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Les fibres appellées circulaires, dont l'eftomac eft entouré, ne font point des fibres placées les unes auprès des autres qui partent de la partie fuperieure de l'eftomac, & quiaillent fe terminer à peu près au même point d'où elles font forties; je n'en remarque pas une qui faffe le tour de l'eftomac; il paroit plûtôt que ce font plufieurs muf. cles ou faisceaux de fibres qui font fituez à certaine diftance les uns des autres. Ils fe fourniffent & reçoivent myruellement plufieurs petits paquets de fibres charnues qui fe diftribuent d'une maniere fort irréguliere; car elles uaverfent les intervalles que les faifceaux mufculeux laiffent entre eux, & elles forment une espece de raiseau charBu qui laille voir dans tous fes interftices la membrane nerveuse de l'eftomac. On peut comparer ces interftices aux mailles que forme un filet, excepté qu'ils approchent allez de la figure des lozanges oblongs. Ainfi on doit regarder tout ce corps charnu qui entoure l'eftomac, comme un raiseau mufculeux dont il eft enveloppé.

Il faut obferver que ce muscle à raifeau fe moule fuivant la figure de l'eftomac. Tous les faifceaux ou petits mulcles qui fe trouvent au-deffous de l'orifice fuperieur, cu aux environs, forment tous ensemble un plan en ligne droite depuis la partie fuperieure de l'eftomac jufqu'à l'inferieure. Au contraire, tous ceux qui font vers le milieu de l'eftomac paroiffent fe contourner un peu felon la fiqure de cette partie, & former des fegments de cercles dont la partie convexe eft du côté du fond de l'eftomac. Enfin ceux qui font fur le col de l'eftomac, paroiflent encore plus courbez, & leur courbure augmente à proportion qu'ils approchent davantage du pylore.

Telles font les Obfervations que M. Helvetius a faires fur la ftructure des fibres de l'eftomac, elle eft fort differente de celle que tous les Auteurs ont décrite. Nons ne pouvons pas douter qu'elle n'ait auffi quelques ufages differents. On peut voir dans les Memoires de l'Acadé mie de l'année 1719. les ufages que M. Helvetius donné à ces nouvelles fibres.

L'eftomac reçoit des artéres des branches de la celia Vaiffeaux que, que l'on appelle gaftriques droite & gauche des fanguins du veines de la porte, dont quelques-unes partent du tronc même, & d'autres du rameau fplenique, on appelle celles qui partent de la porte, gaftriques droites, & celles qu' viennent durameau fplenique, gaftriques gauches, & d'a ures rameaux qui font communs à l'eftomac & à l'épiploôn.

F

font appellez gaftre-épiploïques,qui produifent une autre branche aflez confidérable, qui entoure l'eftomac prefque Veine coro- dans toute fa longueur, que l'on appelle veine coronaire de l'eftomac D. qui fe diftribue par quantité de rameaux dans les tuniques de ce vifcere.

-maire.

Vaiffeaux Courts.

Nerfs duven

icule.

-Quand le rameau fplenique eft prêt d'entrer dans la ratte, il envoye quelques petits rameaux au fond de l'eftomac, lefquels ont été appellez vaiffeaux courts', à cause qu'il y a peu de diftance de la ratte à l'eftomac. Les anciens s'imaginoient que la ratte envoyoit par l'entremife. de ces vaiffeaux un fue acide à l'eftomac, qui agillant fur la tunique nerveufe de ce vifcere, y caufoit le fentiment de la faim, & que le même fuc aidoit auffi à la diffolution des alimens; mais ce raifonnement fe détruit lorfqu'examinant ces vaifleaux, l'on voit qu'ils ne pénétrent point dans l'eftomac, & que ce ne font que des branches de veines qui reportent le fang dans le tameau fplenique, d'où il palle à la veine-porte.

L'eftomac reçoit deux nerfs de la huitiéme paire du cerveau, que l'on appelle la paire vague, lefquels après avoir fourni les nerfs du cœur & du poumon, & quelques autres, defcendent aux parties laterales de l'ofophage, & Le divifent chacun en deux branches, dont les unes font exterieures, & les autres interieures.

