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PREMIER TRAITE

¡QUI CONTIENT UNE DESCRIPTION fuccinte des parties communément appellées Similaires, & qui compofent les autres organes.

CHAPITRE PREMIER.

L

Des Fibres.

Es Fibres font des filamens déliez capables de ref- Fibres, leur fort, qui compofent le tiflu de toutes les autres définition. parties du corps; enforte que la differente substan

ce des parties dépend de la diverfité & de l'arrangement des Fibres qui en forment la trame ou le tiflu.

dincufes,&c.

Ces filamens peuvent être divisez ou à raison de leur Divifion matiere, ou à raifon de leur progrès, par rapport à la lon- des Fibres en gueur, largeur, ou l'épaiffeur & profondeur de tout le charnues, lecorps ou de fes parties. Eu égard à leur matiere, on reconnoît des Fibres charnues tendineufes, membraneuses, nerveuses, ligamenteuses, & offeufes ; & par rapport à leur progrès, on en peut faire de droites & de courbées. Les droites ont été partagées par les Anatomiftes, en longitudinales, obliques, & tranfverfales, comme on peut les voir fur la planche où on les a difpofé dans l'état où elles droite & entrent en la compofition des autres organes.

On peut diftinguer les Fibres courbées en circulaires, en celles qui ont une forme d'arc, en celles qui ont des angles, aufquelles on ajoûte avec Stenon les fpirales que l'on peut obferver à la tunique charnuë de l'ofophage des animaux, & non dans l'homme, où on les apperçoit toutes vifibles dans le tiflu des parois du cœur. On apperçoit celles qui font en forme d'arc à la partie pofterieure de l'afpre artere.

La divifion des Fibres droites, obliques, & tranfver

Item, en

courbées.

Les Fibres

• fales, n'eft pas folidement fondée, puifque les deux der nieres ne peuvent pas être admifes parini les droites mais il y a bien de l'apparence qu'en parlant des Fibres droites, ils entendent les longitudinales, & celles aufquelles ils donnent le nom de tranfverfales, doivent être mifes au nombre des circulaires. On peut voir le progrès de toutes ces Fibres dans la Fig. 1re de la planche 20 A. B. C. D. d. E. F..

Il ne faut pas auffi s'imaginer que les Fibres font touront des cavi-à-fait folides, puifque les Phyficiens veulent que les efprits coulent dans les Fibres des mufcles, qu'ils prétendent être des canaux qui ont des cavitez qui les percent comme une farbacane; à la verité ces cavitez ne font pas visibles, mais on eft convaincu de leur neceffité, par une experience qu'aucune perfonne raifonnable ne peut contredire. L'experience confifte en ce que toutes les fois qu'un mufcle entre en action, fes Fibres fe racourciffent confidérablement, & fe gonfient en même tems. Or on ne fçauroit concevoir comment des Fibres flexibles peuvent fe gonfler, & fe racourcir en même tems, que par le moyen d'une matiere qui fe gliffe dans une cavité qui les penetre d'un bout à l'autre.

Olage des Fibres.

L'experience nous apprend auffi que le fang coule dans les Fibres charnues des muscles, & que dans les cavitez des Fibres qui font mouvoir le ventricule, les inteftins, & d'autres parties membraneuses, il coule un fuc trèsdelié, aflez femblable à la lymphe, fans lequel ces orga nes ne pourroient pas fe mouvoir; auffi eft-il fort proba ble que les efprits animaux trouvent le moyen de s'infinuer dans les petites Fibres, qui lient enfemble les Fibres charnues des mufcles, ce que l'on comprendra mieux en lifant le chap. 8. où nous parlerons expreflement de la ftructure des muscles.

L'ufage des Fibres eft de donner aux organes qu'ils compofent la fermeté & la confiftence dont ils ont be foin, & la puillance d'executer les mouvemens aufquels ils font destinez; ce que nous mettrons dans toute fon évi dence, en expliquant la ftructure des parties où elles fe

trouvent.

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CHAPITRE II.

Des Os des Cartilages.

Es Os font les parties du corps humain qui font les Qu'est-ce plus dures. Ils ont une couleur un peu plus ou moins que l'os? blanchâtre, ferrée & folide; la plupart de ceux qui for- Il eft blane ment des articulations, ont leurs extrémitez couvertes de naurellecartilages, & font percez en plufieurs endroits de petits trous qui font très-fenfibles aux extrémitez des grands os, & ils font auffi enduits d'une humidité onctueule.

Lorfqu'ils ne font pas revêtus de toutes ces qualitez, & qu'on les voit au contraire trop mous, noirâtres, jaunâtres, ou d'une blancheur terne & blafarde, que leur furface eft inégale; ce font les effets de differentes maladies aufquels ils font fujets.

Quoique la blancheur foit la couleur naturelle de tous les os, il y en a pourtant fur lefquels cette couleur eft moins marquée; comme ceux par exemple qui font fort fpongieux, qui font couverts d'une lame offeufe fort mince, & qui ont beaucoup de vaiffeaux fanguins; comme les côtes & les extrémitez des grands os qui font d'un blanc obfear & tirant un peu fur le rouge; au lieu que ceux dont la ftructure eft plus folide, comme le corps des os de la cuiffe & du bras ont plus de blancheur,

ment.

1

La couleus

La couleur des os varie auffi felon les âges; car ils font plus rouges aux jeunes gens qu'aux adultes, parce que les des os varie os des premiers ont beaucoup de vaifleaux fanguins, qui fe défechent & s'effacent dans les adultes, parce que les fibres offeufes en fe groffiflant, s'approchent les unes contre les autres, & compriment les vailleaux de maniere que le fang ne peut plus les traverfer, ce qui les fait difparoitre.

fenfible.

