques

mis aux

Quoique ces faints jours foient entierement confacrés à la piété & au service de Dieu, on ne peut nier cependant que l'Eglife ne permette quelque honnête divertiffement ; & quelque religieux obfervateurs que fuffent de ces faints jours divertiffe- les premiers Chrétiens, nous lifons que dans mens per- ces temps mêmes où la difcipline Eccléfiaftijours deDi- que étoit le plus en vigueur, les Fidéles donmanche & noient des noient des marques de leur réjouiffance, par des de Fête. feftins qu'on appelloit Agapes, c'est-à-dire, des feftins de charité: de forte que les Fidéles en se réjouiffant avec leurs amis, diftribuoient aux pauvres de quoi les foulager: mais après ces repas, que la frugalité & la dévotion rendoient plus célébres que la fomptuofité, ils couroient en foule de la table à l'Eglife pour y faire leur priere; de forte que l'on pouvoit dire que leurs

divertiffemens redoubloient leur ferveur. Voici ce qu'en penfoit Tertullien, qui tout févere qu'il étoit, approuvoit ces divertiffemens honnêtes. A l'iffue de nos banquets, nous n'allons pas, difoit

il, à ces fpectacles inhumains, où l'on voit avec horreur couler le fang; nous n'allons pas à ces affemblées profanes où la médifance, l'impiété & les plaifis les plus fales triomphent de la vertu: l'on ne voit dans nos exercices, dans nos actions & dans nos divertiffemens mêmes, que piété & modeftie, de maniere qu'il eft aifé de remarquer que nos Fêtes font établies pour infpirer à l'efprit une fainte allegreffe, & non pas pour fournir au corps de quoi fatisfaire la fenfualité. Où font ces temps heureux Hélas! nous ne fommes plus à ces fiècles d'or; les exercices de piété que l'on pratiquoit alors aux jours de Fêtes ont tellement ceffé, qu'au lieu de ces banquets de charité, ce ne font plus que des repas de diffolution. Pris d'un Sermon ancien manuscrit & anonyme.

Ce qui

I

la conclu

Revenus aujourd'hui de votre erreur touchant la célébration de nos folemnités, tâchez de flé- peut faire chir la colere de Dieu par le repentir du paffé, fion du Dif& par une fidélité plus exacte à l'avenir à l'un cours. des préceptes dont il eft le plus jaloux. Ne lui refufez plus les hommages que vous lui devez dans les jours dédiés à fon culte : imitez en quelque forte la piété de ce vaillant Macchabée, qui après avoir glorieufement terminé les affaires. de fon peuple & vaincu tous les ennemis, l'invitoit à réparer les ruines du Temple & à purifier fes Autels profanés: Ecce contriti funt inimici no- I. Machab ftri, afcendamus nunc mundare fancta renovare. 4.36. Dites de même dans ces jours que Dieu fe réserve à lui feul: Ah! c'est assez avoir donné de foins & de temps au monde & à nos affaires; allons au moins payer à préfent au Seigneur le tribut de nos adorations: allons renouveller fes Sacrifices négligés & rétablir l'honneur de fes Temples: Afcendamus, &c. Par ce moyen vous participe

rez à toutes les graces que Dieu verfe fi abon damment dans ces jours, & vous vous procure. rez de plus des récompenfes durables pour l'éter

nité.

PLAN ET OBJET DU SECOND DISCOURS fur l'obfervation des Dimanches & des Fêtes.

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Divifon Dfingulierement marqués pour rendre à Dieu

générale.

un tribut de louanges, diftingué de celui qu'on lui doit tous les jours de la vie. C'est dans ces jours dédiés particulierement à fa gloire, que les juftes & les pécheurs fe réuniffoient dans les mêmes tabernacles & faifoient entendre une voix de réjouiffance & de falut. Le Seigneur luimême observoit les Fêtes & les Solemnités de

la Synagogue, & par-là nous apprenoit à diftinguer & à fanctifier les jours. L'Apôtre faint Paul qui a tant dégagé la piété des Fidéles de la fervitude des temps & des jours, ne témoignoit-il pas néanmoins un empreffement extrême pour aller paffer à Jérufalem la Fête de la Pentecôte ? Rien de plus précieux que ces jours ; & puifqu'étant condamnés au travail & aflujettis à tant de néceffités fur la terre, nous ne pouvons employer toutes nos journées dans un exercice continuel de louanges faintes & avec une dévotion toujours tranquille, obfervons du moins dans un dégagement des affaires du fiécle, les Fêtes que la Religion a confacrées, & ne profanons point par le vice ou par la tiédeur le jour du Seigneur, de fes Myfteres & de fes Saints. Le sujet eft important

portant, & d'autant plus important, que le précepte de la fanctification du Dimanche & des Fêtes eft très-peu connu & très-fouvent profané. C'eft contre ces deux erreurs que je m'éleve, en vous faisant voir, 1o. L'obligation où vous êtes de fanctifier le Dimanche. 2°. Combien peu eft oblervée la fanctification du Dimanche, la profanation que l'on en fait.

