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tas per excitantem gratiam jam velle & defiderare cœperar. Il dit même que c'est à cet acte imparfait que a Patet duplicem

a To. s. p. 5oo. tend l'excitation de cette grace:

Gratia operans nihil aliud eft quam

ca per quam Deus in nobis operatur primam bonam voluntatem (hoc eft, boni defiderium comme il l'a expli

qué quelques lignes

plus haut: cum è contra gratia coope

rans, ea fit per quam Deus operatur per

fectionem, feu executionem boni, cu

jus defiderium jam

operatus fuerat. To. S.P.490.

c To. 2. p. 331.

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illam gratiam à fe invicem non differre nifi ratione ma-
joris aut minoris effectus. EXCITANS ENIM MOVET AD
BONI DESIDERIUM; ADJUVANS VERÒ, AD INTE-

GRAM AC PERFECTAM DESIDERII EXECUTIONEM
PERDUCIT.

C'est donc là la doctrine conftante des Inftitutions Theologiques, que toute la fécondité de la grace operante (qui eft felon le P. Juenin la fuffifante) fe borne aux actes imparfaits; c'est-à-dire aux défirs, aux efforts, & à la priere, que notre Au teur' apelle le commencement du bien : comme la vertu de la grace cooperante, qu'il apelle fimplement efficace, se termine aux actes parfaits; c'est-à-dire à l'acompliffement du Commandement, que l'Auteur apelle l'entiere execution du bien.

Cela est fi indubitable, que fi le P. Juenin n'en vouloit pas convenir (quoique ce foit là cependant le fens veritable des paffages que nous avons raportez) on le forceroit encore de l'avouër par les principes qu'il établit fur la volonté de Dieu; lefquels déterminent ce qu'il dit ici du pouvoir de la grace,au fens de Janfenius que nous lui avons donné. Car il a établi par Conclufion, que la volonté ANTECEDENTE de Dieu n'a aucune liaison avec le mystere de la grace & de la prédeftination dans l'état où nous fommes depuis le peché d'Adam. II a prouvé cette Conclufion par toutes fortes de raifonnemens & de comparaisons. Il dit lonté confifte dans une fimple affection qui ne proque cette vo

C

a

duit aucun effet, & qu'elle fe réduit à cette fimple velléité, Je voudrois fauver l'homme s'il n'éa To. 2. p. 343. toit pas pecheur, c'est-à-dire, comme il s'en ex- 344. plique, s'il n'étoit pas né dans le peché d'origine & enfant d'Adam.

Ainfi il ne reste plus en Dieu de volonté qui nous regarde, & qui exerce une providence fur nous dans l'état de notre nature tombée depuis le peché d'Adam, fi ce n'eft la volonté CONSEQUENTE de Dieu, c'est-à-dire cette volonté abfoluë, Je veux fauver mes Elus, je veux exclure du falut tous les autres enfans d'Adam fans exception à cause qu'ils font nez pecheurs.

Cela fupofé, il eft manifeste que la feule volon té de Dieu abfoluë & confequente eft la feule diftributrice & la feule directrice des graces de notre état; que c'eft uniquement cette volonté abfoluë, qui a liaison avec le mystere de notre prédestination & de nos graces; en un mot qu'elle feule pourvoit à tout depuis le peché d'Adam, qu'elle feule deftine & diftribue tous les dons de la grace que nous recevons, & qu'elle les dirige à leurs propres effets & à leurs fins.

De là je conclus que ces graces de notre état pe tites & grandes ont toujours tout l'effet, pour le quel elles font données & qu'elles ont le pouvoir de faire par la volonté de Dieu qui nous gouver ne; & qu'elles atteignent toujours à la fin prochaine & derniere, pour lefquelles Dieu les à diftribuées & ordonnées par fon decret abfolu.