La fubftance propre des os eft infenfible; cependant L'os'eft in comme ils font prefque tous revêtus immédiatement d'une membrane dont le fentiment eft très-exquis, on attribuë fouvent à l'os même la fenfation douloureufe de cette membrane. Les dents ne font point recouvertes du periofte, comme le font tous les autres os, à l'exception des endroits par lefquels ils s'entretouchent & s'emboitent les uns avec les autres. Les fibres dont cette membranę Rommée perioste eft compofée, ne font pas entrelacées;

Ils font for

bres.

mais elles font pofées les unes fur les autres: Cette membrane eft polie exterieurement, 1aboteuse à sa furface interieure, adherente à l'os par des vailleaux fanguins, & par des filamens nerveux. Lorsque le virus venerien attaque cette membrane, les malades fouffrent de cruelles douleurs, principalement pendant la nuit.

Les os en eux-mêmes ne font donc qu'un tiffu de fibres mez de Fi- offeufes, ou de petits canaux preflez les uns contre les autres, ce qui en fait la folidité; & quoique ces fibres. ne s'apperçoivent point dans l'os entier, cependant lorfqu'on vient à les rompre dans le factus, dont les os font encore mous, on apperçoit clairement ces fibres au milieu de la fracture.

dinaux.

Ces fibres creufes forment en fe durciflant des lames minces, couchées les unes fur les autres, & finiffent en maniere d'arbriffeaux à plufieurs branches, en fe divifant dans un grand nombre de petits rameaux, comme on le voit aux lames interieures & à leurs productions, qui forment une maniere de refeau ou de treillis qui fe trouve au bout des cavitez des grands os. Il y a dans les os des pores longitudinaux, & d'autres qui font tranfverfaux ; on les obferve par le microscope. Ces pores, felon M. Hawets ne fervent pas à donner paflage aux vailleaux, les tranfverfaux felon lui prennent le fuc moëleux.

Moëlle des Les os qui ont de grandes cavitez en forme de longs es, qui delà tuiaux, contiennent une matiere onctueule & graiffeufe: coule dans aflez folide dans les adultes que l'on appelle de la moëlles longitu- le; & les os qui n'ont que des cellules, contiennent une liqueur huileufe approchante de la moëlle ; mais moins folide. Dans les grandes cavitez des grands os elle est rougeâtre, & blanche dans les petites cavitez des petits os. Les matieres onctueufes & graifleufes rempliflent nonfeulement les cavitez & les cellules des os, mais elles fe diftribuent auffi dans la fubftance offeuse, & la pénétrant intimement, elles la rendent plus fouple & moins callante. On s'étendra plus au long fur la diftribution & l'ufage de ces matieres au 3. chap. du V. Traité. Les os different en figure, en grandeur, dureté, fituation, connexion,. & à raifon de leur ufage. Nous parlerons de toutes ces differences en particulier dans les divers chap. du V. Traité.

Ufage des !

Os.

Enfin les os fervent en general à donner à tout le corps. sa fermeté & sa configuration; à fournir des attaches aux muscles; à contenir d'autres parties, & à les défendre

contre les injures externes. De-plus les dents fervent à brifer les alimens & les offelets de l'oreille, fituez dans la caiffe du tambour, à modifier l'air d'une maniere propre à former l'ouïe, &c.

Les os fe ramoliffent confiderablement dans une maladie à laquelle les enfans font à present fort fujets en France & en Angleterre ; on appelle cette maladie Rachitis, notieure, ou courbure des os. J'ai vû à Paris dans un Cours public d'oftéologie que M. du Verney faifoit à fon ordinaire au Jardin Royal des Plantes, le fquelette d'un enfant qui étoit mort de cette maladie. La tête étoit plus grande que le naturel; il y avoit deux éminences confiderables à l'os du front, de chaque côté, & une a l'os occipital, à l'endroit où la Suture l'Ambdoide se joint avec la Sagittale: les clavicules étoient plus courbées & plus éminentes qu'à l'ordinaire, & à l'endroit de leur courbure il n'y avoit point de moëlle, les côtes étoient enfoncées vers les côtez, & toutes inégales en leur furface interieure. Il y avoit des nauds gros comme des avelines à l'endroit où les côtes fe joignent avec les cartilages. L'épine étoit courbée à la premiere vertebre des lombes en forme d's capitale, & les os des bras & des avant-bras, ceux des cuifles, le tibia & le peroné étoient de même. Hollerius dit avoir vu une femme à Paris qui n'avoit point d'os, dont tout le corps étoit mou & flexible. M. Saviard ancien Maître Chirurgien de l'Hôtel-Dieu, & Juré à Paris, dans fon Recueil d'Obfervations Chirur gicales, rapporte celle d'un fracas d'os extraordinaire, produit de caufe interieure, qui eft la 62.

Le 8. Mars 1690. dit cet Auteur, arriva à l'HôtelDieu une fille âgée de 30. ans, qui fouffroit des douleurs exceffives par tout fon corps depuis quatre mois & plus, fans qu'on lui remarquât la moindre fiévre; en forte qu'elle ne laiffoit pas de marcher, & de faire d'autres mouvemens avec affez de liberté. On lui fit les remedes que l'on crut convenables à sa maladie; & lorfqu'on la tou choit elle fouffroit toûjours de grandes douleurs.

Trois mois après qu'elle eût été dans fon lit ne pouvant plus marcher, tous les os fe cafferent de telle forte, qu'il étoit impoffible de la toucher fans lui faire quelque fracture nouvelle, & les douleurs augmenterent de plus en plus.

Elle ne laiffa pas de vivre encore en cet état pendant fix mois, & elle ne mourut que le 6. de Decembre de

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