Soudivi

Partie.

Comme j'ai la confolation de parler à des enfans de l'Eglife, qui conviennent de la néceffité fions de la d'obéir à tous les préceptes, mon deffein eft de premiere vous marquer les motifs & la fin de celui-ci, pour vous porter à l'observer avec toute la piété qu'il exige. Entre ces motifs les uns regardent Dieu, les autres vous regardent vous-mêmes; c'est-à-dire, que le précepte de fanctifier les Dimanches & les Fêtes eft fondé, 1o. Sur l'honneur & la reconnoiffance que nous devons à Dieu. 2. Sur les fecours que nous nous devons à nousmêmes.

Soudivi

feconde

Il y a au fujet des Dimanches & des Fêtes deux préceptes : l'un de ne rien faire de ce que la fions de la Loi défend l'autre de faire ce que la Loi ordonne, & de le faire dans l'efprit de la Loi. Or c'est par rapport à ces deux chofes, qu'on fait une fcandaleufe profanation des Dimanches & des

Fêtes.

Partie.

Preuves de la premiere Partie.

Le Di

Les jours de Dimanche font fur-tout ces jours de Fêtes particulierement dédiés au culte & à l'honneur de Dieu; & le nom qu'on leur a donné de jours du Seigneur nous en avertit affez. Il est manche est vrai que tous les jours lui appartiennent égale- fingulierement; puifqu'outre qu'il n'y en a aucun dont il ment établi ne foit l'auteur, chacun d'eux eft marqué par quelques miracles de fa puiffance, ou par quelques nouveaux bienfaits de fa miféricorde. C'est auffi ce qui a fait dire à faint Chryfoftôme, que Tome II. Morale. II. Vol. )

R

pour hono.

rer Dieu.

Le Di

manche a été fubftitué

au Sabbat

des Juifs,

& pourquoi. Ezech. 20.

12.

tous les jours font pour de vrais Chrétiens des jours de Fêtes: Omne tempus eft tempus diei Fefti Chriftianis. Mais parce que la multiplicité des affaires temporelles éloigne fouvent nos pensées de Dieu, & que d'ailleurs le travail & les occupations nous font plus falutaires qu'une contemplation qui dégénéreroit bientôt en oifiveté, Dieu nous a marqué certains jours qu'il veut que nous lui confacrions plus particulierement par l'interruption des foins temporels, par la priere, l'application aux bonnes œuvres & les autres témoi gnages de notre reconnoiffance & de notre refpect. Le P. Terraffon.

Le jour du Sabbat qui répond à notre Samedi, étoit parmi le peuple d'Ifraël ce jour particu lierement dédié à Dieu. Il le leur avoit donné comme un figne d'alliance éternelle entre eux & lui: Sabbata mea dedi, &c. Mais parce qu'il étoit jufte que la Loi Judaïque cédât à la Chrétienne dans les Fêtes, comme dans toutes ses cérémonies, les Apôtres infpirés du Saint-Esprit, ordonnerent qu'en faveur du grand Myftere de la Réfurrection opéré le jour du Dimanche, nous transféraffions à ce jour la folemnité du Sabbat des Juifs, & qu'il fût célébré d'autant plus faintement, que le Myftere en l'honneur duquel ils l'établiffoient, étoit plus intéreffant & plus digne de notre reconnoiffance. Le même.

A nous en

Ecoutez, peuples, c'eft le Seigneur votre Dieu tenir aux qui parle : Prenez garde, dit-il, je vous recomtermes du mande très-étroitement de garder fidélement le précepte, il Sabbat & les autres jours de Fêtes, parce que ce font les jours que je me fuis réfervés, afin de bien Dieu a recevoir les juftes marques de la reconnoiffance à cœur l'ob que vous devez à ma fouveraine Majesté: Videte, Sabbata mea cuftodite, quod eft fignum inter me du Diman- & vos in generationibus veftris. Je les ai tous

eft facile de voir com

fervation

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