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à l'excrétion de l'urine, & à l'éjaculation de la femence Quoique les lithotomiftes ne rencontrent le plus fou vent qu'une pierre dans la veffie, il arrive quelquefois d'y en trouver plufieurs, & même un grand nombre. M. Ruylch dit en avoir trouvé 42. dans la veffie d'une femme âgée de 81. an, affez groffes, & d'une figure angulaire, & M. Saviard en tira à diverfes reprises plus de 300. groffes comme des pois à un payfan du village de Fontenay, au-deffus du bois de Vincennes, dont le malade guérit.

Le panfement de la playe fe fait plus promptement.. & avec plus de fuccès à ceux à qui l'on fait l'opération à la maniere d'un certain Hermite nommé Frere Jacques, dont j'ai déja parlé, en ouvrant la veffie par le côté. Methode que feu M. Rau, Professeur en Anatomie à Leyden, a encore pratiqué plus heureufement en Hollande que cet Hermite, comme on l'a die ci-devant; parce qu'il étoit d'ailleurs un très-habile Chirurgien & Anatomifte. Le panfement que l'on fait à ceux qui ont été taillez par cette methode, ne confifte qu'à enduire la playe de tems en tems de quelque baume liquide, par le moyen des barbes d'une plume, fans aucun bandage, même point au premier appareil, & d'y appliquer un linge fec, & de le changer quand il eft mouillé: car la playe de la veffie fe trouvant bouchée par les muscles, la réiinion fe fait ordinairement en peu de jours; fur quoi on peut dire que cette maniere de tailler n'est pas i fort à rejetter que l'ont prétendu d'habiles gens, quand elle eft mife en œuvre par un Opérateur bien verfé dans l'Anatomie & dans la pratique Chirurgicale puifque M. Rau l'a pratiqué avec plus de fuccès que celle que l'on fait au grand appareil. Outre que les malades ne font point enfuite fujets à l'incontinence de l'urine, le reflort de l'uretere & le fphincter de la veffie n'étant point violentez par cette maniere d'opérer, que M. Bernard-Siegtried Albinus, fucceffeur de M. Rau dans l'Académie de Leyde a exactement décrite avec les Figures des inftrumens convenables au commencement de cette année 1725. l'éloge public qu'il fit de fon prédeceffeur, & I'Inventaire du legs qu'il avoit fait à cette Académie d'un grand nombre de pieces Anatomiques très-curieufes, & très-fingulieres. Cet imprimé fe trouve à Leyde chez Henry Mulhou Libraire & chez François Schuyl, Concierge du Theatre Anatomique de ladite Ville,

CHAPITRE XVIII.

Des parties genitales de l'homme.

Les de lles, les fares ou à

Es parties de l'homme qui fervent à la géneration, font les tefticules, les paraftates ou épididymes, les vailleaux déferens, les veficules feminaires, les proftrates, la verge, les vaiffeaux fanguins, les nerfs qui fe diftribuent à ces parties, & les nouvelles proftrates découvertes par M. Gowper fameux Chirurgien & Anatomifte Anglois.

Les tefticules dans l'homme nommez en latin teftes, parce qu'ils font les témoins de la virilité; le défaut de ces organes rendant l'homme incapable de fe perpetuer par la géneration; ces organes, dis-je, font des corps glanduleux, fituez hors de l'abdomen à la racine de la verge, & enfermez dans un fac membraneux, qu'on appelle le fcrotum; ils font auffi des marques de la force & de la vigueur de l'homme. Voyez Planche 12. Fig. 1. marquée K. L.

Le tefticule étant le principal organe de la propagation de l'efpece, il ne doit être retranché que dans une extréme néceffité; c'eft pourquoi l'on ne fçauroit trop fe recrier contre la témerité de certains miferables Opérateurs qui courent la campagne, & qui nelfont aucune difficulté de priver à l'occafion des fumples hernies quantité de jeu nes enfans d'une partie fi néceflaire; & des entreprifes fi contraires à la multiplication des fujets du Prince, méri teroient que la main du Magiftrat s'armât par-tout pour en faire la recherche & la punition.

