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Epift. 6.

P. 166.

les

de provinces. Saumaife, & Adrien de Valois, reculent Not. Gall. p.305. cette divifion jufqu'à Conftantin. Cependant, une infcription dans Gruter, qui eft au nom de Dioclétien & de fon collégue Maximien, fait mention de la grande Séquanoife comme d'une province: PROV. MAX. SEQ. Les changemens qu'apporta Dioclétien dans le gouvernement de l'Empire, & dans l'ufage de la puiffance impériale, peuvent faire juger qu'il aura disposé des provinces, & de leur administration, autrement que empereurs qui avoient regné moins defpotiquement. On peut même le conclure de ce que dit Lactance, ou l'auteur du livre de mortibus perfecutorum, qui cherchant à blâmer ce qui a été fait par Dioclétien, s'exprime ainfi provincia in frufta concifa. Au refte, c'est par degrés, & fucceffivement, qu'eft arrivée la plus grande Brev. rer. Roman, multiplication des provinces. Sextus-Rufus écrivant fous Valentinien I, qui tint l'empire d'Occident jufqu'en 375, fait mention de deux Aquitaines : & toutefois S. Hilaire, dans une lettre écrite en 358 aux évêques de la Gaule, dont il détaille les provinces, ne cite qu'une Aquitanique. Il en eft de même d'une infcription de l'an 362, rapportée par Gruter, en l'honneur d'un gouverneur de la province: Saturnino fecundo præfidi provinciæ Aquitanicæ.

P. 465:

Le dénombrement que donne Sextus-Rufus des provinces de la Gaule, en fait compter quatorze de la manière qui fuit: Alpes Maritima, provincia Viennenfis, Narbonenfis, Novempopulana, Aquitaniæ duæ, Alpes Graia, Maxima Sequanorum, Germaniæ duæ, Belgica dua, Lugdunenfes dua. Cependant, AmmienLib. XV, cap. Fr. Marcellin, en continuant fon histoire jusqu'à la mort de Valens en 378, ne paroît indiquer que douze provinces: les deux Germanies, les deux Belgiques, les Sequani ou la Séquanoife, les deux Lionoifes, les Alpes Gréques & Pennines, l'Aquitanique, les Novempopuli, la Narbonoise, & la Viennoise. Il donne dong

P. 403.

Voyez p. 411.

l'Aquitaine pour une feule province, quoique déja divifée en deux, felon Rufus, & il omet les Alpes Maritimes. M. de la Barre, dans un Mémoire inféré au Tome VIII de l'Académie royale des Belles-lettres, veut difculper Ammien-Marcellin fur ce fujet, en alléguant, que cet hiftorien peut avoir écrit ainsi sur la Gaule dans un tems antérieur à celui qui termine fon hiftoire : & en effet, il n'y a pas une grande différence de date, entre le tems où l'on ne voit encore qu'une feule Aquitaine, & celui où l'on en compte deux. Mais, Ammien ne paroît pas excufable fur des fautes qui fautent aux yeux dans fa description de la Gaule: comme Lib. XV,cap. 11. de dire, qu'étant divifée en quatre parties du tems de Céfar, uti crebritate bellorum urgenti ceffere (Gallia) Julio dictatori, poteftate in partes divifà quatuor; la Narbonoise contenoit la Lionoife, ainfi que la Viennoife, quarum Narbonenfis una, Viennenfem intra fe continebat, & Lugdunenfem. Ne comptant point ainsi la Celtique pour une des quatre parties de la Gaule, il établit dès-lors une divifion entre les Germanies & la Belgique. Car, après avoir dit que la feconde de ces parties étoit celle qu'occupoient les Aquitains, altera Aquitanis præerat univerfis ; il ajoute, fuperiorem & inferiorem Germaniam, Belgafque, duæ jurifdictiones iifdem rexere temporibus. On n'eft pas plus fatisfait d'Ammien en diverfes circonftances de détail : comme de placer. Elufa, à côté de Narbone & de Toulouse, dans la Narbonoife; Tricafini, ou Troies, dans la Lionoife feconde, après avoir nommé dans la première Senones, ou Sens, dont la position & le district ferment toute communication entre Troies & les cités qui pouvoient completter la feconde Lionoife, & nous ne voyons point. que les provinces de la Gaule fuffent compofées de morceaux détachés. Ces déplacemens manifeftes juftifient plufieurs doctes critiques, en ce qu'ils ont trouvé à redire que Bituriga, ou Bourges, foit une ville de la

Lib. VI.

Hift. crit. in Ann. Baronii ad an. 374.

première Lionoife dans Ammien ; & toutefois M. de la Barre croit qu'il fuffit de déclarer, qu'elle fut rendue à l'Aquitaine lors du partage de cette province en deux. Que doit-on penfer de ce qu'Aventicum, capitale des Helvetii, qui font compris fous le nom de Sequani par Eutrope du tems de Valens, foit rangée dans les Alpes Gréques par Ammien?

