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Corps co-exiftans, en vertu duquel ces corps dans le Vide comme dans le Plein, fans l'impulfion d'une Matiere étrangere, tendent réciproquement à s'approcher les uns des autres.

La Force attractive d'un corps, eft tonjours propor tionnelle à fa maffe; ou à la quantité des molécules qui le compofent, & qui toutes font attractives,

La co-existence de deux Corps quelconques, par exem ple, du Soleil & de la Terre, placés à des diftances plus ou moins grandes l'un de l'autre, au fein du Vide immenfe: voilà la caufe occafionnelle de leur Attraction, ou de leur tendance réciproque l'un vers l'autre. Le Mouvement par lequel ces deux Corps mus par l'Auteur de la Nature, tendent réciproquement & perfévéramment à s'approcher l'un de l'autre voilà leur Attraction même.

Qu'il faudroit être aveugle, pour foupçonner dans ces idées fi fimples & fi lumineufes, quelque reffemblance avec les Qualités occultes du Péripatétifme qu'on ne pouvait ni définir, ni concevoir

POSSIBILITÉ DE L'ATTRACTION GÉNÉRALE.

82. ASSERTION. L'Auracion réciproque & générale entre tous les Corps, telle qu'on vient de la définir, eft évidemment poffible. (Fig. 3),

DEMONSTRATION. Soient deux Globes A & B, qu'une double impulfion peut faire avancer l'un vers A&B, Pautre au point C.

P. Dans les principes de l'Impulfion, les deux Glabes A & B ne fe meuvent l'un vers l'autre, que par l'action du Créateur, caufe efficiente de tout mouvement (76); & ils ne font mus par l'action du Créateur, que parce que le Créateur a librement décerné en général, au commencement des tems, de produire dans ces deux globes, à l'occafion de ceste double Im

pulfion, un mouvement qui les porte l'un vers l'autre.

Or, il est évident que le Créateur a pu également décerner, au commencement des tems, de produire dans ces deux globes, à l'occafion de leur fimple Co-exiftence, & fans le fecours d'aucune impulfion, un mouvement qui les porte l'un vers l'autre. Mais ce dernier mouvement eft l'Attraction: donc l'Attraction est évidemment poffible entre ces deux globes, soit dans le vide, foit hors du vide.

II°. Comme il est évident que le Créateur a pu décerner & établir entre ces deux globes A & B, un mouvement permanant d'attraction, occafionné par leur fimple co-existence, dans le vide ou hors du vide: il est évident de même que le Créateur a pu décerner & établir également un femblable mouvement d'attraction, entre tous les éléments de la Matiere, fans aucune autre caufe occafionnelle, que la Co-existence de ces éléments, dans le vide ou hors du vide.

Donc il est évidemment poffible que tous les éléments de la Matiere, épars ou réunis dans l'Espace immense, aient les uns vers les autres une tendance occafionnée par leur fimple co-existence. Donc une Attraction réciproque & générale, entre tous les éléments de la Matiere, eft évidemment poffible. C. Q. F. D.

83. REMARQUE. L'impulfion & P'Attraction font les deux grands Mobiles de la Nature vifible, les deux Caufes phyfiques d'où émanent primitivement tous - les grands phénomenes que nous préfente le fpectacle du Ciel & de la Terre.

L'existence de la Loi d'impulfion, eft fenfiblement démontrée par une foule de phénomenes, qui fe préfentent fans ceffe à nos yeux: nous en déterminerons les regles & les loix particulieres dans la théorie du Mouvement.

:

L'existence de la Loi d'attraction, n'eft pas moins certaine & indubitable mais on ne peut l'établir & la démontrer d'une maniere bien fenfible & bien triomphante, que par l'observation des Phénomenes céleftes où feule elle eft le lien & le reffort de l'harmonie permanante de l'Univers. Nous fommes donc forcés de fuppofer dans tout le cours de cet Ouvrage, l'influence d'un grand Principe phyfique dont l'existence ne peut être bien dévoilée & bien démontrée que dans la théorie du Ciel qui le termine. Il y a entre la Loi d'impulfion & la Loi d'attraction, une différence effentielle, qu'il est néceffaire de bien faifir & de bien obferver.

1o. La Force impulfive, qui n'agit & ne peut agir qu'à l'occafion & en vertu du contact, eft une force conftante & invariable: c'eft toujours le produit de la maffe par la vîteffe.

