la parodie fon véritable caractere, il faut qu'elle imite fidelement fans avoir ECRITS SUR rien de fervile ni de contraint; qu'elle LE SONNET foit févere fans aigreur, fimple fans basfeffe, modefte, équitable, & que fa plus grande attention foit de joindre l'utile à l'agréable. l'Acad. t. 9. Le difcours de M. l'abbé Souchay, de l'Académie des belles lettres, fur Mémoir. de l'origine & le caractere de l'épithalame, n'eft pas fait avec moins de foin que celui de M. Sallier dont je viens de vous donner une légere idée. Le mot d'épithalame eft Grec, & fignifie un chant nuptial. Comme les Grecs appelloient Talamos l'appartement des nouveaux époux, & qu'après la folemnité du feftin, & lorfque ceux-ci s'étoient retirés, on chantoit à la porte de leur appartement quelque chofe à leur honneur, ou pour les féliciter de leur union, ce chant étoit appellé Epithalame. C'est donc une espece de poëfie fort ancienne; les Hébreux mêmes en ont connu l'ufage au moins dès le tems de David. Chés les Grecs, avant Homere, il y avoit des chants, ou du moins une espece d'acclamation confacrée à la folemnité des nôces. M. l'abbé Souchay explique en quoi confiftoit cette acclamation, & comment elle a ECRITS SUR paffé dans l'épithalame; & du détail LE SONNET favant dans lequel il entre fur ce fujet, il réfulte que l'épithalame Grec eft un véritable poëme, quoiqu'il n'imite aucune action; & que fon but eft de faire connoître aux nouveaux époux le bonheur de leur union par les louanges qu'on leur donne, & par les avantages qu'on leur annonce pour l'avenir. C'est ce que l'Auteur explique folidement ; après quoi il examine l'origine de l'épithalame chés les Latins; ce que vous pouvés lire dans fa differtation. Zbid. t. 5. Venant au caractere de ce poëme, il dit que le Poëte qui entreprend de compofer un épithalame, devroit chercher une fiction qui fût tout ensemble jufte, ingénieuse, propre & convenable aux perfonnes qui en feroient l'objet. Il examine fur cette idée les épithalames les plus connus des anciens & des modernes, & il n'en trouve presque point qui ayent les qualités qu'il exige. Il finit ce détail par quelques préceptes fur ce genre de poëfie, que vous apprendrés mieux dans fa differtation que dans le précis que je pourrois en faire. Vous trouverès encore dans les mé moires de l'Académie des belles lettres, deux difcours de M. de la Nauze, ECRITS SUR membre de la même Académie, fur les LE SONNET chanfons de l'ancienne Grece, qui peuvent fatifaire ceux qui aiment ce genre d'érudition. Comme ils n'appartiennent qu'affés indirectement à la matiere que je traite, je me contente de vous les indiquer, CHAPITRE XII I. Des Ecrits fur la Poëfie Burlesque. Eu Monfieur Boivin, de l'Académie Françoise, dans une préface qu'il deftinoit pour fa traduction en vers François de la Batrachomyomachie, & qui n'a été imprimée, comme je le crois, que dans les mémoires de Mois de Trévoux, dit qu'il y a deux fortes de Janv. 1718, burlefque; l'un qui tourne en ridicule les chofes les plus férieufes & les plus magnifiques; l'autre qui donne de la gravité & de la nobleffe aux chofes les plus ridicules. Il met dans ce dernier rang la batrachomyomachie, ou le combat des rats & des grenouilles, petit poëme attribué à Homere, mais que l'on prétend, après Plutarque, être du ECRITS SUR Carien Pigrés. Ce fecond genre de LA POESIE burlesque n'a point encore déplu; ceux BURLESQUE qui ont déclamé avec le plus de viva cité contre le premier, n'ont point fait difficulté de s'appliquer au fecond. Il est certain, ajoute M. Boivin, qu'il est plus du goût des honnêtes gens; qu'il eft même plus difficile à traiter, parce qu'il eft moins aifé de dire noblement quelque chofe que ce soit, que de le dire en termes bas & triviaux. Nous avons peu d'ouvrages de ce caractere, dit le même critique. La guerre des Grues & celle des Araignées étoient apparemment de même style que la batrachomyomachie; mais ces ouvrages attribués encore à Homere, ne font point parvenus jufqu'à nous. Le Moucheron de Virgile ne peut être mis au nombre de ces piéces, non plus que fon livre des Abeilles, quoique le ftyle en foit noble, & le fujet de peu de conféquence; parce qu'il n'y a rien d'outré, ni de ridicule dans ces deux piéces. Il n'y a guéres en notre langue que le lutrin de M. Defpreaux, & l'allée de la feringue de M. le Noble, qui foient du caractere dont il s'agit. Le burlefque du premier genre, quelque mauvais qu'il foit, fut extrê mement en vogue depuis le commen- ECRITS SUR cement du dernier fiécle jufques vers IA POESIE l'an 1660. qu'il tomba. M. Peliffon dit BURLESQUE dans fon hiftoire de l'Académie Fran çoife, que depuis que l'on eût commencé à s'en fervir en France, il s'y déborda, & y fit d'étranges ravages. « Ne fembloit-il pas, ajout'il, que « nous jouaffions à ce jeu où qui gagne «<< perd? Et la plûpart ne penfoient-ils << pas que pour écrire raifonnablement «< en ce genre, il fuffifoit de dire des «< chofes contre le bon fens & la raifon? « Chacun s'en croyoit capable en l'un & «< l'autre & fexe, depuis les Dames & « les Seigneurs de la Cour jufqu'aux « femmes de chambre & aux valets. «< Cette fureur de burlesque étoit ve- <<< nuë fi avant, que les Libraires ne «< vouloient rien qui ne portât ce nom; «< & que par ignorance, ou pour mieux «< débiter leur marchandise, ils le don- << noient aux chofes les plus férieuses << du monde, pourvû qu'elles fuffent en «< petits vers.» M. Peliffon en cite pour exemple une piéce fort mauvaise que l'on imprima en 1649. durant la guerre de Paris, & que l'on ofa intituler la Paffion de notre Seigneur en vers burlef |