Ce qui fait monter le nombre des provinces de la Gaule de quatorze à dix-fept, c'eft que la Lionoise, au lieu de deux provinces, en a formé quatre, & qu'on a fait une feconde Narbonoife. Il eft mention de deux Narbonoifes au concile d'Aquilée en 381, dans une lettre adreffée aux évêques de la Viennoife, & Narbonenfium, primæ & fecunda. Cette multiplication de provinces dans une partie de la Gaule affez refferrée fait préfumer au P. Pagi, qu'on n'aura pas laiffé dans le même tems aux deux Lionoifes toute leur étendue : & cette opinion, qui établit une plus jufte proportion entre les différentes parties d'un même corps, me paroît très-vraisemblable. Mais, après avoir fuivi de cette manière le progrès fucceffif du nombre des provinces de la Gaule jufqu'à dix-sept, il est à propos de voir en quoi elles confiftoient chacune en particulier; & je. crois devoir y procéder felon l'ordre dans lequel j'ai parlé des quatre premières & principales provinces du fiécle d'Augufte.

De la Narbonoife font forties trois provinces: la Narbonoife proprement dite, ou première lorfqu'il y en a eu deux, la Viennoise, & la feconde Narbonoife; & à ces provinces fe joignent les Alpes Maritimes, & les Alpes Gréques. Plufieurs fçavans, du nombre defquels eft Jofeph Scaliger, appliquent aux cinq provinces qu'on vient de nommer la dénomination de Viennoifes; fe fondant fur l'autorité du faux Ifidore, qui a fabriqué des décrétales, & fur une Notice fort fufpecte de nouveauté, & qu'on ne fçauroit mettre en oppofi

tion à des monumens tels que la Notice des Provinces, qui paroît avoir été dreffée fous Honorius, & que la Notice des Dignités de l'Empire, que l'on croit être du tems de Valentinien III. Comment a-t-on pu fe perfuader, que le nom de Viennoise feconde pût convenir à la Narbonoife première, fans confidérer que ce qui a compofé la Viennoise étoit antérieurement compris fous le nom même de Narbonoise? C'est pourtant ainfi que Sanfon intitule les provinces dont il eft queftion. Mais, quand on voit dans Scaliger, que la divifion de la Gaule en dix-fept provinces eft d'Augufte, quelques autres méprifes ne doivent plus étonner. Le partage de l'ancienne Narbonoise en plufieurs provinces, a limité la Narbonoife première entre le Rhône & les Pyrénées : & fous fa métropole Narbo, la Notice des Provinces ne compte d'autres cités que Tolofa, Baterra, Nemaufus & Luteva, & Ucetia n'y paroît que fous le titre de caftrum, inférieur à celui de civitas, qu'Ucetia n'a eu que poftérieurement. On fçait que cette province Narbonoife comprend deux provinces Eccléfiaftiques, depuis que Jean XXII, en 1317, a érigé Toulouse en métropole, lui donnant pour fuffragans fept nouveaux fiéges, qu'il établiffoit en même

tems.

Il est néceffaire de s'expliquer fur la Narbonoise feconde, avant que de paffer à la Viennoife, par la difficulté qu'il y a de fçavoir comment a été formée cette feconde Narbonoife. Comme elle ne tient point à la première, & qu'elle en eft féparée par des cités annexées à la Viennoife, on l'en croiroit un démembrement, fi l'on ne penfoit en même tems que dans ce cas, le nom de Viennoife feconde lui étoit dû plutôt que celui de feconde Narbonoife. Ce qu'il y a de plus vraisemblable, c'eft que la formation de cette feconde Narbonoise apporta du changement à l'une & à l'autre des provinces, Narbonoife & Viennoife; & M. de la Barre eft

¡ Uti fuprà.

In Probo.

dans la même opinion. Le P. Pagi remarque judicieuse ment, qu'en joignant à la Viennoife ce qui a compofé la Narbonoife feconde, c'eft lui attribuer jufqu'au nombre de vingt cités, lorfque la Narbonoise eft réduite à fix, y compris la métropole, & même à cinq feulement en rigueur, ce qu'on doit avoir peine à fe perfuader d'une province de plus ancienne date, & dans laquelle la Viennoife elle-même avoit été comprife. Il y a toute apparence que la nouvelle province n'a été appellée Narbonoise que parce que fa métropole Aquajextiæ, Aix, étoit tirée de la précédente Narbonoife. D'un autre côté, fi l'on s'en rapporte à Ammien-Marcellin, la Viennoise renfermoit Antipolis; & comme cette ville eft entrée dans la Narbonoise seconde, il résulte que c'est en prenant sur l'une & fur l'autre province, Narbonoife & Viennoife, que la feconde Narbonoise a été compofée. Ce qui faifoit antérieurement une continuité de la Narbonoife jufqu'au district d'Aqua fextiæ, avant que la dignité de métropole en détachât cette ville, peut avoir été cédé à la Viennoife, en dédommagement de ce qu'elle donnoit à une autre province. Quoi-qu'il en foit, les cités la Notice des Provinces range fous Aqua fextia la métropole, font Apta, Reii, Forum-Julii, Vapincum, Seguftero, & Antipolis, dont le diocèfe, qui eft celui de Graffe depuis la tranflation du fiége épifcopal en 1250, est néanmoins renfermé dans la province Eccléfiaftique d'Embrun, métropole des Alpes Maritimes.

que

La première mention expreffe qui foit faite de la Viennoife, se tire des foufcriptions du concile d'Arles en 314. Les PP. Bénédictins, auteurs de l'hiftoire de Languedoc, préfument que cette province étoit formée dès l'an 280, qui fut celui de la révolte des tyrans Procule & Bonofe, fur ce que Vopifque en parlant de cette révolte, désigne au pluriel les provinces de la Gaule, qui avoit porté le nom de Braccata; Braccata Galliæ provincias. Le nombre des cités que renferme cette province

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