Cette confequence ne peut être defavoüée par le P. Juenin; puifqu'il dit que ce qui vient de la

66 • Quod eft à Dei

effectus ad quem ex

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voluntate, eft fem- " volonté de Dieu est toujours efficace par raport à per efficax refpectu l'effet pour lequel il eft donné par la volonté ababfoluta, & confe- " folue & confequente de Dieu, & que la grace fuffifante a toujours l'effet entier pour lequel elle eft donnée par cette volonté abfoluë & confequente.

quente Dei volunta

tate datur. To. s. p. 507. Et To. 2. p. 347.

Gratia.... quam hodierni Theologi fu£ ficientem vocant....

habet femper effe Aum (imperfectum nempe & inchoa

tum virtutis defide

rium) ad quem per

abfolutam & confequentem volunta

tem confertur. To.2.

P.347.

Il ne faut pas dire que ce pouvoir eft donné uniquement pour rendre le Com mandement & le falut poffible. Car fi

"

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دو

a

Le fyfteme donc que nous venons d'expliquer étant fupofé, à fçavoir que la feule volonté confequente décerne & diftribue toutes les graces de notre état, & qu'elle les dirige à leurs fins prochaines ou éloignées : il faut que le P. Juenin avouë, que si la volonté absoluë de Dieu nous donnoit par la grace fuffifante un pouvoir veritable pour acomplir le Commandement, nous l'acomplirions en effet: s'il la donnoit pour nous conduire au falut, elle nous y conduiroit infailliblement; puifque le decret de Dieu n'eft jamais frustré de fon effet, & qu'on n'y résiste jamais : Voluntati ejus quis refiftit?

D'où il s'enfuit encore, que les juftes qui n'a cela étoit, on ne ré- compliffent pas le précepte & qui ne fe fauvent pas, fifteroit jamais à n'ont point reçû de Dieu le pouvoir veritable pour cette grace, & on n'y pourroit pas mê. acomplir le Commandement,

&

pour

se fauver. me résister; ce qui feroit l'Herefie de la feconde Propofition de Janfenius. Car comment la volonté pourroit-elle empêcher que le Commandement le falut éternel ne fût possible avec un fecours de Dieu qui en donneroit le veritable pouvoir ? La volonté humaine ne résiste pas á la poffibilité, mais à faire l'acte pour lequel ce pouvoir eft donné. Ainfi en voulant évi ter un précipice par cette mauvaise défaite, le P. Juenin tomberoit dans un autre abîme.

Si gratia fufficiens fumatur pro auxilio quod ita fatis fit, ut ex parte

Aprés ces obfervations, on comprendra aisément l'équivoque qu'on cache fous le terme de pouvoir fuffilant contenu dans la définition hypothe tique de la grace fuffifante. Car felon le fyfteme des Inftitutions Theologiques, ce pouvoir fuffifant

a

gratia

qu'il lui atribuë, n'est donné de Dieu, que pour Dei aliud að aðr l'acte imparfait qui lui eft propre & qu'elle pro- quiratur operandum non reduit effectivement: & le pouvoir fuffifant d'a- gratum faciens non complir l'acte parfait, c'eft-à-dire d'obferver le dividitur in fuffiCommandement, eft entierement refervé à la gra- cem. To. 5.p. 502. ce efficace ou cooperante.

Le principe du P. Juenin, qui exclud fi expreffement de l'economie des graces de notre falut, la volonté antecedente de Dieu, & qui ne reconnoit de providence pour nous en l'ordre de la grace, que dans la feule volonté abfolue & confequente de Dieu, ne lui laiffe plus la liberté de donner un autre fens à fa Theologie; & quand il ' femble revenir en certains endroits à redonner une influence & une direction à la volonté antecedente de Dieu fur les graces de l'homme: il parle non felon fon propre fentiment, mais feulement en raportant le fentiment de quelques Auteurs & dont il ne fait jamais un dogme: ou il parle par raport à l'état d'innocence: ou s'il veut qu'on l'entende de notre état, ce fera dans fon intention une contradiction manifeste, qui ne pourroit changer le fens naturel & erroné de l'Ouvrage, tant qu'il n'aura pas retracté & effacé entierement le principe d'erreur, que nous lui reprochons & qu'il a fi clairement établi, dans la partie où il a traité exprés l'article de la volonté antecedente.

