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mes groffes par la compreffion que le poids du factus fait aux veines iltiques & crurales; & ces tumeurs groffillent quelquefois jufqu'au point de s'ouvrir, & de caufer des hemorragies, des abcès, & des ulceres difficiles à guérir. Voyez Planche 2. fig. 6. A. BB.

Dans les hemorragies qui arrivent aux playes, on con noit que le fang fort d'une artére, lorfqu'il fort avec impetuolité & par fecoufles, qu'il eft fubtil, & d'un rouge brillant; au lieu que celui qui fort d'une veine, coule éga lement, & eft d'un rouge plus foncé, & d'une confiftence plus épaifle, & on l'arrête beaucoup plus facilement,

Vaiffeaux

ques.

,

CHAPITRE V.

Des Vaiffeaux lymphatiques.

E's vaiffeaux lymphatiques font de petits canaux très lymphati-ins, qui ont une tunique fort déliée & tranfparente, qui fe trouve prefque dans toutes les parties du corps où ils fe manifeftent par plufieurs petites branches, qui fe réniflant en plufieurs endroits, forment de plus gros tuyaux.

Leurs valrules.

Bartholin qui à découvert ces vaiffeaux, les a nommez lymphatiques, parce qu'ils contiennent une lymphe un peu gluante, claire & tranfparente, dont ils fe déchargent dans les veines ou dans le canal thorachique, & le refervoir du chile, pour fervir de vehicule au chile & au fang venal.

Il n'eft pas facile d'appercevoir ces canaux, à moins qu'ils ne foient remplis de lymphe; c'eft pourquoi il n'eft pas aifé de les voir dans l'homme, parce qu'ils fe font vuidez de leur lymphe avant qu'il foit permis aux Ana→ tomistes d'ouvrir des cadavres humains. Bartholin après les avoir découvert dans le corps des animaux en 1651. affure les avoir vû dans le corps d'un homme en 1654.

On découvre dans ces vailleaux une grande quantité de valvules femilunaires & doubles qui font oppofées, fituées à une petite & inégale diftance l'une de l'autre : ces valvules qui font oppofées l'une à l'autre, retrecillent leurs cavitez, & font difpofées de maniere que la lymphe qui vier des endroits qui la fourniffent, a fon cours libre vers les lieux de leur décharge; mais elles empêchent qu'elle ne retrograde; en forte que la liqueur lymphatique coule toûjours des petits conduits en de plus grands

aiffeaux. Ces valvules ont été découvertes par M. Ruyfh. Tous les vaiffeaux lymphatiques que l'on a lieu de croi- Leurs inf re être une fuite des tuyaux chileux, qui portent la tions. nourriture immédiatement aux parties, felon l'opinion de Bontekoë; tous ces vaiffeaux, dis-je, ne fe déchargent pas dans les veines: car ceux qui viennent des parties du bas-ventre, & des extrémitez inferieures, fe déchargent dans le refervoir du chile, d'où la lymphe paffe dans le canal thorachique, puis dans la veine fouclaviere où elle fe mêle avec le fang pour circuler dans toute la mafle, & les vaiffeaux lymphatiques qui charient la lymphe qui revient des parties de la poitrine, fe décharge auffi dans le même canal: mais ceux qui viennent de la tête & des extrémitez fuperieures, déchargent d'ordinaire leur lyinphe dans la veine jugulaire exterieure, à l'endroit où elle s'unit avec la veine fouclaviere, & dans la fouclaviere même; & il eft à croire qu'il y a d'autres canaux lymphatiques qui charient la lymphe en d'autres endroits qui font encore inconnus aux Anatomistes.

les trouver

Quand on eft curieux de voir ces fortes de vailleaux, Maniere de il faut prendre un chien vivant, ou quelque autre animal mort depuis peu, car la lymphe continue encore de couler quelque inftant après la mort de l'animal; il faut enfuite lier une des groffes veines qui foit accompagnée d'un vaif. feau lymphatique ; la lymphe étant retenue par cette ligature, les vailleaux lymphatiques fe gonfieront, & l'on y remarquera quantité de nœuds, qui font les valvules dont nous avons parlé, qui empêchent le retour de la lymphe. Les veines que l'on peut lier à cet effet, font la veine portevers le foye,& la veine fplenique vers la ratte, ou quelqu'au tre veine confiderable, comme la veine cave, la renale; on fouffle enfuite dans les veines, ou dans les artéres, ou dans les tuyaux fecietoires des vifceres; on peut auffi lier le canal torachique. Voyez Pl. 2. fig. 7.

