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rere mei Domine,

quoniam

infirmus

fum: juxta hoc alterum, in hoc Pfal.

riore Pfalmo: Mife- COURS QUI LUI EST Dû PAR JUSTICE en confequence de la Loi que Dieu s'est imposée à luimême. En effet, continue ce Pere, fi Dieu a bien la bonté de donner à notre ame le remede, mo dicitur, Si eft iniquitas in mani- qui lui eft neceffaire pour la guerir: à plus forte bus meis, fi reddidi raison lui donnera-t-il celui, qui lui eft necessaire pour la conferver en santé.

retribuentibus mihi

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mala, decidam ergo ab inimicis meis inanis. Ibi enim infirmus ut liberetur hîc jam fanus ne corrumpatur, orat. Juxta illud ibi dicitur, Salvum me fac propter mifericordiam tuam juxta iftud hîc dicitur, Judica me Domine fecundum juftitiam meam. ibi enim ut à morbo evadat, remedium; hîc autem ne in morbum recidat, tuitionem petit. Juxta illud dicitur, Saluum me fac Domine fecundùm mifericordiam tuam: juxta hoc dicitur, Juftum auxilium meum à Domino, qui falvos facit rectos corde. Et illa enim & ifta falvos facit: fed illa ex ægritudine ad falutem transfert, hæc in ipfa falute confervat. Itaque ibi mifericors auxilium eft; quia nullum habet meritum peccator,qui adhuc justificari defiderat,credens in eum qui justificat impium: hîc autem JUSTUM AUXILIUM EST,QUIA JAM JUSTO TRIBUITUR. Dicat ergo ibi peccator, qui dixit, Infirmus fum, Salvum me fac Domine propter mifericordiam tuam : & dicat hîc juftus, qui dixit, Si reddidi retribuentibus mihi mala, JuSTUM auxilium meum à Domino, qui falvos facit reitos corde. Si enim medicinam exhibet, quâ fanemur infirmi, QUANTO MAGIS EAM QUA CUSTODIAMUR SANI? Quoniam fi cum adhuc peccatores effemus, Chriftus ipro nobis mortuus eft, quantò magis nunc juftificati erimus ab ira per ipfum ? S. Aug. in Pf. 7. n. 10.

REPONSE aux correctifs aparents qu'on peut objecter en faveur du

P. Jucain.

C'est ainsi qu'en s'éloignant du fens des Conciles & des Peres, notre Auteur a trouvé le fecret d'en impofer, par le ton affirmatif avec lequel il debite les erreurs tant de fois cenfurées, comme des veritez reconnuës.

a

Il eft vrai que le P. Juenin dans une feconde Conclufion fur cet article, Utrum gratia fufficiens detur hominibus juftis, dit clairement que la grace actuelle fuffifante ne manque à aucun jufte lorfqu'il faut acomplir le precepte, ou qu'il est pressé par la tentation.

CONCLUSIO 2. Il faut l'avouer, l'objection est specieuse & caNemini jufto, pro pable de furprendre ceux qui liront cette Concluhoc eft, cùm inftat fion du P. Juenin fuperficiellement. Cependant

loco & tempore,

a

rien de moins fincere en effet. Car comment acor-
der cette Conclufion fi Catholique en aparence
avec ce que nous venons de voir que l'Auteur a
enfeigné fi clairement; à fçavoir que Dieu refuse
quelquefois à des juftes tous les fecours actuels
qu'ils ont merité? Nous trouverons bientôt dans
les trefors inépuifables des équivoques du parti,
de quoi eclaircir cette contradiction aparente.
En effet quoique le P. Juenin femble parler
dans cette feconde Conclufion felon le fens ordi-
maire des Theologiens, & fupofer comme eux
'l'existence d'une grace fuffifante, actuelle, distin-
guée de l'efficace cependant fi on le fuit feule-
ment jufqu'à la fin de la page dans la preuve de
cette même Conclufion, on trouvera que cette
pretenduë grace fuffifante, qu'il dit n'être refu-
fée à aucun jufte, eft veritablement la
cace par elle-même que Dieu acorde feulement
à ceux qui agiffent en effet. Qui auroit jamais
cru qu'on pût pouffer l'équivoque jufqu'à ce
point?

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:

grace

effi

præceptum, aut ur gratia actualis fufficiens. To. s. p.573

get tentatio, deeft

• To. 4. p. 116.

Dari gratiam Suf ficientem fic often

ditur. Gratia Suffi

ciens, prout opponitur Efficaci, eft ea ipfummet agere, dat quæ licèt non des tamen posse; atqui

datur Gratia, quæ licèt non det ipfum

met agere, dat tamé poße. To. s. p. 503. ciens, fub fe revera Gratia gratum facontinet duplicem

illam Gratiæ, fufficientis, & efficacis,

fpeciem; ambæque illæ gratiæ fefe invi

cem excludunt. To. S.P. 503.