Le P. Juenin se separe donc de toutes les Ecoles Catholiques, dés qu'il n'atribuë à la grace fuffifante qu'un pouvoir imparfait pour pratiquer ce qu'il apelle LES COMMENCEMENS DU BIEN; c'est-à-dire les desirs, les efforts, & la priere; & qu'il referve

cientem & effica→

"Gratia fufficiens

(in fenfu Thomiftalium quod ita tribuit poffe, ut ta

rum) definitur auxi

men homini alio ex parte Dei opus fit

ad actu operandum. Ibid. p. sor.

Verùm non ha

bet effectum ad quem liberum ar▾ bitrium movet & excitat, & ad

quem datur antecedente Dei voluntate; mo.

vet enim, & exci→

tat ad integram executionem bonæ voluntatis, cujus initium operata eft : illam autem bonæ vo luntatis executioné riori & efficaci auxilio dato ex absoluta

non habet, nifi ube.

Dei voluntate robo-: retur. Thomiftarum omnium eft ea re

fponfio. Traditur à Sylvio, , I. 2. queft. 109. art. 3. Instit. Theolog. To je la

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a

• Vox hæc poffi..... intelligitur ut jam obfervatum eft) de potentiâ fecundum

modum fumptâ, hoc

à la feule grace efficace le pouvoir parfait & complet d'acomplir les Commandemens de Dieu. Et il est étonnant qu'il ofe affurer contre toute verité, "que c'eft là le langage exact des Peres & du commun des hommes.

Nous allons être convaincus qu'il a fuivi ce tritum ac gramma- fyfteme erroné dans fes Inftitutions Theologiticalem loquendi ques. Ecoutons d'abord comme il s'en explique eft, de potentiâ, dans un endroit des plus remarquables de fa Theoque complectitur ca logie, où il tâche de fe couvrir du fentiment des ria funt ut præce-Peres, de S. Thomas, & du Concile de Trente.

omnia quæ neceffa

ptum actu & de fa

to fervetur. To. 1. p. 443°

6 Patres foli gratiæ Efficaci tribuerunt

perfectam potentia

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Efficaci tribuerunt

"

"

Il fe forme cette objection pour mieux expofer fon systeme: Les Peres ont atribué à la seule grace efficace le pouvoir d'agir.

Il est important d'obferver qu'il marque par tout ici en caracteres diftinguez le pouvoir dont il operandi. T.s.p.513. eft question; car ce pouvoir n'eft pas un terme lâPatres foli gratia ché par mégarde, c'eft un terme effentiel qui va potentiam operandi, faire les caracteres differens des graces qu'il apelle feu docuerunt folam fuffifantes & de celles qu'il nomme efficaces. gratiam Efficacem dare poffe operari: idque variis momentis oftenditur. To.s. 8.512.

que

la

Aprés avoir cité en objection le chapitre 19. du Livre 1. de S. Augustin à Boniface, il en a conclut fans la grace efficace on ne peut aller à J. C. Il objecte enfuite la Lettre 208. du même Š. Aud Supponit igitur Auguftinus, nemi- gustin, & il l'abrege ainfi. » S. Augustin nie, que nem, qui gratià Effi- »volonté infirme & commencée de faire le bien, posse ad Chriftum "qui eft donnée par la grace operante, prévenante, venire. To.s.p.512. »excitante, fuffifante, foit vraiment fuffifante pour » pouvoir pratiquer la bonne œuvre. L'Auteur conclut

caci deftitutus fit,

de là dans cette objection: » S. Auguftin fupose donc que le pouvoir de faire la bonne œuvre n'est point »donné par la grace fuffifante. » Et par tout le terme

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