La lymphe contenue dans ces vaiffeaux eft une humeur Nature de fereufe, mélée avec des particules nourricieres, laquelle la lymphe ayant été portée aux parties du corps pour leur nourriture, Je fuperfiu ne pouvant être repris par les veines, palle dans ces fortes de vaiffeaux qui le reportent dans le fang pour circuler de nouveau avec toute la malle. Nous aurons lieu de parler encore plus amplement de la lymphe & de fes vailleaux au chap. 1o. de notre fecond Traité.

C'eft la lymphe qui caufe les hydropifies: ordinairement on trouve le foye, les reint, le mefenterte fchirreux

ou deffechez, ou obftruez de quelque autre maniere; mais fouvent on voit des hydropiques, où l'on ne trouve pas ces vifceres affectez. M. Lowez nous donne une experience qui nous fait voir la caufe de l'hydropifie: après avoir lié la ju gulaire à un chien, il a obfervé que les parties qui étoient au-deflus de la ligature fe gonfioient, que la falive & les laimes couloient abondamment; il dit encore qu'ayant lié la veine cave, tout l'abdomen fe remplit d'eau : on voit auffi dans les hydropifies qui viennent de l'obstruction du mefenterre, que les vaifleaux lympatiques sont gonflez.

CHAPITRE VI

Des Nerfs.

de que font Es nerfs font des tuyaux longs, ronds, & blancs, que les nerfs, enveloppez des productions de la dure & piemere, & qui font formez des alongemens du cerveau ou de la me dule fpinale, deftinez à porter l'efprit animal à toutes les autres parties du corps pour le mouvement & le sentiment. Cavitez dans On ne remarque aucune cavité dans les nerfs, mais il les nerfs. eft neanmoins fort probable que les petits filets qui les compofent font creux, puifqu'un nerf étant lié, l'action de la partie à laquelle il eft diftribué le perd, parce que la ligature empêche le paffage de quelque matiere que le nerf y portoit, qui lui eft abfolument neceffaire pour faire fon action; & quoique ce foit quelque chofe de corporel, on l'appelle efprit, à caufe de fa fubtilité.

· Origine des Serfs.

aux nerfs.

Il y a des nerfs qui fortent par les trous qui font à la baze du crane, & d'autres qui fortent par les trous qui Deux fortes font à côté des vertebres. Ils font compofez de deux fubde fubftance ftances; l'une interieure, & l'autre exterieure : La premiere eft moëlleufe, & l'autre membraneufe; la substance moëlleufe eft un allongement de la fubstance blanche & moëlleuse du cerveau, du cervelet, & de la moëlle de l'épine: cette fubftance eft dépourvûë de fentiment; la fubftance membraneufe eft une propagation de la dure & de la pier nere, elle eft d'un fentiment exquis.

Maniere de L'origine des nerfs fe fait par des paquets de filets Jeur produc- moëlleux qui partent de la fubftance blanche & moelleufe du cerveau, du cervelet, ou de la medule fpinale, lefquels font enveloppez des allongemens de la dure-mere & la piemere enveloppe chaque filet en particulier

tion.

2

Il femble que la membrane exterieure des nerfs, qui Ufage de N eft l'allongement de la dure-mere, eft principalement membrane deftinée à leur donner plus de folidité, & qu'elle les quit- exterieure & te lorsque les filets nerveux fe partagent, pour en porter interieure. à differentes parties l'efprit animal; en forte qu'il eft vraifemblable que le fentiment dépend prefqu'entierement de

la piemere.

medullaire

Quand les nerfs s'éloignent de leur principe, on n'y Ulage de le peut plus remarquer de fubftance moëlleufe, & quoique fubftance cette fubftance foit infenfible, il faut pourtant qu'elle reçoive dans fon principe du cerveau & du cervelet les ef- des nerfs. prits animaux, pour les porter à tous les organes du mouvement & du fentiment, pendant que la substance membraneufe des nerfs eft produite par les membranes qui enveloppent ces vifceres: ainfi quoique dans la fubftance medullaire des nerfs éloignée de fon principe on ne remarque rien de moelleux, il faut croire que chaque fibre moëlleu fe devenue plus dure, ne laifle pas de recevoir la liqueur fpiritueule, & de la porter aux parties qui en ont befoin.

