L'on trou

ve dans la fanctifica

tion des Di

Un des principaux motifs qui a porté l'Eglife à inftituer les Fêtes & les Dimanches, fe tire de vos intérêts propres. Condamné après fon pémanches & ché au travail, l'homme fût toujours demeuré des Fêtes de courbé vers la terre, fans fe relever jamais pour puiffans fe- porter les yeux vers le ciel fa véritable patrie; cours pour c'étoit au Pere des miféricordes à pourvoir à ce le falut.

danger, en lui ordonnant de fufpendre fes travaux pour s'appliquer aux foins de fon falut dans certains jours particuliers. Or ces jours font les jours de Fêtes & de Dimanches, jours neceffaires, fans doute, fans lefquels il eût couru risque de périr fans reflource. Vous travaillez, ditesvous, chacun felon vos emplois & votre condition, & vous fuivez en ce point l'ordre de Dieu : il est vrai, Chrétiens, fi c'est à sa gloire & à votre falut que vous dirigez vos peines & votre travail: mais de bonne foi, le falut & la gloire de Dieu entrent-ils pour quelque chofe dans vos occupations? L'un & l'autre en font-ils les motifs & la fin? Ah ! vous n'y avez d'autres vûes que d'acquérir des richeffes périffables, ou peutêtre une vaine réputation; comme les enfans de Noë vous vous dites à vous-mêmes: Faifons-nous une ville & une tour qui foit élevée jufqu'au ciel: Gen. 11.4. Venite, faciamus nobis civitatem. Or avancéje trop, quand je vous dis que c'eft en ces jours feulement confacrés au culte de Dieu que vous en avez les moyens? Libres des affaires du fiécle rien ne vous empêche de répandre votre cœur en préfence du Seigneur, d'en fonder les replis fecrets, d'y remarquer les taches & les altérations qu'y ont faites les foucis terreftres: c'eft fur-tout en ces jours qu'il vous eft plus libre de fortifier votre ame du pain de la parole, du Corps & du Sang de Jefus-Chrift. C'est en ce jour qu'il vous eft permis de vous affocier à ces anges terreftres

destinés à la louange du Très-haut fept fois le jour: Septies in die laudem dixi tibi. Če font-là ces jours favorables, ces temps aimables dont parle faint Paul: Ecce nunc tempus acceptabile, ecce nunc dies falutis. Ce font-là ces jours heureux auxquels Dieu fe plaît à verfer fes graces bien plus abondamment qu'en tout autre jour. Ah! fi le temps me permettoit d'entrer dans un plus long détail, je vous ferois voir dans la célébration de chaque Dimanche des graces fingulieres à recueillir. Le P. Terrafson.

Pf. 118; 164. II. Cor. 6.

2.

la célébra

Nulles de nos folemnités qui ne foient bien, Tout dans propres à réveiller dans vos cœurs des fentimens tion de nos de Religion: chaque Fête, chaque Myftère nous Fêtes excite fournit mille fujets d'édification; & certes ne à la piété. pouvons-nous pas nous occuper des vertus des Saints für la terre, & de leur gloire dans le ciel ? Oui, fi nous daignons nous rendre attentifs, & entrer dans l'efprit de nos différentes folemnités, nous en tirerons de précieux avantages. Dans la création nous adorerons la puiffance de notre Dieu, dans la rédemption nous chanterons les merveilles de fon amour, dans notre propre fanctification nous exalterons fa bonté. La vûe de fes jugemens redoutables nous retiendra dans une crainte falutaire; la Réfurrection glorieuse excitera notre espérance; nous adorerons enfin les prodiges de miféricordes qu'il a opérés en faveur des Saints qu'il a glorifiés; que dirai-je enfin ? Tous les objets qui nous frapperont, exciteront & réveilleront en nous la piété, & nous donneront des forcés pour embraffer avec joie la vertu. Travaillé fur le P. Maffon de l'Oratoire.

Dans la création du monde Dieu travailla du

Les Dimanches &

rant fix jours après lefquels l'Ecriture dit qu'il fe les Fétes repofa: mais en quoi l'Écriture fait-elle confifter font des ce repos : Le voici: Vidit Deus cuncta qua fecerat, jours de re

peut examiner à loi

fir ce que

Pon a fait durant la

femaine.

Gen. 1. 31.

pas où l'on erant valdè bona. Dieu fit une revûe générale de tous les ouvrages, & les trouva tous bons & parfaits; il trouve fon repos dans fon approbation & dans fa complaifance. C'est-là ce qu'il faut imiter, Chrétiens: interrompez vos œuvres ferviles, & faites une revûe générale fur toute la conduite que vous avez tenue durant la femaine. Voyez fi vous pouvez dire avec Dieu que tout ce que vous avez fait durant ces fix jours eft bon; examinez si vous avez été fidéles à Dieu & au prochain, fi vous avez rempli les devoirs de votre état, s'il n'y a point eu de l'injustice dans vos emplois, ou dans votre commerce; & après avoir fait cet examen, donnez votre approbation à ce qui la mérite, rectifiez ce qui ne la mérite pas, & confacrez le refte du jour à faire des facrifices au Seigneur pour vous le rendre propice, & pour réparer les fréquentes diffipations que vous, vos enfans & vos domestiques avez fouffertes durant la femaine. L'Auteur des Difcours Chrétiens.

Preuves de la feconde

Partie.

