frit une embrocation fur le ventre qu'on couvrira d'une compreffe trempée en oxicrat, on en met. une autre fur les bourfes, on faigne le malade quelque tems après l'opération, on lui tient le ventre libre par des lavemens rafraîchiffans, on lui fait obferver un bon regime de vivre pour éviter les triftes fuites d'une pareille maladie, & au bout de quelques jours, il fera bon de faire avec la feringue I. des injections déterfives fous le prépuce pour mondifier & nettoyer les plaies des petites inciLions qu'on a été obligé d'y faire, & enfuite on en procure la cicatrice.

Confeil de

quelques Au teurs à évi

Je trouve dans quelques-uns de ces nouveaux Auteurs qui ont écrit des Opérations, qu'on doit que preffer avec les deux pouces autour du gland pour ter. le faire rentrer, & non pas pouffer contre fon extrêmité vers la racine de la verge, parce qu'étant molet, on l'élargiroit en le pouffant ainfi, & on l'empêcheroit de rentrer dans fa place. Ceux qui nous donnent ce précepte, nous font connoître qu'ils ne font guéres Chirurgiens, parce que s'ils avoient pratiqué cette opération, ils fauroient que pour lors le gland eft tellement tumefié & dur, que quelques efforts qu'on faffe pour le recouvrir il eft impoffible de le rendre plus large en pouffant contre fon extrêmité: il faut s'en rapporter à ceux qui font dans l'usage actuel des chofes, & perfonne ne peut mieux inftruire les autres fur le fait des opérations, que ceux qui les ont pratiquées depuis un grand nombre d'années.

L'ADHE

AVEC LE

GLAND.

L'A 'Adhérence qui fe fait quelquefois du prépu-RENCE DU ce avec le gland est appellé fymphyfis, de PREPUCE phein, qui veut dire ensemble, & de Sym, qui fignifie attacher, parce que pour lors le prépuce elt fortement attaché avec le gland. On a vû des enfans venir au monde ayant le prépuce collé avec le gland, il est très-difficile à féparer quand cela

Tincifer.

vient de la naiffance, parce que ces deux parties? ayant été formées enfemble fe trouvent jointes dans toute leur circonference, & comme ne faifant qu'une même partie continue. Il faut néanmoins tâcher de les féparer, avec une petite feuille de Maniere myrthe K. un peu tranchante qu'on coule doucement entre le gland & le prépuce, prenant garde de ne pas percer le prépuce qui eft mince, & qui ne fe répareroit pas aifément. On peut encore en tirant le prépuce en en-haut avec la pointe du fcalpel L. difféquer & féparer les deux membranes du prépuce & du gland; de même qu'un Anatomifte fépare deux membranes contigues l'une à l'autre, & fi en faifant cette opération on ne pouvoit pas fe difpenfer d'anticiper fur l'une ou fur l'autre de ces parties, il faudroit couper plûtôt du gland que du prépuce: mais un Chirurgien adroit fépare ces parties fans les offenfer, & après cette opération il infinue tous les jours dans l'intervalle des parties défunies une feuille de myrthe d'yvoir pour en empêcher la réunion.

Du fymphy- Il arrive fouvent que cette cohérence vient après tel, de fon l'opération du paraphymofis, car fi on néglige de cicatrifer les plaies faites à la partie interne du pré

origine.

puce, il ne manquera point de fe coller avec le gland, ou bien après des ulceres ou chancres qu'on n'auroit pas eû foin de guérir parfaitement. Dans ce cas il n'eft pas fi difficile à être féparé, parce qu'il n'eft adhérent qu'aux endroits des ulceres, & non pas dans la totalité, comme quand ce mat vient de naiffance. C'eft une incommodité qui chagrine les gens mariez, parce que pour lors le devoir conjugal ne s'accomplit pas dans la perfection. C'eft ce qui les fait recourir au Chirurgien qui fépare ces parties de la maniere que je viens de dire: Panfement la féparation en étant faite, on coule entre le prédu malade puce & le gland, de petits linges N. N. trempés après l'opé- dans une eau defficative, comme eft l'eau vulne

cation.

raire; ce qu'on continue jufqu'à ce que le tout foit entierement cicatrifé.

REAUX DE

L'vient fouvent à la verge de petites excroif- Des Porfances verrucales qu'on nomme des porreaux. LA VERGE. Les Italiens les appellent Porrifigli, parce qu'elles reffemblent à des figues. Ces excroiffances font faites d'une chair molle, baveufe & découpée fort menu; elles fe multiplient bien vite; c'eft pourquoi on ne doit point differer d'y remédier. Ces fortes de porreaux viennent prefque toujours d'une cause impure contractée par des attouchemens véneriens, ce qui oblige d'avoir recours au Chirur◄ gien, fans quoi ils ne feroient que croître & fe reproduire en divers endroits.

de les gue

On nous propose deux moyens pour guérir ces Deux'moïens maladies, l'un par médicamens & l'autre par rir.j Chirurgie.

médicamens

Les médicamens dont on fe fett, font de deux Choix des fortes; les uns qui mortifient ces chairs en les rendant blanches & flétries, de vives & rougeâtres qu'elles étoient, telle eft la poudre de Sabine pulverifée & appliquée deffus. Les autres qui les confument en les corrodant & les rongeant peu à peu, comme font les onguents deCalcitis ou d'Egyptiac.

