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premier & le fecond livre de Bello civili; où il en eft parlé comme de montagnards, exercés aux armes : barbari homines, qui in Maffilienfium fide antiquitus erant montefque fupra Maffiliam incolebant ; & dont la brayoure, prefque égale à celle des Romains, fut d'un grand fecours aux Marseillois, tant fur mer que fur terre, dans le fiége qu'ils foutinrent contre Céfar. On retrouve le même nom dans celui de la capitale, qui est Alebece dans Pline; & que le P. Hardouin témoigne Lib. III, cap. 4 qu'il aimeroit mieux avoir lu Albiœce dans les manufcrits, qu'Alebece qu'il y a trouvé. On eft redevable à ce fçavant éditeur, d'avoir purgé cet endroit d'une fauffe leçon dans les éditions antérieures à la fienne, fçavoir Alebeciorum Apollinarium, au lieu d'Alebece Reiorum Apollinarium. Nous voyons que la nation a porté le nom de Reii, ainfi que le nom d'Albiaci. Celui-ci a dû même faire place à l'autre, & ceffer d'être en ufage, puifque la capitale, en prenant le nom du рецple, a été appellée Reii. Je remarque qu'à environ deux lieues de cette capitale, ou de Riez, en approchant du Verdon, un lieu nommé Albiofc paroîtroit avoir tiré ce nom des Albiaci. On peut être étonné, qu'il ne foit pas plus queftion des Reii que des Albiaci dans Ptolémée. Je pense que M. de Valois donne beaucoup à la conjecture, en prenant les Reii, qui font fort écartés de la mer, pour les Segoregii (ou Segobrigii, felon Bongars) que les Marfeillois trouverent en arrivant fur la côte, comine Juftin le raconte d'après Trogue-Pompée. Il femble même que le nom de Reii foit moins ancien que celui d'Albiaci.

I 44°, 25°.

ALCONIS. L'Itinéraire maritime en fait mention, entre Heraclea Caccabaria & Pomponiana, marquant la diftance à l'égard d'Heraclea xn, & xxx à l'égard de Pomponiana. Si l'on fe guide par ces indications, defquelles uniquement dépend la connoiffance de cet en

P. 9, & 319.

Lib. XLIII,

Chorogr, de Prov.

droit de la côte, on fe trouve fixé fous le cap Taillat, dans une anfe que je vois nommée Aigue-bone fur une grande carte manufcrite de la Provence. L'emplacement au port nommé Cavalaire, que prend Honoré Bouche, ne convient ni à l'une ni à l'autre des diftances données, étant trop loin d'Heraclea, & trop près de Pomponiana. Ces indications paroiffent néanmoins convenables au local, comme une carte particulière de la côte, qui a été bien levée, me le fait connoître, en ce qu'elles rempliffent exactement la courfe de mer depuis S. Tropez, qui eft Heraclea, en doublant le cap nommé ci-deffus, jufqu'à Giens, qui eft Pomponiana.

47°, 20°.

ALEREA. Ce lieu est placé dans la Table Théodofienne entre Argantomagus, ou Argenton en Berri, & Avaricum, Bourges. La diftance eft marquée x à l'égard d'Argantomagus, & xxvIII à l'égard d'Avaricum. L'Itinéraire d'Antonin, où l'on trouve la même route, ne fait point mention d'Alerea, indiquant un autre lieu en pofition différente fous le nom d'Ernodurum. Quant à celle d'Alerea, elle convient au paffage de la rivière d'Indre, à l'endroit où font deux paroiffes fous un même nom, qui eft Ardantes. L'Indre eft nommée Angera par Théodulfe d'Orléans, Anger par Grégoire de Tours, Andra dans l'acte de fondation de l'abbaye de Deols, au-deffous d'Ardantes, en 917. Comme il y a beaucoup de dénominations altérées dans la Table, on pourroit foupçonner celle d'Alerea d'être de ce nombre. Quoi-qu'il en foit, la distance eftimée d'environ 15000 toifes en droite ligne d'Argenton à Ardantes, peut à peu près admettre la mesure itinéraire de 14 lieues gauloiLes que marque la Table: & entre Ardantes & Bourges, un intervalle qui paffe 31000 toifes approche encore plus près par proportion du calcul de 28 lieues gauloifes, qui eft de 3 1700 toifes ou environ. J'observe dans l'article Ernodurum, que l'Itinéraire d'Antonin ne donne

que

que 40, au lieu de 42, entre Argantomagus & Avaricum ; & fi l'on prend le terme moyen, ou 41 plutôt que 42, le calcul de la mesure itinéraire devient plus convenable à la mesure directe.

48°, 23°.

