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Mais il n'eft pas néceflaire d'inventer de tels pores, puifqu'il peut fe faire aifément dans une pleurefie, non feulement que la plevre fupure feule, mais que la membrane du poûmon y étant attachée ces membranes fupurent enfemble & même avec la fubftance du poûmon, deforte que les petites veficules de ce vifcere étant pour lors ouvertes, il eft aifé au pus de les pénétrer & de s'engager dans les branches de l'afpre-artéte, puifqu'il y a un chemin ouvert depuis ces veficules jufqu'à ces tuyaux, comme nous l'avons cy-devant remarqué; & par confequent le pus peut fortir par la bouche avec les crachats, ce qui fe trouve confirmé par l'Obfervation que nous avons rapportée au Chapitre 18. du II. Traité d'un emphifême produit à l'occafion d'une caufe interieure. Après tout ce que nous venons de dire du poûmon, vaiffeaux de on ne peut encore avoir une idée parfaite de fa ftructure fans connoître fes artéres, fes veines, les branches de l'afpre-artére, fes nerfs, le vaifleau de Ruysch & fes vaifleaux lymphatiques.

poûmon.

On reconnoît au poumon deux fortes d'artéres & de Communes veines, les unes communes & les autres propres.

On appelle veines & artéres communes celles qui ont au poûmon le même ufage qu'elles ont par tour ailleurs, & l'on entend par les propres celles qui font précisément deftinées à l'ufage du poumon.

Les communes font la veine & l'artére pulmonaire dont nous avons parlé au Chapitre 7. de ce Traité en décrivant les vaiffeaux qui s'abouchent au cœur, qu'il faut mettre au nombre des principaux inftrumens de la circulation du fang & des liqueurs qui fe fait continuellement dans toute l'habitude du corps.

& propres

L'artése

L'artére pulmonaire eft un gros vailleau qui fortant du ventricule droit du cœur, porte au poûmon à chaque fiftole le fang qui étoit contenu dans ce ventricule, & ce fang étant révivifié par le mélange du nouvel air dans le poumon, fçavoir dans la veine du poûmon, paile enfuite de la veine pulmonaire au ventricule gauche, Leveins d'où il eft diftribué, par le moyen de la groffe artére, à toutes les parties du corps.

bronchiale

L'artére qui eft propre & particuliere au poumon, L'artére s'appelle l'artére bronchiale qui a été découverte par M. Ruyfch. Elle part de la partie pofterieure de la grande artére defcendante par-deffus la bafe du cœur d'où s'étant courbée vers le côté droit, elle embraffè la tra

S.iij.

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Ufage de cet

artere.

Branches de la trachée

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ANATOMIE.

chée-artére, & après avoir fourni quelques branches & l'ofophage clle accompagne les rameaux de l'afpre-attére jufqu'à leurs extrémitez. Cet artére fe trouve affez fouvent double & quelquefois triple, & ces tuyaux multipliez partent à un travers de doigt ou environ l'un de l'autre. Ils partent le plus fouvens de l'aorte defcendante & quelquefois auffi du tronc intercoftal: cette artére fe trouve accompagnée par une veine du même nom qui fort immédiatement du tronc de la veine-cave fuperieure.

L'artére bronchiale porte la nourriture à toutes les diftributions de la trachée-artêre & peut-être auffi au poûmon. Elle porte auffi probablement la matiere propre à la contraction des fibres charnues qui fervent à étreffir les fufdites parties: car quoique le fang de tous le corps à chaque circulation, palle par l'artére pulmonaire, il est pourtant probable que ce fang ayant perdu dans les autres parties du corps les particules de l'air & la plus grande partie du fuc nourricier dont il étoit chargé, il eft, dis-je, probable (fi l'on en croit au moins quelques Anatomistes qu'il n'eft pas propre aux fufdits usages à moins qu'il n'ait été préalablement revivifié par les particules de l'air nouveau dans le poûmon, & qu'il n'ait pallé au ventricule gauche du cœur. Le réfidu du fang qui a été porté par l'artére bronchiale revient par la veine du mê

me nom.

