ge, & la lever le matin avant que les Mouches foient aux champs, ou le foir quand elles font rentrées, ce qui eft encore mieux, autrement on perdroit beaucoup de Mouches. CHAPITRE II. Maniere de bien placer les ruches. ruches, le Levant & le Midi : le Levant eft la meilleure expofition, parce que c'est fur tout le matin que les Mouches rapportent le plus, le foleil n'aïant pas encore défféché le fuc & cette farine onctueufe qu'elles prennent fur les fleurs; il s'en rencontre quelquefois une troifiéme entre le Levant & le Midi, felon la difpofition des lieux, mais la meilleure des trois eft fans doute celle qui eft le plus à l'abri des mauvais vents, fur tout du Nord & de la pluïe; les lieux les plus bas font les meilleurs, parce que lorfqu'elles font placées dans des lieux élevez,battus des vents, quand elles reviennent des champs fatiguées de leurs courses, & accablées fous le poids de leurs charges, elles deviennent fouvent le joüet du vent, & font miferablement, comme on dit, naufrage au port. Maniere d'enduire, d'affeoir les ruches & de les couvrir. L A maniere la plus propre & la plus inacceffible aux inlectes pour affeoir ou poser les ruches, eft de planter trois ou quatre petits pieux à un pied de terre, fur lefquels vous mettez une pierre ou une planche; le fapin eft le meilleur bois à cet usage, parce que c'eft le moins froid; il faut pofer vos ruches àun pied des unes & des autres, & à deux pieds de la muraille ou paliffade contre quoi vous les appuïerez quand on en fait un double rang, il faut avoir foin que celles qui font derriere les autres foient élevées au moins d'un demi-pied plus que les premieres, pour éviter l'ombre & pour être plus dégagées; il faut avoir foin que les morceaux de planches fur lefquels vous poferez vos ruches foient bien unis, parce que s'il y avoit des fentes ou trous, il s'y engendreroit infailliblement des vers & tignes qui pourroient faire périr la ruche; il ne faut pas non plus que le tablier deborde de beaucoup la ruche, parce qu'il feroit fujet à retenir l'eau, & pouriroit le bas de la ruche, ce qui moifiroit les gâseaux, & feroit tort aux Mou ches par la mauvaise odeur que cela pourroit causer; on peut encore fe fervir de chantier, mais les fourmis & autres infectes s'y attachent plus volontiers: De quelque façon qu'on les pose, il faut avoir grand foin d'appuïer à l'entrée de la ruche une douve ou thuile, afin que les Mouches revenant des champs, aïent plus de jour, & entrent plus facilement dans leur ru che. Pour crépir ou enduire les ruches, on se sert tantôt de chaux avec du menu fable, ou de vieille cendre ou de fiente de vache; le plus propre enduit & le plus chaud eft la fiente de vache détrempée dans |