A PAR IS, Chez DURAND, rue Saint Jacques, au Griffon M DC C. X L V. Avec Approbation & Privilege du Roi. A MM. L. L. D. B. MM L'Ouvrage que je vous présente vous appartient à juste titre. Il entroit dans le plan de votre éducation, & c'étoit pour votre inf truction qu'il fut ébauché. Le fuccès d'un autre également confacré à votre utilité, me donna l'idée de celui-ci,& m'encouragea à le ren dre auffi complet que les circonf tances le permirent alors. J'ai cru depuis remarquer en vous un goût éclairé pour les ouvrages de Poëfie, une connoiffan ce exacte des meilleurs Ecrivains en ce genre, le talent d'en fentir & d'en apprécier les beautés, la noble émulation de les imiter dans vos amusemens : mais je conviens avec plaifir que telle a été votre aptitude pour les fciences en géné ral, que vos progrés ne font point uniquement dus à mes Principes. Je crains même, MM. qu'il ne me foit arrivé ce qu'on a dit de Defcartes: que la methode qui lui fit des difciples, les mit en état de dévoiler fes erreurs: auffi quoique Taye laiffé murir cet ouvrage, fuivant le confeil d'Horace, & que Famitié dont vous m'honorez dois ve me raffurer; la délicateffe de votre goût ne me laiffe pas fans res, & من que inquiétude. Je convaincrai le public de ma crainte à cet égard, en Lui apprenant qu'à l'âge où l'on ne s'occupe ordinairement que de bagatelles, vous travaillez à vous rendre propres aux grandes affailivrés à des occираtions ferieufes, vous confacrez avec fuccez votre loifir au Deffein, à la Mufique, à la Poefie. Avec un esprit cultivé vous poffedez encore des vertus qui font Les délices de la fociété,fideles imitateurs d'un pere qui jouit de la douce fatisfaction de voir la droiture de fon caractere & la douceur de fes mœurs reproduites, pour ainsi dire, dans fes enfans ; mais de tous les avantages que vous tenez de lui, un des plus pré-cieux & qui répandra le plus d'agrément fur votre vie, c'est ce goût éclairé pour lesSciences & pour les Arts. |