La troifiéme forte de vaiffeaux du poûmon font les branches de la trachée-artére: car comme nous l'avons dit au chapitre précedent, elle defcend dans le poûmon où elle fe divife premierement en deux gros rameaux qui fe fubdivifent enfuite en autant de branches qu'il y a de lobules, & ces branches fe fubdivifent encore en autant d'autres petits rameaux qu'il y a de lobulons dans chaque lobule, & fe terminent enfin en des veficules.

Les branches auffi- bien que le tronc de la trachée-attére font formées de cartilages & de membranes, comme nous l'avons dit cy-devant; mais il faut obferver que dès que la trachée-artére eft entrée dans le poûmon, fes cartilages qui n'étoient que demi-circulaires dans fon tronc, deviennent tout-à-fait circulaires dans toutes fes divifions; mais que les cercles de ces cartilages font bri. fez en trois ou quatre pieces, ce qui fait que les fibres charnues en peuvent plus aifément étreffir en tous feas toutes les branches, & expulfer avec plus de facilité les corps qui leur font nuifibles.

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Il faut encore obferver que les rameaux de la trachéeartére & ceux de l'artére & de la veine bronchiale vont toûjours de compagnie dans toute l'étendue du poâmon enforte qu'une branche de l'afpre-artére fe trouve au mi、 lieu, & un petit rameau de l'artére & de la veine bronchiale de côté & d'autre. Voyez Planche 23. Fig. 2.

Le poumon a beaucoup de vaiffeaux lymphatiques qui Vaiffeau vont le rendre au canal thorachique. Il reçoit aufli beau- lymphati coup de nerfs de la paire vague qui accompagnent les ques diftributions des artéres & des veines bronchiales.

Nerfs du

poumon.

L'ufage du poûmon eft de recevoir l'air par le moyen de l'afpre-artére dans le tems de l'infpiration, & cet air Ufage du revivifie le fang qui paffe de l'artére pulmonaise dans la poâmen. veine du même nom, & de pouffer dehors dans l'expira tion celui qui a circulé dans tous le corps.

Les playes du poumon quoique très-dangereufes & difficiles à guérir tant à caufe de l'action du poumon abfo lument néceflaire qui peut être interceptée par l'inflammation, que parce que le continuel mouvement de cet organe, s'oppofe à la réinion; ces playes, dis-je, ne font pas toûjours mortelles, quoique Hypocrate les ait mifes en ce rang dans fes Aphorifmes, à moins qu'elles n'ouvrent les troncs des principaux vaiffeaux qui fuffoquent tout d'un coup le bleffé par l'hemorragie, ou qu'il ne fe faffe une fi abondante fuppuration qu'elles menent le bleflé à la pthyfie. Fabrice Hilden rapporte même le cas bien ex- . traordinaire d'un homme auquel à l'occafion d'une playe pénétrante dans la poitrine, une portion du poumon étant fortie au-dehors & amputée, le bleffé ne laila pas, d'en guérir.

L'inflammation qui arrive au poûmon produit quel quefois une fuppuration dont l'épanchement fur le diaphragme caufe l'empyene à moins que le poumon ne fe trouve adherent à la plevre à l'endroit où le forme l'abcès; car en ce cas-là le pus rongeant la plevre, les intercoftaux. & la tunique grailleufe, il fe fait une tumeur au-dehors dont on eft obligé de faire l'ouverture qui donne illuëau pus or fi l'épanchement fe fait fur le diaphragme, il faut comme nous l'avons dit cy-devant, faire une ou verture à la partie pofterieure & inferieure de la poitrine, entre la deuxième & la troifiéme des fauffes côtes, ou entre la troifiéme & la quatriéme comptant de bas en haur à cinq ou fix grands travers de doigts de l'épine, pour vuider l'épanchement qui eft le feul moyen de guérir.

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Enfin il eft bon d'obferver que la fubftance du pou mon eft fi folide au fœtus, que fi l'on en coupe un morceau & qu'on le jette dans l'eau, il va au fond, au lieu que celui des adultes furnage. C'eft par ce figne que l'on conncit fi un enfant trouvé mort a perdu la vie avant ou aprés fa naiflance : cars'il eft mort avant que de naître fon poûmon jetté dans l'eau va au fond, & le contraire arrive s'il eft mort après fa naiflance. Cependant cette experience peut le trouver faulle lorfqu'il arrive à un enfant de mouir pendant le travail de l'accouchement; par exemple fi les membranes qui contiennent les eaux étants ouvertes, l'enfant venoita fe préfenter au paflage la face en-devant, & qu'il vint à mourir pendant que l'on travailleroit à lui donner une fituation plus naturelle, il pourroit avoir refpiré plus ou moins, & dans ce cas-là fon poûmon pourroit fe foûtenir fur l'eau quoiqu'il fût mort étant encore au fein de fa mere.