La Chirurgie a auffi deux moyens pour les ôter, Moyens Chila ligature & les cifeaux. On fe fert de la ligature à rurgiques. ceux qui ont la base étroite, on les lie avec cette foye Ò. fine & rouge, & ils tombent ordinairement en deux jours. Mais comme il y en a fouvent beaucoup, & que rarement fe peuvent-ils lier, on a bien plûtôt fait de les couper avec les cifeaux P. le plus proche de la peau que l'on peut. Il faut laif- Comment on fer écouler le fang qui en fort, jufqu'à la quantité doit achever d'une pallette, puis laver la verge dans du vin l'opération. tiéde, & avec la pointe d'une pierre de vitriol, toucher les endroits dont il fort du fang. Le vitriol a deux bons effets, l'un d'arrêter le fang, l'autre

DE L'URE

TRE QUI

N'EST PAS
PERCE'I,

Maniere de

faire l'opération.

de cauterifer l'endroit qu'il touche en brulant les petites racines qui tombent enfuite avec l'efcarre.

Il ne faut pas attendre la parfaite guérison des porreaux de la verge fans le fecours des remedes généraux, parce qu'étant produits par une espèce de virus il faut ufer de ptifanes fudorifiques; les pillules ou la panacée mercurielle en emportent la · caufe, fi on veut les guérir abfolument.

Orfque l'uretre n'eft point percé, c'eft une indifpofition qui vient de naiffance. Il eft peu de Chirurgiens qui n'ayent été appellés pour fecourir des enfans nouveaux nez, à qui l'uretre n'étoit point ouvert par fon extrêmité, & qui par conféquent ne pouvoient point piffer; d'où il eft manifefte que la férofité dans laquelle nâge l'enfant, pendant qu'il eft dans la matrice, n'eft point de fon urine, comme il y a beaucoup d'Auteurs qui l'ont crû, puifque ces enfans imperforez ne pouvoient point avoir uriné, & que néanmoins ils avoient des eaux comme les autres.

L'opération confiste à faire au plûtôt une ouverture, parce que l'enfant ne pourroit vivre longtems fans rendre fon urine. On fait cette ouverture à l'endroit où elle devroit être, avec cette feuille de myrthe Q. emmanchée longue & pointue; ou bien avec la lancette R. Ce trou eft ailé à faire quand il n'y a qu'à percer la peau qui couvre le gland. Mais quand ce font les parois du conduit qui font adhérens, il faut profonder jufqu'à ce que l'urine forte, qui eft la fin qu'on fe propose ici. Il faut faire l'ouverture plûtôt grande que petite, pour plufieurs raifons; & je trouve qu'il eft inutile de mettre enfuite dans la plaie une canule de plomb pour empêcher que les bords ne fe reprenent, puifque l'urine qui paffe fouvent par ce conduit, ne leur permet pas de fe recoler.

Ce n'eft pas le feul défaut qui arrive au gland,

que de n'être pas percé, il y en a encore trois au- Trois autre tres qui demandent la main du Chirurgien pour les défauts du gland. guérir, fçavoir quand le trou eft trop petit, quand il n'est pas percé dans fon extrêmité,& enfin quand le filet eft trop court. Voyons les opérations qu'il faut faire pour corriger ces trois défauts.

I le trou du gland eft trop petit, l'urine ne peut fortir que comme un filet, ou goute à goute, on eft trop de tems à piffer, & la femence ne peut être éjaculée affez promptement On doit donc élargir cette ouverture, ce qui fe fait ou par Les moyens remedes, ou par un inftrument. Les remedes font de remedios une tente de moëlle de fureau, ou un morceau d'é- au premier. ponge préparée, qu'on met pour élargir peu à peu le paffage, & qu'on groffit à mesure que l'ouverture s'agrandit; mais cette maniere eft trop lente, je conseille de fe fervir de la lancette avec laquelle on accroît le trou par ces deux extrémitez en haut & en bas. Cette opération s'accomplit en un moment, étant plus prompte & moins douloureufe que la tente. La canule de plomb n'eft pas plus néceffaire ici que quand le gland n'eft point percé.

convéniens

Il arrive quelquefois que le gland n'eft pas percé Caufes & fr dans l'endroit ordinaire, & qu'il l'eft au-deffous du fecond. proche le filet: ceux qui ont cette incommodité. font obligez de lever la verge en en-haut pour uriner; elle eft appellée hypofpadias de deux mots Grecs hypo, qui veut dire deffous, & de spazein, qui fignifie percer. Cela procede fouvent de ce qu'un enfant étant venu au monde fans ouverture au gland, & les parens ne s'en étant point apperçûs, l'urine qui cherchoit à fortir, s'eft fait un chemin proche le filet, qui eft l'endroit de l'uretre le plus mince; ceux qui ont l'uretre percé de cette maniere, ne peuvent engendrer : parce que la femence fe répandant aux côtez du vagin, elle ne coule que lentement & fans vigueur vers