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II. La Force attractive, qui agit indépendamment du contact & à toute distance donnée, est une force qui varie avec les distances: toujours la même. quand la diftance eft la même; mais croiffant & dés crciffant en raifon inverfe des quarrés des diffances, quand la distance change. Par exemple, (Fig. 3):

Soit le Corps A, qui dans le plein ou dans le vide, attire avec une force commer, le Corps B diftant d'un pied. A la diftance d'un demi-pied en C, ce même corps A attireroit le corps B, avec une force comme 4 à la diftance d'un quart de pied en F, ce même corps A attireroit le corps B avec une force comme 16.

Mais à la diftance de deux pieds en D, ce même Corps A n'attireroit le Corps B, qu'avec une force comme; à la diftance de trois pieds,avec une force comme; à la diftance de quatre pieds, avec une force comme à la distance de dix pieds, avec une force comme; & ainfi de fuite à l'infini.

La même chofe arrive au Corps B, relativement mi Corps A; qu'il attire à fon tour, pendant qu'il en eft attiré.

SUCCINTE THÉORIE DE L'ATTRACTION

GÉNÉRALE.

84. OBSERVATION. Voici donc en précis, l'idée qu'on doit fe former de l'Attraction réciproque & générale des Corps, d'après les découvertes & les démonstrations du grand Newton.

1° Tous les Carps de l'Univers, folides on liquides au fluides, otit réciproquement une Force attractive les uns à l'égard des autres. Par exemple, la Terre attire le Soleil, & le Soleil attire la Terre. De même, la Terre atrire la Luse, & la Lime attire la Terre. De même encore, la Terre attire vers fon centre, un Caillou pofé fur fa furface; & ce Caillou attire vers lui, le centre & toute la maffe de la Terre

Dans tout Corps quelconque exifté donc & une Attraction active, & une action paffive. Par fon Attraction active, il attire à hui les autres Corps: par fon Attraction paffive, il eft en prife à l'Attraction active des autres Corps. Par exemple, la Terre, par fon attraction active, attire à elle la Lune; & par fon attraction paffive, elle eft attirée vers la Lune.

II. Cette Force attractive, mutuelle & réciproque, eft toujours proportionnelle aux maffes attirantes: de forte que fi l'Attraction réciproque s'exerce entre deux Corps, dont l'un ait dix fois plus de maffe que l'autre; la force attractive du premier relativement au fecond, fera dix fois plus grande que la force du fecond relativement au premier.

De forte encore, que fi ces deux Corps cedent li brement à la Force attractive qui agit fur eux, le Corps dix fois plus petit & dix fois plus attiré, s'appro chera comme to du plus grand; tandis que le plus grand ne s'approchera que comme 1 du plus petit.

III°. Cette Force attractive d'un Corps quelconqué, croit ou décroit en raifon inverfe du quarré de fa diflance actuelle au Corps attiré. Par exemple, foit l'Attraction active du Soleil à l'égard de la Terre, actuellement

comme 1.

Si la Terre perdoit la moitié de fa diftance au Soleil: l'action attractive de cet aftre, deviendroit quatre fois plus grande.

Si la Terre étoit portée à une diftance double: l'action attractive du Soleil deviendroit quatre fois plus petite qu'elle n'eft actuellement; & ainfi du refte.

Telles font les fameufes Loix de l'attraction, qu'à découvertes & démontrées l'immortel Newton, & que nous démontrerons d'après lui dans l'Aftronomie phyfique (1407): fans nous allarmer d'un refte de fanatifine furanné qui combat encore contre elles; & qui s'efforce abfurdement de leur imprimer un Ris dicule, que la Philofophie & la Raifon réfléchiffent efficacement vers la fource d'où il émane.

Les mauvaifes plaifanteries & les mauvais rai» fonnemens qu'on a faits en France contre les ad» mirables découvertes de Newton, dit Voltaire, fe»roient la honte de la Nation: fi ceux qui les ont >> faits, n'étoient pas l'opprobre de la Philofophie ».

PARAGRAPHE

TROISIEME

LA LOT D'AFFINITÉ.

85. DEFINITION I. ON nomme Affinit, chez les Chymiftes, la tendance qu'ont les parties intégrantés ou conftituantes des Corps, les unes vers les autres; & la force qui les fait adhérer enfemble, lorfqu'elles font unies.

Il est démontré, par une infinité d'expériences, que cette tendance & cette force exiftent: quelle

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