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mentale qu'il venoit de faire, ni avec la vraie théorie du Mouvement & des Forces centrales:

Que felon l'expérience de fon Globe de peau flexible, & felon la théorie des Forces centrales, les Parties aqueufes de notre Globe terreftre, décrivant de plus grands cercles en aba vers l'Equateur, qu'en vxv vers les Poles, devoient avoir plus de force centrifuge fous l'équateur, que loin de l'équateur & vers les poles: qu'ayant plus de force centrifuge vers l'équateur, elles devoient perdre plus de leur force centripete ou de leur pefanteur : que perdant plus de leur force centripete ou de leur pefanteur, elles devroient fe tenir à une plus grande élévation vers l'équateur, pour faire équilibre par l'excès de leur maffe, avec celles qui, placées vers les poles, perdent moins de leur pefanteur:

Que les Corps folides, ainfi que les Corps liquides & fluides, roulant journellement autour de la Terre ayec des vîteffes inégales, devoient avoir moins de pefanteur fous l'Equateur, que loin de l'Equateur & près des Poles.

III. Cette belle théorie de Newton s'accordoit, & avec l'expérience de fon Globe factice, & avec la Découverte de Richer. Les Obfervations aftronomiques qui ont été faites dans ce fiecle, au Pérou, au Cap de Bonne-Efpérance, fous le Cercle polaire, ont achevé de la convertir en une démonstration complette.

L'applatiffement de la Terre vers les Poles, a été définitivement décidé & démontré, comme nous l'expliquerons ailleurs (1368); & l'Opinion de M. Caffini, a été généralement abandonnée par tous les Phyficiens, & par fon Fils lui-même; qui, après avoir examiné à fonds la queftion, ne fe fit point une peine de reconnoître & d'avouer que fon Pere s'étoit trompé dans le résultat de fes Mefures géométriques.

RESULTAT GÉNÉRAL DE CE PREMIER TRAITÉ;

256. CONCLUSION. La nature de la Matiere, la nature des Corps, tel eft l'intéreffant objet que nous avions à expofer & à développer dans ce premier Traité: où nous avons fait paffer fucceffivement en revue, toutes les propriétés générales que l'on a dé- ' couvertes jufqu'à préfent, dans la Matiere & dans les Corps.

Pouvons-nous nous flatter de connoître toutes les propriétés de la Matiere & des Corps? Non: il refte encore une infinité de Découvertes à faire, fur cet immenfe objet.

Mais nous pouvons nous flatter fans témérité, de favoir que toutes les propriétés qui peuvent nous. être inconnues dans les Corps, dérivent & doivent dériver des Propriétés générales que les obfervations de plufieurs milliers d'années nous y ont fait connoître; par exemple, de leur Etendue, de leur Divifibilité, de leur Attraction réciproque, de la diverfité de leurs Parties intégrantes & conftituantes, de leur Perofité, de leur Pefanteur, de leur Mobilité, & ainfi du refte.

De forte que, fi nous ne connoiffons pas formellement & explicitement en elles-mêmes toutes les propriétés qui peuvent caractériser chaque efpece de Corps: nous connoiffons du moins implicitement & confufément les Propriétés qui peuvent échapper à notre pénétration dans les Corps, ou leurs. Propriétés encore inconnues, dans le germe d'où elles doivent naître, dans la fource d'où elles doivent jaillir, dans. les Caufes combinées & connues qui doivent leur donner l'existence,

Tw

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L'ADMI

'ADMIRABLE variété, que nous préfente le Monde inanimé, ne renferme & n'exige qu'une Matiere homogene par fa nature, hétérogene par fes modifications de figure & de mouvement: ainfi que nous l'avons fait voir dans le Traité précédent. (144).

Après avoir expofé la théorie générale de la Matiere, nous allons développer la théorie générale du Mouvement. De-là réfultera la théorie générale de la Nature vifible, qui ne renferme que Matiere & Mouvement.

Nous obferverons d'abord le Mouvement en luimême, & comme fous les mains de la Nature: nous l'obferverons enfuite dans les Machines, & comme fous la main de l'Art: telle fera la divifion & tel fera l'objet de ce fecond Traité,

Qu'il eft facheux de voir cette intéreffante théorie du Mouvement, fouvent enveloppée d'épaiffes ténebres, quelquefois foumife à de faux principes & à de fauffes regles, dans plufieurs Auteurs eftimés! Nous allons tâcher de lui donner toute la lumiere dont elle eft susceptible, & d'en écarter toutes les erreurs & toutes les méprifes qui l'ont plus d'une fois défigurée.

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LE MOUVEMENT EN LUI-MÊME, ET COMME SOUS LES MAINS DE LA NATURE..

L'ESTIMATION du Mouvement, les obftacles au Mouvement, les Loix générales du Mouvement, la communication du Mouvement, le Mouvement com pofé, le Mouvement accéléré, le Mouvement réfléchi & réfracté, vont former la divifion de cette premiere Section; & devenir l'objet & le fujet de tout autant d'Articles différens.

ARTICLE

PREMIE R.

ESTIMATION DU MOUVEMENT ET DES FORCES

MOTRICES.

257. DÉFINITION I. LE Mouvement eft le tranf

port ou le paffage fucceffif d'un Corps, d'un lieu en un autre lieu quelles que foient & la caufe & la direction & la rapidité de ce paffage ou de ce tranfport.

1°. Le Lieu, ainsi que le Mouvement, eft ou ab

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folu, ou relatif: comme nous l'avons expliqué dans notre Métaphyfique. (Mét. 361 & 363).

II°. La Caufe efficiente du Mouvement, c'eft Dieu feul l'homme, la brute, la matiere, n'en font que les Caufes occafionnelles. (Mét. 1222 & 1226).

258. DÉFINITION II. On nomme différences du Moules modifications qui font qu'un mouvement differe d'un autre mouvement.

vement,

Un Mouvement differe d'un autre mouvement, ou par fa direction, ou par fa vîteffe, ou par fa tité, ou par fa combinaison.

quan

Par exemple, un mouvement horifontal differe par fa direction, d'un mouvement vertical. Un mouvement moins rapide differe par fa Viteffe, d'un mouvement plus rapide. Un mouvement comme 2 differe par fa Quantité, d'un mouvement comme 4. Un mouvement compofé de plufieurs efpeces de mouvemens, differe par fa Combinaison, d'un mouvement fimple, d'un mouvement plus ou moins com"pofé que lui-même.

259. DÉFINITION III. Tout Mouvement eft, ou en ligne droite, ou en ligne courbe. Le Mouvement foit en ligne droite, foit en ligne courbe, eft, ou uniforme, ou accéléré, ou retardé.

I°. Le Mouvement eft uniforme quand il est toujours égal à lui-même; quand il ne fouffre ni augmentation, ni diminution, dans fa durée & dans fon progrès.

II. Le Mouvement eft accéléré : quand il croît fans ceffe de plus en plus; comme le mouvement d'une bombe qui tombe perpendiculairement ou obliquement à l'horison.

III°. Le Mouvement eft retardé : quand il diminue fans ceffe de moins en moins; comme le mouvement d'une bombe qui s'éleve verticalement.

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