Les deux branches interieures en fe communiquant, forment le nerf E. qui fe porte directement à l'afophage, & defcendant enfuite le long de l'orifice fuperieur de l'eftomac, il en embraffe le fond. Les branches exterieures ont à peu près le même progrès; car defcendus un peu plus bas, ils forment le nerf F. lequel étant parvenu a l'eftomac le long de la partie laterale interne du même orifice, il fe diftribue à fa partie fuperieure. Voyez Planche 6. Fig. 2.

Ces deux nerfs fe partagent en plufieurs petits rameaux qui fe diftribuent aux parois de l'orifice fuperieur, où ils forment un plexus qui le rend tellement fenfible que les moindres atteintes qu'il fouffre, jettent le malade dans une fincope femblable à celle que produisent les affections du cœur même. L'eftomac reçoit encore quelques branches de nerfs des plexus de l'abdomen, dont nous parlerons au VII. Traité.

C'eft à la grande quantité de nerfs que reçoit ce vifcere, qu'il arrive fouvent des douleurs aiguës à l'orifice fuPerieur du ventricule, que l'on nomme cardialgie, qui font

d'ordinaire accompagnées de défaillances occafionnées par la communication de ces nerfs de l'eftomac avec les nerfs cardiaques. Le plexus nerveux des hypochondres & du mefentere donnent plufieurs branches au fond de l'eftomac ; c'eft pour cela que dans les paffions hyfteriques & hypochondriaques, l'eftomac eft auffi affecté. Les vailleaux lymphatiques de l'eftomac se déchargent au refervoir du chyle. Les ufages du ventricule font 19. De recevoir & conUfages du tenir les alimens que l'ofophage dépofe dans fa cavité, ventricule. & de les pouffer par le pylore dans le canal des inteftins. 20. De filtrer un fuc acide par le moyen des glandules que ces excréteurs verfent dans l'eftomac pour fervir à la diffolution des alimens. 30. Par fa grande fenfibilité d'avertir l'homme de prendre la nourriture dont il a befoin pour rétablir fes forces. 40. De fervir par lui-même à la digeftion des alimens par fon mouvement vermiculaire, qui felon quelques-uns fert à les agiter & à les uriturer, & felon d'autres, à les faire fermenter au moyen de l'acide qui s'y mêle, & de fa propre chaleur, aidée de celle des vifceres qui l'environnent, ce qui a mû une difpute confidérable entre plufieurs Medecins, dont les uns difent que la digeftion fe fait par fermentation, & les autres par trituration.

De quelque fenfibilité que foit dolié l'eftomac, il ne laifle pas d'être attaqué d'ulceres qui durent allez longtems pour percer fes tuniques, ce que je remarquai il y a quelques années à l'ouverture du cadavre d'un Religieux, qui étoit mort après une longue maladie d'un ulcere à Feftomac, qui en avoit percé les tuniques de part en part en forte que ce qu'il avoit pris d'alimens depuis quelques jours, étoit épanché dans la cavité du bas-ventre. La même chofe arrive au moyen des vers qui rongent les tuniques de l'eftomac de part-en-part; de forte que les alimens s'épanchent alors dans la cavité du bas-ventre, comme il eft rapporté dans la 71e Obfervation d'Heldanus, Centur. 2. à la fin. La même chofe arrive encore aux playes de ce vifcere; les alimens liquides & folides fortent par la playe; les hypochondres fe tendent & fe tumefient, le bleffé reflent de grandes douleurs & une grande tenfion à tout le bas-ventre, le hocquet lui furvient enfuite de petites fueurs accompagnées de froideur aux extrémitez, & pour lors la mort elt très-prochaine.

Les inteftins. L

CHAPITRE V I.

Des Inteftins.

Es inteftins qui font une fuite de l'eftomac, font des canaux longs, ronds, creux & membraneux, qui font une infinité de contours dans le bas-ventre, à l'exception de l'endroit où ils commencent, & de celui auquel ils fe terminent. G. H. I. M. N. O. Voyez Fig. 2. Plan. 6.

-Le conduit inteftinal commence au pylore ou à l'orifice inferieur de l'eftomac, il fe continue & eft attaché dans fon progrès autour du mefentere, à l'exception d'une petire portion ou appendice marquée M. après quoi il va fe

terminer à l'anus.

