fuivante. Il faut le foir enfumer un de vos foibles effains, c'eftà-dire, mettre du vieux linge fumant deffous la ruche l'ef

pace de tems d'un Miferere, enfuite vous renverferez la ruche, vous arrangerez proprement vos morceaux de miel à côté de l'ouvrage de l'effain au deffus de la ruche, vous ôterez les petits raïons qui pouroient vous nuire, vous placerez vos morceaux de raïons pleins de miel d'un doigt de distance les uns des autres, ou bien tout au-tour de la ruche à côté de l'ouvrage de l'essain; vous les foûtiendrez à la diftance égale par le moïen de plufieurs petites broches de bois que vous tiendrez toutes prê

tes à cet ufage, Par deffus tous ces gâteaux ainfi arrangez, vous croifez plufieurs petites lattes ou bâtons, afin qu'en répofant vôtre ruche ils ne puif fent tomber à terre.

Comme cela demande un peu de tems, vous aurez foin pour contenir les Mouches de les arrofer de tems en tems avec un petit ballet trempé dans l'eau: fi cette façon de fauver les effains qui eft immanquable, vous paroît trop difficile, en voici une plus aifée à faire, bonne non-feulement pour lés effains, mais encore pour les meres,qui, épuifées d'avoir trop jettez le trouveroient fans provifion à la fin de l'Automne. Il faut leur donner en ce

tems-là, c'est-à-dire, fur la fin d'Août, ou commencement de Septembre, quatre, cinq ou fix livres du plus pur & meilleur miel, le plus liquide eft le meilleur ; & s'il eft condenfé, il faut le faire fondre, afin qu'elles puiffent commodément le mettre & le dégor ger dans leurs raïons. Il faut leur donner ce miel le foir deffous la ruche dans un plat de terre ou affiéte de bois; il faut leur en donner trois livres ou deux à la fois; & auffi-tôt que celui que vous leur aurez donné, fera fini, vous leur en donnerez d'autre jusqu'à la quantité de quatre, cinq ou fix livres, plus s'il le faut felon les befoins des Mou

ches. Il faut avoir foin de mettre deffus le miel quantité de brins de paille, ou fetus, & par-deffus toutes une feuille de papier mouillé, crainte que les Mouches ne s'embaraffent & ne périffent dans le miel. A la fin du mois de Septembre ou au commencement d'Oc tobre vous aurez foin d'enfermer dans des ferres ou chambre, ou dans un tas d'avoine tous les paniers à qui vous aurez donné à manger; il faut les bien enduire crainte qu'elles ne forrent, parce que toutes celles qui fortiroient, ne rentreroient pas; il faut auffi veiller aux fourris, quand l'hyver fera paffé; vous fortirez vos ruches, c'est-à-dire, aux pre

miers beaux tems de Mars: il faut les placer dans la même place d'où vous les aurez enlevées, & cela le foir à l'entrée de la nuit; le lendemain matin vous donnerez à chaque ruche une demie livre de miel, un quarteron de fucre en poudre, & un demi ver d'eau-devie, le tout mêlé ensemble que vous mettrez dans une af fiette que vous éleverez deffous la ruche à la hauteur des raïons, & que vous retirerez quelques jours enfuite s il faudra continuer de leur donner à manger, jusqu'à ce que les arbres foient en fleur, quelquefois jufqu'au mois de May, felon le tems. Tout ceci paroît un peu difficile,parceque