Il y a neanmoins des occafions où l'on ne peut fe difpenfer d'ôter cet organe, comme dans les grandes contufions où il fe trouve profondement meurtri, & comme écrafé. De-plus les abcès qui peuvent arriver à cette partie comme à toutes les autres, le fchyrre, & toutes fortes de farcocelle, qui n'ont pû être guéris par les remedes, tant internes qu'externes, font autant de circonftances qui établiffent la néceflité de cette opération, pourvû que la fufée ne s'étende pas fuivant le cordon des vaifleaux jufques dans le bas-ventre; car pour lors l'opération feroit

inutile.

Il y a ordinairement deux tefticules, & il eft rare d'en Leur nombre

trouver trois, ou de n'en trouver qu'un. Il arrive pour tant quelquefois qu'il n'y a dans la naissance qu'un tefticule dans le fcrotum, & que l'autre n'y étant pas encore defcendu, eft demeuré dans l'aifne, où il fait une petite tumeur, dont les parens venant à s'appercevoir, ont recours au Chirurgien, la prenant pour une descente. C'est donc à celui auquel on s'adreffe à bien examiner le fait, pour ne le point méprendre: car s'il alloit entreprendre de faire rentrer le tefticule dans la cavité du ventre, ou s'il le comprimoit par un bandage, croyant que ce fut une hernie, il cauferoit d'exceflives douleurs, qui auroient des fuites très-fâcheufes; ce qui n'eft pas dit ici fans raison, puifque ces méprifes font arrivées à des Chirurgiens qui palloient d'ailleurs pour habiles dans leur profeffion.

Figure des La figure des tefticules eft ovalaire, & leur groffeur vatefticules, & rie felon les âges; ils font très-petits depuis le premier âge leur groffeur. jufqu'à celui de puberté; mais aux adultes ils font de la groffeur d'un petit auf de poule, ou d'un gros œuf de -pigeon;le droit eft pourtant fouvent plus gros que le gauche.

Cinq mem

branes aux telticules.

Le scrotum.

Le dartos.

fcrotum.

Ces organes font enveloppées de plufieurs tuniques que l'on divife en communes & en propres. Les communes font celles qui enveloppent les deux tefticules, elles font deux.

La premiere eft le fcrotum ou la bourfe qui eft compo fé de la cuticule & de la peau qui eft fort mince en cet endroit, molle, & ridée, & qui fe couvre de poils à 14. ou 15. ans. Le fcrotum eft divifé en partie droite & gauche, & cette divifion eft marquée exterieurement par une ligne ou une future qui commence à l'anus, qui paffe enfuite par le perenée, & qui finit au prépuce. Il faut éviter cette future, lorfque l'on a des incifions à faire dans toute la continuité

La feconde tunique commune des tefticules a été nommée dartos, par les Auteurs Grecs, qui n'eft autre chose felon plufieurs Anatomiftes, qu'un mufcle de chaque côté qui enveloppe le tefticule, & qui par leur jonction au Cloifon du milieu du fcrotum forment la cloifon qui fépare les telticules; en forte que l'on pourroit réduire ces mufcles au nombre des tuniques propres des tefticules. Ces mufcles font rider le fcrotum, en fe contractant: d'où vient qu'on juge de la force, de la vigueur & de la fanté d'un homme quand fes bourfes font fort courtes, & fes tefticules preflez contre fes felles, parce que par-là on connoit la quantité des efprits dont ils abondent, lefquels accourant

par-tout, gonflent les fibres de ces mufcles, qui doivent demeurer toûjours ridées, parce que ces muscles n'ont point d'autres antagonistes que le poids des tefticules pour contrebalancer leur action. Quoiqu'on ne trouve ordinairement point ou très-peu de graiffe au fcrotum, la membrane adipeufe ou graiffeule ne laifle pas de s'y rencontrer, comme on l'a remarqué fous la peau fervant d'enveloppe commune à tout le corps; c'eft dans cette membrane adipeule ou graiffeufe que fe forme l'emphifeme, qui eft une tumeur contre nature, faite d'air, foit qu'elle procede de caufe externe, comme d'une playe pénétrante dans la poitrine ou dans le canal de l'âpre artére, ou de caufe interne, comme à l'occafion d'un abcès où la plevre fe trouve adherente au poûmon, dont nous rapporterons des exemples dans la fuite auffi-bien que de telles qui font produites par artifice.