ALESIA. Le fiége d'Alefia par Céfar, & dont le fuccès affûra aux Romains la domination dans la Gaule, a rendu cette ville très-célèbre. Les opérations de ce fameux fiége, pendant lequel Céfar fe vit invefti par toute la Gaule confédérée contre le nom Romain, & animée du défir de recouvrer fa liberté, font décrites fort en détail dans les Eclairciffemens géographiques fur l'ancienne Gaule, qui ont paru en 1741. Cette defcription eft accompagnée d'un plan, qui eft la représentation pofitive, & non figurée d'imagination, comme on l'avoit hazardée auparavant, du local d'Alefia, & des environs; ce plan ayant été levé par D. Jourdain, Bénédictin, qui joint aux qualités effentielles à fon état, beaucoup de connoiffances, & du talent pour les arts. La correfpondance que l'on remarque entre la difpofition du focal, & les circonftances du fiége, comme elles font rapportées dans le feptième livre des Commentaires, ne permet pas de douter, qu'Alife, ou plutôt le fommet du mont Auxois, n'ait été l'affiette & l'emplacement d'Alefia. Si l'opinion qu'Alife pouvoit être un veftige d'Alefia n'étoit pas abfolument nouvelle, cette opinion n'avoit pas acquis le degré d'évidence & de certitude, que la comparaifon la plus exacte du local avec les faits lui a procuré. Alefia appartenoit aux Mandubii, qui étoient dans la dépendance des Ædui, Lib. IV. & felon ce que rapporte Diodore de Sicile, Hercule, en revenant de l'Ibérie, avoit jetté les fondemens de cette ville. C'est une leçon fautive que celle d'Alexia dans quelques éditions des Commentaires. On lit Alefia dans les plus anciens manufcrits de Céfar, dans Strabon, Pline, Florus, Plutarque, Polianus, Dion-Caf

* G

Lib. III, cap. 10. fius. Quoique Florus prétende que Céfar détruifit Alefia, cependant les veftiges de plufieurs voies romaines qui tendent à cette ville, font un témoignage qu'elle exiftoit dans un état floriffant fous les empereurs ; & Pline nous apprend qu'on y argentoit au feu les ornemens des harnois de chevaux. Mais, Alife étoit enfevelie dans fes ruines au neuvième siècle, felon le moine Erric, qui a écrit en vers la vie de S. Germain d'Au

xerre:

Nunc reftant veteris tantum veftigia caftri.

Les reliques de Ste Reine, qui étoient vénérées à Alife dès le tems de la première race de nos rois, y ont fait fubfifter un bourg fous le nom de cette fainte. Ce qui a perpétué l'ancienne dignité d'Alife, c'eft que le nom de pagus Alifienfis, comme on lit dans la vie de S. Germain de Paris, écrite à la fin du fixième siècle par Fortunat, ou Alfinfis, felon les actes poftérieurs, eft demeuré au canton de pays qui faifoit vraisemblablement le territoire des Mandubii, dont Alefia étoit la ville principale: & ce canton conferve le même nom dans celui d'Auxois, dérivé de la dénomination primitive, de même que la montagne fur laquelle Alefia étoit située, fe nomme le mont Auxois.

49°, 16°.

ALETUM. Selon la Notice de l'Empire, Aletum étoit le pofte d'un commandant particulier, fous les ordres du général dont le district s'étendoit fur toute la région maritime, appellée Tractus Armoricanus & Ner vicanus. Quoiqu'Aletum ne paroiffe pas dans les Notices des Provinces de la Gaule au rang des cités, il eft devenu un fiége épifcopal, qui ne fut transféré dans l'ifle d'Aaron, ou de S. Malo, que dans le douzième fiècle. L'ancien emplacement de cette ville fur une pointe de terre près du bourg de S. Servan, eft appellé par les Bretons Guich-Alet, & autrement la Cité, du terme affecté aux villes épifcopales. Mais, dans ce

diocèse, un Archidiaconé que l'on nomme aujourd'hui Poulet, tire fon nom de pagus Aletenfis. On a dit Pou-Alet ou Pou-Elet, parce qu'en Bretagne le terme de Pagus eft remplacé par celui de Pou. Dans des lettres de Joffelin, évêque de S. Malo, en date de l'an 1382, le Pouelet eft appellé Pagealatus.

45°, 18°.

Lib. VIII;

ALINGO. Ce lieu eft cité par Sidoine-Apollinaire. En invitant un de ses amis qui étoit à Bazas, de quitter epift. 12. cette ville pour venir à Bourdeaux, il ajoute : portum Alingonis tam piger calcas; & cùm nec XII millium objectu fic retarderis. Si cette indication doit fe

rap

à celle où fe trouve Langon, qui eft Alingo, à porter l'égard de Bourdeaux, elle ne doit pas être prife en rigueur. L'Itinéraire de Jérufalem indique 16 lieues gauloifes de Bourdeaux à Sirione, ou au paffage du Siron, & jufqu'à Langon il faudroit y ajouter environ 3 des mêmes lieues. Donc, 19 entre Bourdeaux & Langon. On y compte aujourd'hui 7 lieues communes du pays, & l'évaluation la plus convenable en général aux lieues de France dans les provinces méridionales eft de 4 milles romains. Les 7 lieues reviennent ainsi à 28 milles, & le compte de 19 lieues gauloifes fournit rigoureufement 28 milles & demi. Quoique Langon foit du diocèse de Bazas, on voit par quelques lettres de S. Paulin, que l'églife de ce lieu étoit confiée aux foins des évêques de Bourdeaux.

47°, 22°.

ALISINCUM. Il en eft mention en deux endroits de l'Itinéraire d'Antonin, entre Auguftodunum & Decetia. La diftance eft marquée xx11 à l'égard d'Auguftodunum; & comme en tendant à Decetia, elle fe trouve marquée diversement, fçavoir XIII & xxIII, on connoît par le local, que la plus foible indication eft préférable à celle où le chiffre x fe trouve répété mal-à-propos. Ce lieu eft Anizi, entre Autun & Décife, plus

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