allume un incendie prodigieux, furtout à la faveur Il n'y a de la part d'un Auteur, qui s'eft égaré, Le defir d'abolir cette Secte obligeant l'Affemblée de fuivrè les moiens qui font preferits pour cela dans l'ancien & le nouveau Droit canonique, Elle ordonne que les Auteurs qui ont écrit contre teneur des Conftitutions, outre la foufcription qu'ils. la doivent faire, rétra eteront par écrit ce qu'ils ont enfeigné. Affemblée du Clergé du 1. Fevrier 1661. Voulons que ceux qui ont écrit, enfei gné, prêché aucune chofe contraire auxdites Bulles, foient tenus en fignant ledit Formu faire de se rétracter ; dont fera fait menfera expedié de leur foufcription. Declar. tion dans l'acte qui du Roi pour l'executio de la Bulle du 15. Fevrier 1665. enregiftrée au Parlement le 29. Avril 1665.. des Gaules. Voici ce qu'en écrit Caffien qui lui avoit infpiré la même chose. b Leporius, alors moine & maintenant Prêtre, Sectateur de l'herefie Pelagienne qu'il avoit foutenue dans les Gaules, s'étant converti aprés nos avertiffemens, fit une fi folemnelle rétractation, qu'on peut dire que fa conconverfion n'eft gueres moins à admirer, que la Foi inviolable de plufieurs ; parceque le premier bonheur eft de ne point tomber dans l'erreur, & le fecond est d'en faire une fincere abjuration. Etant donc revenu à lui, il ne fe contenta pas de faire dans l'Afrique, où il demeuroit alors & où il eft encore à prefent, une confeffion publique de fes erreurs, qui étoit autant pleine de douleur que d'une fainte impudence à déclarer Les anciens égaremens mais il écrivit encore des lettres à toutes les villes des Gaules, remplies du même aveu & des mêmes gémissemens ; afin de faire connoitre fon change ment dans tous les lieux qu'il avoit fcandalifez par fa faute..... Nous avons jugé à propos, continue Caffien, d'en inferer ici quelque chofe pour deux raisons. La 1o. afin de conferver parmi nous un temoignage de fon retour édifiant. La 2. afin qu'il ferve d'exemple à ceux qui béfitent à le fuivre... I b Leporius tunc mo nachus modo prefbyter, qui ex Pelagii, ut fuprà diximus inftitutione, vel po tius pravitate defcédens, apud Gallias adfertor prædictæ hærefios, aut inter. admonitus, à Deo randa fit correctio il primos aut inter ma- qu'étant frapez de la même maladie ils aient recours au ximos, fuit à nobis même remede. Leporius donc aiant reconnu combien fon emendatus: ita male erreur étoit pernicienfe, & aiant ouvert les yeux à la luconceptam perfua- miere de la Foi, commence ainfi les Lettres de fa rétractafioné magnificè condemnavit, ut non tation aux Evêques des Gaules. Je ne fçai, mes venerables minus pæne admi- Seigneurs, par où je commencerai mon acufation ; & je ne lius, quàm illafa fsai auffi par où commencer à m'excufer. Ignorance, ormultorum fides:quia gueil, fotte fimplicité, perfuafion pernicieuse, ardeur exprimum eft errorem ceffive, & pour parler plus veritablement, une foi foible, rere,fecundum bene qui m'a manqué, font les caufes de ma perte. Je me repudiare. Is ergo in trouve coupable de tous ces vices; enforte que je fuis dans fe reverfus non fo- la derniere confufion d'avoir obéi à tant de paffions fi conlum in Africa, ubi damnables, & je ne fuis pas moins étonné de me pouvoir flater à prefent d'en être délivré par la grace. penitus non incur tunc erat atque nunc eft, tam errorem fuum cum do lore, quàm fine pudore confeffus eft: fed etiam ad omnes admodum Galliæ civitates, flebiles confeffionis ac planctus fui litteras dedit: fcilicet ut ubi deviatio ejus prius cognita erat, illic etiam emendatio nofceretur: & qui teftes erroris antea fuerant, iidem poftea correctionis effent. Ex cujus confeffione, vel potius deploratione, nonnulla inferenda exiftimavimus, duplici ex caufa: ut correctio eorum & nobis teftimonio, & his qui nutant, exemplo effet: quorumque errorem fequi non erubuiffent, eorum emendationem fequi non erubefcerent; ac ficut fimili ægritudine infirmarentur, ita fimili remedio fanarentur. Is ergo agnitâ opinionis fuæ perverfitate, & infpectâ fidei luce fcribens ad Epifcopos Gallicanos, ita exorfus eft Quid in me primum, ô Domini mei venerandi, & beatiffimi facerdotes, accufem nefcio, & quid in me primum excufem, non invenio. Sic imperitia & fuperbia, fic ftulta fimplicitas cum perfuafione noxia, fic fervor cum intemperantia, fic, ut verius dicam, cum fui diminutione debilis fides, fimul in me omnia recepta viguerunt, ut tot & tantis fimul fit & obediffe confufio, & hæc eadem ab animo potuiffe cedere mihi ftupenda gratulatio. Caffian. Lib. 1. de Incarn. Chrifti contra Neftorium, cap. 4. & ș. Leporius fait enfuite une confeffion dans le plus grand detail de la Foi Catholique, fur tous les points opofez à l'herefie de Neftorius, & fur quelques-unes des erreurs de Pelage qu'il avoit auffi embraffées ; & il paroit évidemment que fon plus grand soin, est de ne laiffer aucune équivoque ni aucun foupçon fur la