En effet pour en produire de cette derniere efpece, il ne faut que faire une ouverture à la peau de l'aifne, puis introduire du vent fous ce tégument, en foufflant dans un tuyau convenable, & pour lors le fcrotum fe gonfle confidérablement, l'air s'infinuant dans les cellules de cette membrane adipeufe.

M. Dionis dans fon Traité d'Opérations de Chirurgie pag. 255. dit avoir vû de petits gueux qui fe perçoient le fcrotum, & qui foufflant fous cette peau par le moyen d'un chalumeau de paille, la rempliffoient tellement d'air, que toute la bourfe devenoit d'une grofleur énorme.

Fabrice Hilden rapporte dans fes Obfervations qu'en l'année 1503. on faifoit voir à Paris un enfant mâle âgé de quinze ou dix-huit mois, qui avoit la tête plus grolle qu'un adulte d'un âge parfait. Pour produire cet emphifeme artificiel, le pere de l'enfant avoit fait une ouver ture à la peau de la tête, & avoit introduit de l'air par le moyen d'un tuyau dans les cellules de la membrane adipeufe,ce qui avoit tellement gonflé la tête de fon enfant, qu'il palloit pour un monftre.

Il y a quelques années qu'un particulier demeurant à Paris au Fauxbourg S. Victor, fut bleflé d'un coup de piftolet chargé de plufieurs poftes, & tiré de fort près à la partie anterieure du cou, au-deilous des cartilages qui compofent le lurinx, les poftes s'écartant. effleurerent la peau fous le menton en plufieurs endroits; mais un ou deux de ces corps étrangers ayant traverté les téguinens & l'âpre-artére, briferent fes premiers anneaux, &y firent

une playe en-devant avec perte de substance capable d'admettre l'extrémité du doigt, & on ne remarqua point d'iffue, par laquelle ces corps étrangers purent s'échapper.

Il furvint à ce bleffé incontinent après fa bleflure un crachement de fang & un emphifeme très-confidérable, qui s'étendit non-feulement fous les tégumens du cou, mais auffi fous ceux de la tête, des bras, de la poitrine, & jufques fous ceux du bas-ventre; en forte que ce bleffé fembloit un monftre foufflé comme un balon. L'emphifeme fut produit à caufe que l'ouverture de la trachée-artére, n'étoit point parallele avec la playe de la peau & des chairs; de forte que l'air qui fortoit continuellement de la trachée-artére, tant dans l'inspiration que dans l'expiration, trouvant un obftacle du côté de la peau, fe gliffoit dans les cellules graiffeufes, & caufoit cet accident.

Pour arrêter le progrès de cet énorme gonflement, feu M. Arnaud fameux Chirurgien de Paris dilata la playe, & mit l'ouverture de l'âpre-artére à découvert, afin de donner à l'air fon iffue libre, ou plûtôt pour la pouvoir fi, bien fermer par le moyen d'un morceau de papier maché, & par l'application d'un appareil convenable, que l'air n'y pût entrer du-debors, ni s'en échapper dans l'infpiration & dans l'expiration, fous les tégumens.

Pour ce qui eft de l'emphifeme formé dans toute l'étendue des tégumens ci-devant mentionnez, il se diffipa en partie par les pores, & l'autre portion rentra dans les vaiffeaux au moyen des fomentations carminatives & refolutives; & le bleflé fut parfaitement guéri après quelque tems qui auroit bien-tôt été fuffoqué par le gonfiement, fans le prompt fecours qu'il tira de la Chirurgie. M. du Chefne Maitre Chirurgien de Paris, qui avoit été prefent au traitement de ce bleffé, m'en communiqua f'obfervation lorfque j'étois à Paris en 1694.

M. Littre Medecin de Paris, & Membre de l'Académie Royale des Sciences, rapporte dans l'Hiftoire de cette Académie de l'année 1713. l'obfervation d'un emphyseme qui furvint à une playe pénétrante de la poitrine que reçut un homme fort & robufte que cet emphyfeme fit rérir. M. Littre dit qu'après l'examen du cadavre de ce bletlé, il reconnut que l'emphyleme avoit onze pouces d'épaiffeur, & qu'il occupoit toute l'habitude du corps, à l'exception de la plante des pieds, la paume des mains, & la partie fuperieure de la tête, qu'il avoit plus d'épaiffeur fur la poitrine qu'au refte du corps, du côté de la

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