"Damnavimus in quinque Propofitio. nibus Cornelii Jan fenii doctrinam ejus libro contentam cui titulus Auguftinus. Innoc. X. in Brevi ad Epifcop. Gallia. 29. Sept. an. 1654. Præcipimus ut... qui ad juramentum adigendi funt, illud præftare debeant fin cerè, abfque ulla distinctione reftrictione, feu , expo reciproquement les cinq Propofitions dans le fens de janfenius. que fes Suc Le P. Juenin ne peut ignorer qu'a Innocent X. s'en eft expliqué tres- nettement, & ceffeurs ont fait aprés lui la même declaration dés que les Janfeniftes ont voulu donner le change sur fens condamné. ce Innocent XII. a declaré, que le fens condamné qui fe prefente d'abord à l'efprit dans les Propofitions de Janfenius, étoit le fens particulier de cet Auteur, tel que fes Predeceffeurs l'avoient condamné, & tel que le Formulaire l'a cenfuré. Il eft manifefte que l'Eglife univerfelle a rejetté ces Propofitions dans le même fens; & il n'y a jamais eu que les Janfeniftes, qui ayent osé avancer eas Propofitiones ex le contraire. Libro Janfenii ex fitione damnando vio, quem ipfamet Propofitionum ver ba fe ferunt, præ prout fenfum illum damnarunt SS. Pontifices Prædeceffores cr cerptas in fenfu ob- Ils n'ont pas rougi, dit Clement XI. d'emploïer temerairement pour la défense de leurs erreurs, les Decrets mêmes que le S. Siege a fait pour condamner leurs pernicieux fentimens. C'est "la doctrine même du Livre de Janfenius, conti"nue ce grand Pape, que le Siege Apostolique a que haberi volue-" cenfurée, & que l'Eglife univerfelle a rejettée libus. Innocentius "avec une tres-grande horreur: Ipfam fanfenii doXII. in fuo Brevi "Etrinam ab Apoftolica Sede damnatam univerfalis Eccledie 6. Februarii, ‹‹ fia exhorruit. noftri, damnatum runt à Chrifti Fide an. 1694. Non fine admiratione intelleximus nonnullos... reperiri qui... aufi fuerint affirmare supradicto noftro Brevi alteratam feu reformatam effe Conftitutionem Alexandri VII... nec non Formularium ab ipfomet pronuntiatum; cum dicto Brevi utrumque fpecificè confirmetur, & omnino intenderimus & intendamus iifdem adhærere, & nequaquam finere ut aliquid addatur vel dematur à prædicto Formulario, illud quovis modo alterando in aliqua ejus minimâ parte, fed quod in omnibus & fingulis ejufdem partibus uti mandavimus, mandamus etiam ad amuffim obfervari. Innocentius XII, in fuo Brevi 24. Novembris, anni 1696. Il y a tant d'années que le Clergé de France regarde avec indignation cet artifice comme un moïen de faire revivre l'herefie du Livre de Jansenius, & comme un fecret que les ennemis de la verité ont imaginé, pour rendre leurs disputes interminables. Hac arte, (difoient nos Evêques de France il y a plus de 50. ans écrivant à Innocent X.) reftaurandis difputationibus iifdem fibi locum apertum relinquere parant, & rediviva litis prolixam materiam : Sera-t'il permis à un Theologien d'introduire encore aujourd'hui notre jeune Clergé dans cette route égarée? Peut-il fans prevarication lui prefenter une Theologie infectée de ce poifon, en déclarant qu'il veut en donner une tres-conforme à la plus faine Do ctrine? Cette maligne interpretation des Decrets Apoftoliques contre les Propofitions de Janfenius, n'est pas un premier mouvement qui foit échapé à notre Auteur dans cette édition. C'eft fon ancien fentiment; & dans fa premiere édition de Lyon en 1694.4 il ávoit déja enseigné, que les cinq Propofitions de fanfenius avoient été condamnées par Innocent X. dans le fens de Calvin qu'elles presentent d'abord à l'esprit, felon la fignification naturelle des termes dans lesquels elles font conçues. L'Auteur devenu plus hardi depuis fon édition de 1694. qu'on avoit laiffé debiter fans fletriffure, ne fe contente plus d'affûrer fimplement, que le fens de Calvin avoit été condamné dans les fameu fes Propofitions fur la grace. Cette fuppofition eft devenue une verité conftante; & malgré l'évidence contraire des Bulles, des Brefs Apoftoliques, & per fe efficacis, fed cent præ fe ferunt. des Déclarations de l'Eglife: il imprime en 1766. fpectantes damnatæ fuerunt, non qui à la face de toute l'Eglife, Qu'il eft évident que dem in fenfu gratia la premiere Propofition eft heretique dans le fens in hæretico Calvini de Calvin que lui donne l'Auteur; qu'Innocent fenfu, quem in ter- XII. a dit dans fes Brefs, que le fens naturel de minis, & prout ja- la premiere Propofition, qui fe prefente dabord à To. 2. pa. 106. de l'efprit, étoit non feulement temeraire & heretique, l'édition de Lyon mais auffi blafphematoire, par la raison, dit l'Au¬ teur, qu'elle nous reprefente Dieu comme un Legiflateur injufte dans le fens de Calvin, nempe Deum reddit injuftum Legislatorem, qui ea præcipiat, quæ, ut Calvinus voluit, etiam cum efficaciffimæ gratiæ auxi¬ lio fervari non poffint. 