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Le trouvant un matin, lui demanda par grace
De vouloir un moment écouter fes péchez:
Pour un fexe fi beau qu'eft il que l'on ne faffe?
Volontiers, lui dit-il: F'écoute, depéshez.
La Dame à deux genoux humblement profternée
Devant SANTEUL affis comme un Juge aux grands jours.
Lui fit recit de tous les tours

Qu'elle avoit faits pendant l'année.
Entr'autre pecadille elle fe confeffa

De quatre ou cinq bons adultéress

Et dit ingenument tout ce qui fe paßa
Dans les plus doux transports des amoureux mistéres
Enfin quand elle fut au bout

Des replis de fa confcience:
Mon pere, dit-elle, c'est tout,

A l'abfolution joignez la penitence.
Pour abfolution, dit-il,

Je ne puis la donner, car je ne fuis pas Prêtre:
Vous m'avez conjuré d'un air gatant, civil,
D'écouter vos péchez; je l'ai fait. Comment Traître!
Il falloit donc le dire, & ne pas m'arracher
L'aveu honteux de tant de crimes,

Que je voudrois pouvoir cacher

Dans les plus horribles abymes.

Je vous ai dit jufqu'à mon nom,
Mon âge, mon rang, ma demeure ;;
Et vous m'alleguez à cette heure
Que vous n'êtes pas Prêtre ! Non..
Si je l'étois vous pouvez croire
Qu'à vous faire plaisir je fuis aßsez porté:
Mais je ne le fuis pas, & n'ai point de memoire
Que de mes jours je l'aye été.

Adieu: je fuis difcret, vous n'avez rien àxraindre.
Necroi pas échaper à mon jufte courroux,
Je vais à ton Prieur t'accufer & me plaindre.
Et moi de votre vie inftruire votre Epoux.
A ce terrible mot la Dame intimidée

L'efprit fouple & craintif, le cœur humble & foumis,
Avec le confeffeur s'étant racommodée,

Ils fe quitterent bons amis.

BOURSAULT.

SANTEUL SA G E.

ANTEUL eft un fou, ce dit-on,

Son le dit à Paris, on le dit à Dijon.

SANTEUL a cependant l'amitié d'un grand Prince,
Il a par fes vers effacé
Les Poëtes nouveaux, & ceux du tems passé,
Et nous voyons enfin une illuftre province
D'argent, de vin, d'honneur le combler aujourd'hui.
Traite qui le voudra, de fou, ce personnage.
Ma foi c'est être fage
Qu'être fou comme lui.

M. MORIAU, Avocat General à la Chambre
des Comptes de Dijon.

On y fit cette réponse.

ANTEUL eß un fou, ce dit-on,

S'il ne l'est pas fur ma

parole,

La Bourgogne à genoux le traitant d'Apollon
Pour chaque demi vers lui compte une piftole.
Non, SANTEUL n'eft pas un fou, non:
Mais la Province eft une fole.

Ces derniers vers mirent fort en colere M. de SANTEUL, mais il fut aifé de le radoucir à la faveur de cette explication.

Oui je l'ai dit de bonne foi,

La Bourgogne t'adore: elle en fait fon Idole.
Mais lorsqu'elle eft fole de toi,

O qu'elle a raison d'être fole!

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SANTEUL A CÎTEAUX.

ANTEUL cherchoit la Moleffe à Câteaux,

Seeft, difoit-il fra maifa ; De Cix

Dans fon lutrin hautement le publie,
Oui, répondit un Moine vieux matois,
Dame Moleffe y logeoit autrefois,

Mais aujourd'hui, Monfieur, c'est la folie.

Hos dum SANTOLIUS canit immortalibus Hymnos,

Una immortalis factus & ipfe quoque est.

S

TRADUCTION

De ces deux vers.

ANTEUL qui loua tant les eaux
Ne but rien moins que de l'eau claire,

Et fit des cantiques fort beaux
Pour les Saints qu'il n'imita guere.

* LETTRE

DE M. DE SANTEUL

ADRESSE E

A M. D'HEROUVAL Docteur de Sorbonne, Chanoine Regulier & Bibliothecaire de S. Victor.

Scripfimus ad te bis iterumque, optime H&R o u

VALLE, nullo dignatus es refponfo, & miror, & obftupeo itane laceffitus non refpondes amico? times fortaffe ne Epiftola tua in alienas manus veniat; quid effet periculi? qui tam concinnè fcribis, tam folidè, tam Chriftianè; nil habebas hâc in re timendum, de rebus gravioribus altum fit filentium : neque verò avidus fuerim dignofcere quæ ferio apud vos aguntur, vobis relinquo quidquid fpectat dignitarem veftram, non invideo, miror magis. Auguror de tuo filentio bene, timebas ne Epiftola tua in manus PRINCIPIS veniret, non illis pafcitur nugis qui obruitur mille negotiis, nugas dico Epiftolas, nihil enim ad PRINCIPAM.

Dicam fincere quid refponfi expectabam, tuos defpicis alto fupercilio amicos; fi ad me inimicus fcripfiffet, fcripfiflem utique.

Hâc die veneris claudentur Comitia & difcedemus die lunæ proximâ, dubito, nec fatis mihi conftat de reditu meo. PRINCEPS me viâ comitem habere defiderat, fed non vacar in curru locus, intra quatuor dies redirem & veftrâ præfentiâ & fodalitate noftrâ fruerer.

* Cette Lettre eft la derniere qu'il écrivit quelques jours avant fa mort étant à Dijon.

FINIS TOMI SECUNDI..

INDEX

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QUERIMONIÆ.

Oëta mul&tatus à Mufis,
quod vinum Belnenfe Ca-
Aaliis fontibus antepofuerit,
Pagina 3
Traduction par M. Danchet la
même,
Ad improbam Mufam. Musa
rum indignationem placare
9

tentat

6

ΤΟ

Ad eandem Mufam. Damon &
Licoris,
Traduction,
la même.
Poëta rufticantis indignatio in
maledicam linguam, II
Traduction par C. Ferrarois, 13
Lettre de Madame la DU.
CHESSE DU MAINEà
l'Auteur,
Pluto Catellus ad Sereniffi-
mam Principem ut poffit ejus
in gratiam redire, expoftula-
17
Traduction la même par M. de
Bordegaraye Docteur en Me-
decine,

tio,

16

20

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Lettre de l'Auteur à MONSEI-
GNEUR LE DUC DU MAI-
NE,
Lettre de Madame la DUCHES-
SE DU MAINE à l'Auteur,

33

Lettre de M. Perlan à l'Auteur,

34

35

36

InCenfores Carminum iniquos.
Fabula,

Ad Carolum Pererium amicum
quondam fuum, ut à Satira
abftineat,

37

38

Ad Ingratum Pererius,
G. Menagius ad C. Pererium &

ad J. B. Santolium, 39
Ad Chœrilum. Quis Poëta bo-

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gium. Iambus,
Ad Authorem, Lengletins pro-
feffor Regius,
46
Ad Authorem quod cœlefti ça-
lamo infcribendis verfibus

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Ad feria Authoris Refponfio,

SI

Ad Joannem Commirium S. J.

53

Commirius ad Authorem. Re-

torquet miffos verfus iifdem
verbis inchoantes & definen-

Lites,

Gg

54

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