. CONCLUSIO 2a.

Nemini jufto, pro loco & tempore, hoe

eft, cùm inftat præceptum, aut urget tentatio, deeft gratia

Voici comme notre Auteur s'explique dans la preuve de cette Conclufion. Il faut bien obferver, dit-il, que cette grace que Dieu donne pour ne pas abandonner entierement les juftes, eft cette grace que S. Auguftin a défendue contre les PelaProbatur ex Auguftino, Deus non deferit fi non deferatur, ut piè juftèque femper vivatur. Si quidem, (ut fuo loco diximus) præter gratiam habitualem requiritur actualis, ut quis juftè pièque vivere poffit: fcilicet de gratia actuali intelligi debet Catholicum Ecclefia axioma quod Auguftinus olim adversùs Pelagianos defendit, Gratia ad fingulos actus datur. To. 5. p. 572. 573.

actualis fufficiens.

Qu'on life ce qui précede cette 2e. Conclufion que nous traitons, laquelle paroit fi Catholique à ceux qui ne l'approfondiffent pas: on verra qu'après s'être engagé à traiter avec exactitude cet article qui porte en titre. Utrum gratia fufficiens detur hominibus juftis, il reduit

L

toute

à ces deux points:

a

toute eette queftion giens par cette maxime Catholique qu'il leur oppo10. Utrum juftis om foit, Gratia ad fingulos actus datur. a Or il est certain mibus detur gratia que dans le fens des Inftitutions Theologiques, Jufficiens in aliquo Senfu. 20. an gratia cette maxime de S. Augustin s'entend de la grace actualis fufficies de efficace par elle-même & prédeterminante.

eur omnibus juftis?

Il dit dans fa premiere Conclufion: Datur omnibus juftis gratia fufficiens in alique fensu; ce qu'il entend de la grace habituelle ainfi qu'il paroit par preuves: [ Probatur.

fes

Gratia habituals datur omnibus juftis eft enim forma per quam homines, &c. ergo gratia habitualis.... eft in aliquo fenfu fufficiens. Praterea. Gratia habituali conveniunt dotes que requiruntur ut Sufficiens in fuo genere dici poffit. Nam, &c. p. 572. ] & dans fa 2. Conclufion, qui eft celle que nous nous objectons, il dit, Nemini jufto...... deeft gratia actualis fufficiens: ce qu'il faut entendre d'une grace fuffifante en tout fens; autrement il auroit dû ajouter in aliquo fenfu comme dans fa 1e. Concluficn, & dire, Nemini jufto deeft gratia actualis fufficiens (in aliquo fenfu.) Or il eft indubitable felon les Inftitutions Theologiques, que la fuffifante en tout fens eft la grace efficace que keur apelle cooperante, adjuvante, fubfequente. Qu'on life la page so9. du To. se. où il explique ex profeßo ce que c'est que fuffifant en un certain fens & fuffifant en tout fens, on en fera pleinement convaincu: Gratia que dicitur fufficiens, & que ab efficaci diftinguitur, non eft fufficiens in omni genere, quia fufficiens in omni genere includit ome nia qua in diverfis generibus ad actum aliquem requiruntur.

grace

l'Au

• CONCLUSIO. Gratia, quam Ecclefia definit dari ad fingulos actus eft gratia efficax To. s. p. 436. Gratia.... quæ fingulos pietatis actus in nobis efficit, eft gratia per fe ex natura fua, ab intrinfeco efficax. Ibid. p. 624. Gratia quam Ecclefia definiit dari ad fingulos actus, eft gratia efficax, feu quæ non dat folum poffe, fed etiam ipfummet agere. Ibid. p. 437. Voiez aussi p. 434. 435. & 502. ibid.

bp. 69. & suiv. p. 77.78,

C'est donc la grace efficace qui, felon les Inftitutions Theologiques, rend les Commandemens poffibles aux justes, lors qu'ils font pressez par le commandement ou par la tentation, mais comme notre Auteur pretend que cette grace leur eft quelquefois refufée, lors même qu'ils prient & qu'ils la meritent de congruo, ainfi que nous l'a' démontré ci-deffus : pour entendre cette Conclufion dans le fens veritable des Inftitutions Theologiques, il faut neceffairement y sous-entendre à l'exemple de Janfenius la condition fa

vons

a

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Ci-deffus p. 68.

b Ut quæftionem illam quam elapfi proximè fæculi con tentiones celebrem

meuse dont nous avons déja " parlé, Si Deus exau-
diat : Si Dieu exauce les juftes, la grace fuffifante 69.
qui rend les Commandemens de Dieu prochai-
nement poffibles, ne leur manque pas quand ils
font preffez par le precepte ou par la tentation.
Ainfi cette Conclufion bonne en aparence quand
on la regarde fuperficiellement, eft vraiment Janse-
niste dans le fens du fyfteme de l'Auteur; & quoi
qu'elle foit abfoluë & generale dans fes termes,
elle a cependant un fens conditionel & limité au
fens de Janfenius: car elle fignifie que la grace
efficace est la suffifante dont il parle, & qu'aucun
jufte n'eft deftitué de cette grace, fi Dieu la veut
acorder à fes defirs; ce que Dieu refuse quelque-
fois, felon le P. Juenin, à des hommes justes qui
la meritent & qui en ont befoin.