1694 Patet quodnam judicium de hac propofitione ferendum fit: Semipela cet intellecta in fenfu Calvini, hoc eft eo fenfu, &c. est impia, blafphema, contumeliofa, divina pietati derogans, & hæretica: gianum eft,&c.fcili nec a & Le P. Juenin affûre avec la même confiance, Qu'il eft évident que la cinquiéme Propofition entendue au fens de Calvin eft impie, blasphematoire, injurieuse, derogeante à la divine bonté, heretique; Qu'Innocent X. l'a declaré, & que toutes les Eglifes du monde ont foufcrit à fon jugement, que l'Auteur fait tomber icy fur le pur Cal vinifme. ↳ Saint Bafile ne vouloit pas permettre qu'on mirum ; fupponit changeât l'ordre des paroles du Concile de Nicée. enim, &c. Ita de- Qu'auroit-il dit, fi on avoit voulu en pervertir le claravit Innocentius fens ? X.cujus judicio omnes orbis Ecclefiae subscripserút. 70.4. pag. 475. b S. Bafil. apud S. Greg. Nylen. L. 1. contra Eunom. Il n'y a perfonne qui ne voye dans quelle confusion nous mettroit l'abus énorme qu'on fait ici de ces Decrets de l'Eglife univerfelle, qui ont foudroïé le Janfenifine. Nous en ferions donc encore au commencement de la difpute? Le point capital, qui eft celui de la Foy, ne feroit donc pas encore decidé? L'Eglife auroit negligé pendant 60. ans une herefie nouvelle, qui lui a été folemnellement dénoncée par le Clergé de France comme la fource d'un tres-grand trouble. Elle auroit accumulé depuis ce tems-là des Définitions inutiles contre une erreur ancienne déja condamnée de laquelle il ne s'agiffoit pas. Que les Janfeniftes déclarez ofent le dire, on y eft acoutumé; mais qu'un Theologien élevé dans une fçavante Congregation, enfeigne à nos Ecoles Ecclefiaftiques ces détours pleins de fuppofitions, qui tendent à retablir le Janfenifme en entier; qu'il ofe avancer des faussetez si manifeftes en des terines fi affirmatifs : c'est ce qui doit exciter le zele & la vigilance des Evêques, dont le principal devoir eft de reprendre publiquement ceux qui n'ont pas honte de contredire hautement les veritez de la Religion. eft, ut per paucoa Nimis iniquum rum infipientiam ad conjecturas opinionum & ad carnalium difputationum « bella revocemur : difputatione tractádum fit, utrum Eu tyches impiè fenfead Mare. Aug. al. 42. a Il est tres-injufte, difoit S. Leon, qu'un petit nombre d'efprits déraisonnables nous rejette dans des contentions & des difputes paffionnées ; « comme s'il étoit permis de traiter de nouveau « une question decidée par le Concile, & de douter si Eutyches a eu des fentimens impies. " tanquam reparatâ Les Bulles & les Brefs des Papes auffi bien que les Declarations du Clergé font fi relatives au fens propre & particulier du Livre de Janfenius, toutes ces Cenfures font conçûës en termes fi clairs & fi précis, que fans une extreme prévarication, il n'est pas poffible de les detourner dans un autre sens; & l'on peut dire avec raifon à cette occafion, ce S. Leon difoit dans fa Lettre à Theodoret, que Qu'aprés des décisions si précises, il n'y a plus de tenebres que pour ceux qui les cherchent. rit. S. Lee, Ep. 62. b Ut nullus queat ulteriùs dubitare nifi qui fibimetipfi errorum tenebras in ferre maluerit. S. Leo, Ep. 93. al. 63. Le P. Juenin ne peut alleguer pour justifier sa Theologie, que le Calvinifme & le Janfenisme qui en eft un rejetton ont tant de proximité, qu'il lui a été aifé de se méprendre. Un Theologien n'a pû ignorer que le Calvinifme & le Janfenifme font deux erreurs differentes, que l'Eglife a frapées de Cenfures particulieres. Ne faloit-il pas éviter également ces deux écueils? N'étoit-il pas du devoir indispensable d'un Ecrivain Catholique de s'éloigner avec précaution de ces deux erreurs, & de leur opofer les Cenfures differentes & fpeciales dont l'Eglife les avoit fletries? Il faloit obferver ici ce que S. Leon vouloit qu'on pratiquât contre les deux • Hoc præcipuè fameufes herefies de fon tems. a Nous croïons præfenti occafione devoir donner cet avis important dans le tems present. Parlons avec tant de précaution contre ces deux ennemis entre lefquels nous sommes credimus admonendum...Inter utrum que hoftem cum omni cautela fermo mus; non jam bene quæ definita funt ad ftruentes. Ibid. nem noftrum libre- » (l'Eutichianisme & le Neftorianisme) Qu'il ne paroiffe pas que nous traitons des chofes encore douteufes, mais que nous foutenons par une autorité fouveraine ce qui a été bien défini. fa défense, qu'il n'a pas nié Alleguera-t-il pour sa défense, l'herefie de Janfenius ne fût cenfurée ? C'est que le nier, que de détourner les Cenfures que l'Eglife a fulminées nommément & uniquement contre le Janfenifme, pour les faire porter fur le pur Calvinisme. On fçait l'abus que les Janfenistes ont fait jufqu'ici de ces voies indirectes, qu'ils ont crû les plus propres à défendre leurs erreurs. C'est retablir cette herefie, que de les autorifer dans ces détours de mauvaise foy. Enfin, dire comme le P. Juenin, que l'Eglife a |