Grandeur Ce conduit a pour l'ordinaire fix fois la longueur du des inteftins. corps d'où on l'a tiré, & ce canal qui n'eft qu'un feul, tuyau depuis le pylore jufqu'à l'anus, ne laiffe pas d'avoir differens noms, à caufe des circonftances qu'on y remarque dans fes longues circonvolutions, par rapport à fon volume, fa figure, fa fituation, & la délicateflè ou la groffiereté de fa fubftance.

Divifion des

gros.

On divife ordinairement ce long conduit en intestins. inteftins en grefles, & en gros. Les premiers ont un canal moins amgrefles & en ple, & des tuniques plus minces & plus déliées que les autres, & fervent à recevoir le chyle qui coule de l'eftomac dans leur canal après la digeftion ; les gros inteftins ont un volume plus étendu, un canal plus ample, & des tuniques plus épailles ; ils fervent à contenir les excrémens groffiers.

Les inteftins grefles.

Le duodenu.

L'on compte trois inteftins grefles qui font appellez duodenum, jejunum, & ileon. Čes trois inteftins ne forment pourtant qu'un feul canal affez femblable. Le duodenum eft ainfi nommé, parce que la longueur qu'on lui denne communément, eft de douze travers de doigts. Fig. 2. G. Planche 6.

Il commence au pylore qui eft l'orifice inferieur de l'eftomac, & defcendant vers l'épine, il finit fous le colon, à l'endroit où le conduit inteftinal commence fes circonvolutions. Cet inteftin eft attaché à la portion la plus large du pancreas, & reçoit en cet endroit le fucpancreatique dans fon canal, & tout au près un autre cânal qui

appelle conduit cholidoque, ou le conduit commun qui eft formé par la réunion de deux autres, comme nous le dirons au chap. 14. de ce Traité, & le mêlange de ces deux fucs que ces deux tuyaux dégorgent dans le canal de ce premier inteftin fi près l'un de l'autre, où ils fe mêlent avec le chyle, occafionne la fermention dont nous parlerons aux Chapitres x11. & XIV. de ce Traité. Il a. des tuniques plus épaifles, & un canal moins ample que les autres inteftins greâes.

Le fecond des inteftins grelles eft appellé jejunum, Le jejunum Planche 6. Fig. 2. H. H. On l'appelle jejunum, parce qu'on le trouve toûjours moins rempli que les autres, dont les raifons font 10. La fluidité du chyle, 20. L'acreté de la bile, laquelle en picottant l'inteftin, l'excite à pouffer le chyle avee plus de viteffe. 30, La quantité de veines lactées qui fortent de cet inteftin enlevent fans ceffe beaucoup de chyle; ce qui eft caufe qu'il ne s'y en amafle pas une grande quantité. Il reçoit auffi un grand nombre de vaifleaux fanguins qui lui donnent une couleur plus rouge.

Cet inteftin eft fitué dans la Region ombilicale, & c'est lui qui s'échappe dans la hernie de l'ombilic, & qui s'y engage ordinairement avec l'épiploôn, & y forme cette efpece de tumeur que l'on nomme entero-épiplomphale. On lui donne la longueur d'une aulne & demie mefure de Paris.

Le troifiéme dès inteftins grefles eft l'ileon ou le boyau L'ifeon! des hanches 3. Il eft appelle ileon, à caufe qu'il eft fitué dans la cavité que forment les os des ifles. Il commence où finit le jejunum, & occupe prefque toute la partie inferieure de l'ombilic, & s'étend par fes circonvolutions de côté & d'autre vers les aifnes, & étant parvenu au côté droit, il monte & fe termine à la partie laterale gauche du colon où il s'infere. Il eft le plus long des inteftins, ayant au moins vingt-un palmes de longueur. Ce boyau tombe fouvent dans l'aifne, & jufques dans le fcrotum, où il produit les hernies dont nous avons parlé au chap. 4. de ce Traité. Cet inteftin produit auffi quelquefois la hernie ventrale auffi-bien que le jejunum, felon l'endroit du bas-ventre où elle arrive. Nous en avons parlé au troifiéme chapitre de ce Traité.

a

C'eft auffi à l'inteftin ileon qu'arrive cette espece de colique que l'on nomme Miferere, ou paffion iliaque, dans laquelle on vemitles.excrémens par la bouche. Cette ma

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