Glandes bronchiales.

Leur nombrc.

CHAPITRE X.

Des Glandes que l'on remarque aux bronches de la tra chée-artére.

A

Toutes les divifions de l'afpre-artére depuis les premieres jufqu'aux dernieres, on remarque de certaines glandes qui fe trouvent auffi quelquefois à leurs parties laterales & inferieures. On les appelle glandes bronchiales. L'on ne peut pas bien déterminer le nombre de ces glandes, mais on en pourroit compter plus de cent dans l'étendue du poûmon. Les plus confidérables font celles qui fe rencontrent ordinairement aux endroits où fe parLeur gran- tagent les plus grands rameaux, & elles font quelquefois plus grofics qu'une noifette; mais plus elles approchent de la furface du poûmon, & plus elles perdent de leur volume, enforte qu'elles ne font pas plus grolles qu'un poids. Elles font toutes molafles & revêtues d'une membrane qui leur eft cominune, & font de couleur noirâtre. figure. Leur figure eft differente. Quelques-uns font prefque ovalaires, d'autres triangulaires; & comme leur furface cft. unic > on peut les mettre au rang des glandes con

deur.

vaif

globées.

Elles reçoivent des artéres de la pulmonaire, & leurs veines vont fe rendre à la veine du poûmon. La paire va

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gue leur fournit des nerfs qui partent d'un plexus fitué au
commencement de la cavité de la poitrine.

Comme on n'a pas encore découvert les vaiffeaux excré- Vaiffeaug
teurs de ces glandes. Il eft à préfumer qu'ils font petits & excretoires,
fort courts, étant fituez auprès des bronches, & il eft pro.
bable qu'elles féparent quelque liqueur de la maffe du
fang comme les autres glandes; mais la liqueur particu-
liere qu'elles féparent, & le lieu où elles s'en déchargent,
ne font pas encore connus. Ainfi jufqu'à ce que cette dé-
couverte foit faite, on peut conjecturer que ces glandes,
filtrent une humeur vifqueufe, qui fert à humecter la fur-
face interieure des branches qui empêche qu'elles ne fe
deffechent par le paffage de l'air; & comme les gros ra-
meaux de l'âpre-artére ont plus befoin de cette humeur
que les moindres, les glandes qui les accompagnent font
auffi d'un plus gros volume. Voyez ces glandes, Planche
23. Fig. s.

On peut objecter que le tronc de la trachée-artére qui n'eft point accompagné de ces deux fortes de glandes, ne laiffe pas d'être enduit d'une fuffifante humidité, qui empêche fa trop grande deficcation. Mais on répond à cela qu'il fe trouve une groffe glande à la partie fuperieure du tronc de l'apre-artére, qui étant beaucoup plus étenduë dans fes dimenfions que plufieurs des glandes dont on vient de parler, felon ce que nous avons dit au Chap. 8. de ce Traité, elle fournit une fuffifante quantité de liqueur pour enduire tout ce canal; de-plus que les membranes qui forment la partie pofterieure de ce tronc, font parfemées de quantité de petites glandes qui lui rendent le même of

fice.

Vercelloni prétend que les glandes bronchiales féparent plûtôt une liqueur qui aide à la digeftion, & qui entre par des conduits très-fubtils dans l'afophage & dans le ventricule.

Je diffequai publiquement en l'année 1705.le corps mort d'un foldat, dans le poûmon duquel à l'endroit où la trachée-artére fe partage en fes deux premieres branches, je trouvai une pierre de figure ovale de la groffeur d'un œuf de pigeon, qui n'étoit probablement qu'une glande endurcis & petrifiée.

Kercherin, comme on le voit dans fes Obfervations, a trouvé dans le poûmon de quelques cadavres de pareilles pierres, qui n'étoient apparemment que des glandes endurcies qui s'étoient accrues & formées irrégulierement,

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