fincerité & l'integrité de son retour. Il faut qu'il ne refte rien d'obscur & d'ambigu 3 polisa • Dum morbum rien d'obscur ni d'ambigu dans leur foumission: car nous fça fuum occultare ftu dent, etiam pofteaquam mis en convicti funt, impudenter negant, cofque condemnant à qui eadem fentiunt, que ipfi in pectore habétrecódita. L.4. vons, que par une mauvaise finesse, ils pretendent avoir Sureté tous les mauvais fens de leur dogme, dés qu'ils peuvent par leur duplicité en mettre la moindre partie a couvert de la cenfure. a Hift. Eccl. c. III. b En 427. thematifmum fuerit aliquando depre b vel opere in fufpi cionem hujus morbi lapfus, numquam > locum habeat, ne fi decies millies Les heretiques Meffaliens étoient de ce caractere.. Voulant cacher leur maladie, dit Theodoret, lorsqu'ils fe trouvent convaincus, ils nient tout avec impudence, & Si quis poft anails condamnent hautement les mauvais fentimens qu'ils renferment dans leur cœur. C'eft pour cela que le Concile: henfus vel verbo, tenu à Conftantinople écrivit une lettre aux Evêques de Pamphilie, portant Que fi quelqu'un à l'avenir étoit convaincu par paroles ou par effet d'êamplius in pofterum tre fufpect de l'herefie des Meßaliens il devoit être déposé quelque promesse qu'il fit d'acomplir fa penipolliceatur fe effe pa- tence. Long-tems auparavant, le Concile de ratum ad omnia, Syda " & le celebre Evêque Flavien d'Antioche que ad pœnitentes avoient condamné Adelphius heretique Meffalien avec fes complices, quoiqu'ils temoignaffent alors Se repentir & renoncer à leur herefie; parceque cet heretique & fes Sectateurs avoient donne des preuves de leur duplicité.. Et en effet on les convainquit enfuite lui & fes Affociez de leur peu de fincerité; tiam polliceretur,. & malgré leur soumiffion aparente, on decouvrit qu'ils étoient encore liez au parti & à la doctrine. des Meffaliens.: d attinent. To. 2. Con C cill. p. 1686. ex Photii Cod. 520. In eo Concilio Syda habito, Adelphius licet pœniten non cft admiffus, quavis hærefim deteftari videretur : f. quoniam non ex cor- Selon la fage regle de S. Auguftin, On ne peut de pœnitentia & re- connoitre avec certitude l'entiere guerifon de ceux qui ont nuntiatio facta effet. erré, que lorsqu'ils auront autant de zele pour confesser hautement & pour deffendre les veritez de la Foi, qu'ils f Nec utrum fa nati fint fciri poteft,`. en ont eu autrefois pour la diffimuler & pour la comnifi cum non folùm battre, 7.2.Concill.p.1015. ec Phat. ibid. que C b Rogo, Clemen Quand il feroit vrai (ce qui n'est pas, comme nous l'avons fi évidemment démontré) que le P. Juenin pour le fond du Dogme n'auroit pas embraffé le fyfteme erroné de Janfenius; il ne pourroit excufer la complaifance qu'il a eûë pour cet Auteur, & les menagemens qu'il a gardez pour ne le point condamner. C'eft en vain qu'il fe couvriroit du pretexte fpecieux d'en avoir ufé ainfi par un efprit de paix. Car la paix ne doit jamais être recherchée au préjudice de la verité. Nous devons la procurer à nos freres, qui se font égarez; en les faifant rentrer, comme dit S. Jacques," dans la voie qu'ils ont quittée, & non pas en nous égarant avec eux. C'eft uniquement par là que nous fauverons leur ame & la nôtre. C'est à eux à se repentir du mal qu'ils ont fait : & non à l'Eglife, qui n'a rien prcfcrit fiffime Imperator, aux Fideles que de necellaire contre l'erreur. Et quand la Foi n'y feroit point intereffée, & que fans la bleffer il feroit poffible de fe réunir avec ceux qui foutiennent le Livre de Janfenius: le parti feul agreable à Dieu, feroit de les faire revenir à la foumillion dûe à l'Eglife, fans nous départir en rien de ce qu'elle a décidé. Il ne nous eft pas permis d'aller à eux en nous écartant des Décifions & de la conduite de notre fainte mere; comme fi les Janfeniftes avoient eû raifon de deffendre le Livre de Janfenius, & que l'Eglife eût manqué en le condamnant dans le fens propre & naturel de cet Auteur. C'est aux partifans de Janfenius à fe repentir de leur obftination, & non à l'Eglife & à fes enfans à revenir de fa fermeté & de fes Décifions. Car il eft évident, dit le Pape S. Hormifdas, que la ne me aut ad deferenda hæc quæ dudum beneplacita funt, aut mutanda compellas.... cum in nitentia malorum cft operum, non bono evidenti fit,quia pœ rum.... Melius eft enim & magis Deo placitum, fi lalva fide ecclefiaftico corpori jungantur abfciffi, quam in abfciffos tranfeant qui in Beati Petri imnione manferunt. Hormifdas Pava Ep. 78. ad Justinum Auguftum, T.4. Concil. p.ss 51. maculatâ commu dogmata illa falfa tacuerint, verum etia co quo illa folent ftu illis vera contraria, dio defenfaverint. Ep.191.ad Sixtum, al. 104. a Fratres mei, G quis ex vobis erraverit à veritate, & con verterit quis cu: fcire debt quoniam, qui converti fecerit peccatoré ab errore viæ fuæ, falvabit ani mam ejus à morte, & operiet multitu dinem peccatorum. Jac. 5. V.19. 20. |