Les Mufes quittoicnt l'Hippocrene Pour venir fur les Eaux de la liquide plain Ce n'étoit pas affez pour nous que d'en avoir de faites. Apollon m'en infpira de nouvelles que je fis fur les Airs d'un petit divertiffement que nôtre Muficien avoit tiré de plufieurs Opera. Les voicy pour ceux qui voudront les chanter aprés L'Amour a des aîles', Auprés de nos Belles Tendres & fidelles, Volons, volons tous. Fuyons les rivages, &c.` Aprés la fouffrance D'une l'ongue abfence, Qu'il eft doux, je pense, D'être à leurs genoux ? Fuyons les rivages, &c. Que les vents, que les flots ne troublent point nos Fêtes', Regnez doux calme fur les Mers; Que le bruit etonnant des vagues, pêtes N'interrompe pas nos Concerts des tem Il n'eft icy permis qu'à la voix des Syrennes, De joindre à nos Chanfons leurs accens les plus doux ; Chantons tous à l'envy fur ces liquides plaines, Et de nos feux chirmans rendons leurs Dieux jaloux. La Mer eft pour nous fans tourmente, Tout eft calme, tout nous enchante, Quel charme eft plus doux que nos Chants Ne craignons nuls dangers fur l'empire de l'Onde, Le Dien puiffant qui regne fur les eaux › Du plus grand Roy qui regne dans le monde » Prend toujours foin de garder les Vaiffeaux. Les Dieux font avec luy toûjours d'intelligence Ce Heros l'a bien merité limite icy bas leur fuprême puissance PA { Par mille exploits de valeur, de prudence, al s'affûre comme eux de l'immortalité. Navigons avec ceurage, Navigons fans nul effroy; Sur les Vaiffeaux du plus grand Roy Eft-il permis d'avoir peur de l'orage! ૪૦ L'amour va contenter nos plus tendres defirs d On voit par tout des Opera de Ville & de Village, il falloit bien au moins qu'il parût une petite Piece Maritime. Ce divertiffement avec d'autres faifoit alternativement nôtre plaifir en nous éloignant de la Nouvelle France; mais une tempête allez fubite, nous fit bien changer de notte aux accords du grand Banc. I Les vents perdirent le respect Qu'ils avoient jusques-là gardé pour Navire., Ils nous firent fentir leur force & leut empire, La Mer devint affreufe, à ce terrible aspect; On n'eft point en humeur de chanter & de rire. Nous ne faifions toûjours que tanquer & roûler, Nous ne pouvions porter de Voilles, Les vents toûjours forcez ne fouffroient point ces Toilles, On n'ofoit pas les déferler. Nous fûmes toute la journée A combattre ces vents déchaînez contre nous, Et la Mer toûjours obstinée, A nous porter les plus grands coups. |