SENTIMENS DES SAINTS PERES fur le même fujet.

Second Siécle.

Ugis ignis habens

'Eft un feu éternel

CE

qui de la nature eft incorruptible, par une incorruptibilitatis.Ter- vertu que Dieu lui com

J

ex naturâ fuâ divinam fubminiftrationem

tul. in Apolog.

Non abfumit quod exurit, fed dum erogat reparat. Idein. Ibid.

munique pour tourmen

ter.

Ce feu ne confume point ce qu'il brûle, mais il le répare. Troifiéme Siècle.

Immortales miferi vivent inter incendia, & inconfumptibiles flamma nudum corpus allambent. S. Cyp.

ma

Ces malheureux devenus immortels fubfifteront au milieu de ces embrafemens; & le corps qui y aura été jetté, y fera éternellement brûlé fans en être confumé.

Quatrième Siècle.

Hec gehenna flam

Ces feux de l'Enfer

totum hominem pénétreront tout l'homcomplectitur. Pet. Chrifolog.

Plus Colo torquentur, quàm gehenna. Id.

Ubi putas finem invenire aternitas ibi inipit. S. Hilar.

me.

La perte du Ciel' leur eft plus fenfible que le feu de l'Enfer.

L'éternité commence

où vous penfez qu'elle doit finir.

Supplicium illud borribile; tamen mille aliquis ponat gehennas, nihil tale quod dicturus eft ablata illius glorie poffeffione repelli. D. Chryf. Hom. 24. in c. 7. Matth.

Pane ferrum, ignem & beftias; attamen non umbra funt ad illa tormenta. Idem. Hom. 39. ad pop. Antioch.

Ce fupplice de l'Enfer eft horrible, mais vous y ajouteriez mille tortures, que vous ne diriez rien qui égalât la privation de cette gloire qu'on a perdue.

Joignez tout ce que peuvent faire fouffrir le fer, le feu & les bêtes farouches, tout cela n'eft pas même une ombre des fupplices de l'Enfer.

Cinquième Siècle.

Separari à Deo bac eft tanta pana quantus ipfe eft Deus. D. Aug. Lib. 2. de Civ. Dei.c.4.

Numquam viventes, numquam mortui, fed fine fine morientes. Id. Ibid Lib. 13. c. ir.

Dolor manebit ut affligat; & natura per manebit ut fentiat. Id. Ibid. Lib. 19. c. 28.

Qua damnatos punit eft infinita Dei porentia, quod facit miris fed veris modis. Idem. Ibid. Lib. 12, c. 16.

Noms des Auteurs & des Prédicateurs qui ont écrit & prêché fur l'Enfer & fur l'Eternité malheureuse.

Le P. Bourdaloue, Tome fecond de fon Carême, divife fon Sermon de l'Enfer en trois parties. Il fait voir l'état malheureux du réprouvé ; 1°. Que le paffé déchire. 2°. Que le préfent accacable. 3°. Que l'avenir défole. Par rapport au paffé, 1o. La vûe des biens dont il a fait un criminel usage. 2°. La vûe des maux qu'il aura commis par rapport au préfent. Double peine, 1o. Séparation de Dieu. 2°. Tourment du feu.

Par rapport à l'avenir, 1°. plus d'efpérance pour lui d'obtenir jamais par fes prieres aucune grace. 2°. Plus d'efpérance de fléchir jamais Dieu par la pénitence. 3°. Plus d'efpérance non - seulement d'acquitter, mais de diminuer jamais les dettes par les fouffrances.

Le P. Girouft dans fon Carême, a un Difcours bien pathétique fur ce fujer.

L'Auteur des Difcours de piété, fournira aussi de très-bonnes chofes dans les deux Sermons qu'il a dans fon premier Tome. L'un, fur la vérité d'un avenir : & l'autre, fur la certitude des peines éter

nelles.

Le P. Dufay s'étend beaucoup fur les peines de l'Enfer. Il fait voir dans fon premier Point, que l'Enfer eft le lieu où font raflemblés toutes fortes de maux: & dans le fecond, que tous ces maux ne cefferont jamais d'être dans l'Enfer. Aina une multitude infinie de peines, une durée éternelle de tourmens & de peines, c'est ce qui fait le caractere de l'Enfer & le partage du pécheur.

L'Auteur des Sermons choifis dans le fecond Point de fon Homélie fur le mauvais Riche, fournit beaucoup fur cette matiere; auffi-bien que l'ancien Maffillon dans fon Sermon fur la Mollesse.

Le Dictionnaire Moral a deux Difcours fur ce fujet. Dans le premier, il fuit précisément le deffein du P. Bourdaloue. Dans le fecond, il prend pour divifion ces paroles de faint Bonaventure Les peines de l'Enfer font des peines infupportables par leur rigueur: Acerbitate intolera biles: des peines éternelles dans leur durée ; Æternitate interminabiles.

Le P. Cheminais n'a point pris d'autre Divifion pour ce fujet, que la fentence que prononce

Ibid.

Jesus-Chrift contre les réprouvés: Difcedite à Math. 23. me, maledicti. Retirez-vous de moi, maudits. 41. Voilà la premiere peine & fans doute la plus cruelle que fouffrent les damnés, qui confifte dans la perte de Dieu, dont ils font féparés. In ignem. Allez brûler dans un feu qui vous eft préfentement destiné auffi- bien qu'aux Anges rébelles voilà la feconde peine des réprouvés, Eternum. Ce feu ne s'éteindra jamais, ce tourment fera éternel: voilà la troifiéme peine des réprouvés.

Le P. Pallu a auffi un Difcours fur ce fujet. Le même dans fes Quatre Fins de l'homme, fournit de bons matériaux fur l'Enfer.

Le P. La Colombiere dans fes Réflexions.

Le P. Croifet, Tome premier de fes Réflexions Chrétiennes, parle de l'éternité malheureuse. Effais de Morale quatriéme Volume, fecond Traité, Chapitre fixième, donne lieu à de belles. réflexions.

Prefque tous les Prédicateurs anciens & modernes & tous les Livres de piété, ont traité ce fujet.

Ibid.

PLAN ET OBJET DU PREMIER DISCOURS fur l'Enfer & l'Eternité malheureuse.

E St-ce donc à l'Enfer que doivent aboutir les

Divifion

grandeurs, les honneurs, les dignités & les générale. richelles? Et qui d'entre vous s'imagine que les joies infenfées du monde doivent être remplacées par des larmes ameres, fes chants lafcifs par d'affreux hurlemens, fes parties de plaifirs par des