Les nerfs n'ont point de tronc,

Les nerfs, à proprement parler, n'ont point de tronc comme en ont les autres conduits du corps: car, ce que l'on appelle tronc dans les nerfs, n'eft autre chofe que plu fieurs fibres ramaffez enfemble, qui fe continuent chacune Les nerfs depuis le principe du nerf jufqu'à la fin, & qui peuvent le peuvent être partager en plufieurs petits nerfs, comme on le peut voir divifez en dans la figure 8. Planche 2. & cette féparation peut fe faire plufieurs fi aifément par le moyen d'une aiguille fine, & d'une bonne loupe, après avoir préalablement séparé la dure-mere ou la tunique exterieure.

On ne peut mieux divifer les nerfs, qu'en les partageant en ceux qui portent les efprits animaux aux organes du mouvement, & en ceux qui les portent aux orga. nes des fens.

bres.

Divifion des

nerfs en ceux qui fervent

au mouvement & au

Les nerfs qui appartiennent aux organes des fens, fe fens. divifent felon les differens fens aufquels ils fe diftribuent; de maniere qu'on peut les divifer fort à "ropos aux nerfs qui appartiennent à l'odorat, à la vûë, à l'ouïe, au goût, & à ceux qui produifent les houpes nerveufes de la peau, qui font les organes de l'attouchement.

fervent aux

De plus il faut obferver qu'il y a des nerfs qui portent En ceux qui les efprits pour les mouvemens animaux, & d'autres pour les mouvemens naturels. Ceux de la premiere efpece font mouvemens ceux qui font employez aux organes des sens,

& pour les

volontaires

aux natu- mouvemens volontaires ; & ceux de la feconde espece fer relsou invo- vent aux mouvemens involontaires, comme aux mouvelontaires. mens du cœur, de l'eftomac, des inteftins, & de plufieurs autres vifceres.

Ufage des nerfs.

L'ufage des nerfs eft facile à déduire de tout ce que nous venons d'alleguer ; c'est-à-dire, de porter les efprits animaux filtrez dans le cerveau, le cervelet, & dans la mcdulle fpinale, aux organes des fens & du mouvement; en forte que la connoiffance de ces nerfs en particulier dépend de celle de ces organes. Nous parlerons plus précifement de la diftribution & des progrès des nerfs au chap. 4. du VII. Traité.

Quand les nerfs qui portent les efprits animaux à quelque partie pour le mouvement font coupez, la partie perd fon mouvement; car quoique la playe foit confolidée les fibres creufes des nerfs qui font coupez, ne fe réunisfent pas, parce que leurs extrémitez divifées fe trouvent bouchées par l'interpofition du fuc nourricier qui s'épanche dans l'intervale de la divifion. Mais quoiqu'un nerf qui ferr au fentiment foit coupé, il fait encore fa fonction dans la partie qui eft entre fon principe & la playe; car afin qu'un nerf ferve au fentiment d'une partie, il faut qu'il foit rempli d'efprits: & parce que ces efprits ne peuvent plus couler au travers de la playe dans l'autre partie de fa divifion, il s'enfuit que cette derniere partie doit être pri vée de fentiment.

Les playes des nerfs, foit qu'elles foient faites par piquûre, coupûre, ou contufion, mais particulierement par piquûre, font fujettes à raifon du fentiment exquis de ces parties, & de la communication qu'elles ont avec le cerveau, à de très-fâcheux accidens, comme font des douleurs très-violentes, des inflammations, fiévres, dé lire, convulfions fyncopes, fupurations, gangrêne, & la mort même, fi lorfque les convulfions fubfiftent, l'on differe à couper le nerf tranverfalement pour fauver la vię au malade.

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