D'ailleurs, aprés avoir promis de' parler exacte-
ment fur cette matiere, à cause des conteftations
de notre fiecle; aprés avoir dit plus haut, que la
grace fuffifante & l'efficace font deux efpeces de
graces oppofées qui s'excluënt mutuellement: où
eft la bonne foy de donner ici le nom de grace
fuffifante à la
grace efficace par elle-même ?
On ne fait quafi aucun pas dans cette trom-
peufe Theologie fur la matiere de la
matiere de la grace, qu'on
n'y trouve un nouveau piege, lors même qu'on y
croit voir un chemin fraïé & tout uni.

reddidére, cum aliqua methodo perdú eft hîc 1o. utrum tractemus quærenjuftis omnibus de

tur gratia Sufficiens in aliquo fenfu : 2o. an gratia actualis Sufficiens detur om

nibus juftis.
Datur omnibus ju-
ftis gratia Sufficiens
in aliquo fenfu......
Gratia habitualis ex
fancto Thoma eft in
aliquo fenfu Suffi-

CONCLUSIO I.

ciens. T. f. p. 5.7.20

• Les objections également la matiefuivantes regardent

re de la ze. Propo

; Il est encore vrai, que le P. Juenin fait fem-fition; où il s'agit de fçavoir, S'il y a en general une grace. fuffifante diftinguée de l'efficace & qui donne aux hommes un veritable pouvoir de faire le bien. Neanmoins nous avons jugé à propos de les raporter ici; parce qu'elles font également liées à la matiere de la xe. Propofition, & qu'étant une fois expliquées, le Lecteur on fera plus difposé à bien entendre ce que l'on dira fur la 2e. Propofition.

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blant de vouloir prouver l'existence d'une grace fuf• Dari Gratiam fifante comme diftinguée de l'efficace.“» Õn prou» ve, dit-il, de cette maniere qu'il y a une grace fuffifante. La grace fuffifante fuffifante, en tant qu'elle eft oppofée à l'efficace, eft celle qui donne le pouvoir quoiqu'elle ne donne pas le faire. Or il » y a une grace de cette nature. Donc il y a une grace fuffifante.

Sufficientem fic oftenditur. Gratia Sufficiens, prout opponitur Efficaci, eft ea quæ licet non det ipfummet agere, dat tamen poffe; atqui

datur Gratia, quæ, licèt non det ipfummet agere, dat tamé poffe. T. s. p. 503.

b Ci-deßus, p.47.

& fuiv.

tenditur, &c.... Et

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دو

Mais on fera furpris de voir, que c'est ici un des endroits, où le P. Juenin combat avec plus d'artifice la faine doctrine touchant la grace Tuffifante, sous le specieux pretexte d'en prouver

l'existence.

b

Car fans repeter ce que nous avons déja ❝ remarqué ailleurs, qu'il commence par ôter cette Dari Gratiam Conclufion du rang de celles qui font de Foy, Sufficientem fic of- en ne l'établiffant que fous la condition, qu'elle fanè dari gratiam fera entenduë felon le systeme particulier des Thoquae non det ipfum- miftes, ce qui reduit une Conclufion de Foy à de præter quam aliâ une fimple opinion Theologique : nous allons deopus fit ad agen- montrer par trois raisons convaincantes, qu'il fuit dum....demonftrant ici l'erreur de Janfenius en faisant semblant de quibus afferit imper prouver ce dogme Catholique: Dari Gratiam Suffectam tantùm & ficientem fic oftenditur.

met agere, ac proin

& Auguftini textus,

parvam ad bonum

voluntatem aliqui- 1o. ↑ Il represente la grace fuffifante comme une bus dari, licèt aliâ petite volonté imparfaite, qu'il apelle plus bas perfectiore & ma- une volonté invalide qui ne produit que les prejore ad illud agendum indigeant. To. premieres affections du bien, ce qui revient à la petite grace efficace de Janfenius. Or nous avons déja prouvé, & nous prouverons encore dans l'Article fuivant, (où nous traiterons la matiere de la 2o. Propofition de Janfenius) que la grace

S. p. 503.504.

Ci-deffus, p.49•

So. 51. 52.

d

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