Ce que

défend la Loi les

de Fêtes.

Qu'est-ce que la Loi défend? Des œuvres ferviles, des œuvres méchaniques qui occupant & affujettisfant la créature, la détournent de penfer au Créateur & de lui rendre le culte qu'elle lui doit. Ceci pofé n'eft-il pas évident que la jours de Di- plupart des Chrétiens font des infracteurs, je dis manche & plus, des profanateurs de ces faints jours ? nos Dimanches & nos Fêtes dans le deffein de Dieu font, comme vous l'avez vu, des jours destinés à la fanctification des Fidéles & à l'honneur de la Religion; & il femble que le démon les cherchs préférablement aux autres pour perdre les Chrétiens & déshonoter la Religion: c'eft par la fan&tification des Dimanches que Dieu forme ce nœud facré de notre alliance avec lui, & c'est par leur profanation que cet ennemi de notre fa

lur le rompt avec plus de fcandale. Un détail familier fur une matiere fi importante mortifiera peutêtre votre délicateffe & votre amour- -prore: mais il vous fera mieux fentir l'infraction de vos devoirs. Divers Auteurs manufcrits anonymes..

Les œu

défendues

peines rigoureufes. f.58.13.

Exod. 31.

14.

Le repos impofé aux Juifs le jour du Sabbat étoit un repos gênant, & qu'il étoit important de vres fervine point violer fous quelque prétexte que ce fût; les étoient c'étoit, comme le nomme un Prophéte, un repos aux Juifs délicieux qui ne permettoit pas qu'on travaillat fous des pour les néceffités les plus ordinaires de la vie: Sabbatum delicatum. Le violer c'étoit s'expofer à la mort, la Loi y étoit formelle: Qui polluerit illud morte moriatur. Et nous lifons dans le Livre des Nombres, qu'un homme, pour avoir ramaffé un peu de bois le jour du Sabbat, fut condamné à être lapidé, Moyfe & Aaron indécis s'ils le condamneroient ou s'ils le renverroient abfous confulterent le Seigneur & en recurent cette réponse: Faites mourir cet homme, qu'on le tire du camp & qu'on le lapide: Morte moriatur homo ille, obruat eum lapidibus omnis turba extrà caftra. Il a été rébelle à fon Dieu, il s'eft mocqué de la défense qu'il lui avoit faite; il eft digne de mort: Adversus Dominum fuum fuit rebellis, preceptum illius fecit irritum. Si la févérité de la juftice de Dieu fe faifoit aujourd'hui fentir par d'auffi éclattans fupplices, ô qu'il y auroit de Chrétiens qui fourniroient de triftes exemples à la postérité. M. Boileau & le P. Maffon..

Num. 157

15.

Ibid.

L'on ap

Je ne prétends point ici condamner indifcréteporte mille ment tout délaffement d'efprit dans ces jours prétextes faints, difoit S. Grégoire de Nazianze, mais j'en veux retrancher l'excès & l'emportement: Non enim animi relaxationem interdictam vola, fed per tulantiam coërceo. Ce que je veux, c'eft que vous examiniez, fi les délaffemens que vous vous per

pour le foutraire à la tion des Dimanches. Greg. Naz in Apoc.

fanctifica

mettez les jours faints peuvent être pris en efprit de piété, c'eft-à-dire, en efprit d'amour, comme 'faint Paul le veut de toutes les actions du ChréI. Cor. 16. tien: Omnia veftra in charitate fiant. Ceci une fois admis, de quel poids peuvent être les pitoyables excufes qu'apportent les gens du monde pour juftifier leur indévotion, ou plûtôt la profanation qu'ils font des Dimanches & des Fêtes. Livre de dévotion anonyme.

4.

Premiere

excufe. On

tant

Ce font des femmes du monde qui parlent ainfi comme accablées du poids du Dimanche. Cette ne peut pas Meffe entendue à la hâte indécemment, néglicès jours-là gemment, fans dévotion, fans attention, en récitoujours prier & toupeut-être dans un Livre quelques Oraisons jours lire. mais fans entrer dans l'efprit de ces prieres, qui eft celui du Sacrifice; cette Meffe qu'on a trouvée bien longue, fi elle a approché de la demie-heure; que l'on a trouvée bien incominode, & qui a bien fait murmurer, s'il a fallu l'aller chercher un peu loin, ou qu'on ne l'ait pas trouvée toute prête; voilà ce qu'elles appellent toujours prier. Cette lecture qui avec la priere a fait du Dimanche un jour accablant, c'eft une lecture rapide dans le premier Livre de piété qu'on a trouvé; c'eft peut-être la lecture de l'Epître ou de l'Evangile du jour : voilà ce qu'elles nomment toujours lire. L'Auteur des Difcours choifis.

Ce que

font les

Que faire le Dimanche après la Meffe entendue, difent nos mondains? Ce que font tous les vrais Chré- vrais Chrétiens, tous ceux qui fe picquent d'être tiens pour attachés à la Religion & qui le dévouent à la piété. fanctifier le Dimanche Servir Dieu comme tous les vrais Chrétiens le ferdétruit les vent; édifier l'Eglife comme tous les Chrétiens vains pré- l'édifient;fanctifier votre ame comme tous les Chrétextes des tiens travaillent à la fanctifier. Que faire tout le femmes du monde. Dimanche? Venir à l'Eglife, y mener vos enfans