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de l'Infantade ne lui permet tant pas de refter long-tems dans ce lieu, il en partit le lendemain en affurant Dom Alvare qu'il alloit travailler fortement à le tirer de ce defert. Si ce jeune Seigneur n'avoit eu que de l'ambition, cette promeffe auroit remis. la tranquilité dans fon ame; mais l'amour y exerçoit fon empire avec trop de rigueur, pour lui faire arrêter fes penfées fur des projets, qui n'avoient pas la Princeffe de Grenade pour objet, fa paffion prenoit tous les jours de nouvelles forces. Le portrait de Félime qu'il regardoit fans. ceffe, le fortifioit dans la re

folution de l'aimer éternellement; & comme l'absence de la Ducheffe & de la jeune Elvire le rendoit maître abfolu de fes actions, il paffoit la plus grande partie des jours dans l'endroit de la foreft où il avoit trouvé Zéluma. Là, il rappelloit à fon efprit le doux efpoir dont il l'avoit flatté, & formant cent refo lutions differentes, il ne lui en rèftoit que la douleur de voir qu'il étoit dans l'impuiffance d'en executer aucune. Cette cruelle fituation le fit tomber dans une mélancolic qui auroit peutêtre terminé fa vie, s'il n'avoit reçû des nouvelles du Duc de l'Infan

tade qui firent renaître dans fon cœur l'efperance qu'il avoit perdu.

Il y avoit prés d'un mois que Dom Alvare languiffoit dans l'incertitude de fon fort, lorque le Duc fon pere luy envoya un Exprés, pour l'inftruire des projets nouveaux qu'il avoit fait pour fatisfaire l'envie qu'il témoignoit de fe fignaler. Le Gentilhomme qui étoit chargé de cette commiffion, remit entre fes mains une Lettre du Duc où il trouva ces paroles.

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LETTRE.

Le Duc de l'Infantade à
Dom Alvare.

G

Onfalve ne pouvant partir de long-tems pour Naples, j'ai pris d'autres mesures pour fatisfaire vôtre impatience beroïque. Ainfi, mon fils, vous trouverez à vôtre retour de Zahara où je vous envoye pour des raifons que Dom Felix vous dira, que je ne neglige rien pour vous marquer que je vous crois digne d'avoir pour Pere le Duc de l'Infantade.

Aprés cette lecture Dom Felix apprit à Dom Alvare

que les Rois craignoient quelque furprife des Maures malgre a Treve, & que le Duc de l'Infanta de trouvant le fejour de la Ducheffe trop long dans une ville nouvellement conquife, il lui ordonnoit de partir dés le lendemain pour L'aller trouver & la ramener fans retardement, ne voulant pas confier à une lettre le fujet de fa crainte, jugeant que files Maures avoient quelque deffein,ilsle commenceroient par Zahara. Enfuite il l'affu ra que le Duc avoit obtenu de leurs Majeftez qu'il ferviroit contre les Maures, & qu'il auroit à fon retour un employ confiderable à l'ar

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