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hez CHAUBERT, à l'entrée du Quai des
Auguftins, près le Pont S. Michel, à la
Renommée & à la Prudence.

M. DCC. XXVIII.
Avec Approbation & Privilege du Roy.

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Avertißement de l'Auteur.

N regardera peut-être comme une espece de préfomption que n'ayant encore paffé que dix-huit mois en Angleterre, j'ofe écrire dans une langue que je prononce fort mal, & que j'entens à peine dans la converfation. Il me femble que je fais à prefent ce que j'ai fait autrefois au College, lorfque j'écri vois en latin & en grec; car il eft certain que nous prononçons l'un & l'autre d'une maniere pitoyable, & que nous ferions hors d'état d'entendre ces deux langues,fi ceux qui les parlent fuivoient la vraye prononciation des Romains & des Grecs. Au refte je regarde la langue Angloife comme une langue favante,qui mérite que les François l'étudient, avec la même application que les Anglois apprennent la langue Françoise.

Pour moi j'ai étudié celle des Anglois par une efpece de devoir,

AVERTISSEMENT.

Je me fuis engagé de donner une relation de mon féjour en Angleterre, & je n'ai pas envie d'imiter Sorbieres, qui n'ayant p ffé que trois mois en ce Paiis, fans y rien connoître ni des mours ni du langage, s'eft avifé d'en publier une relation, qui n'eft autre chofe qu'une Satyre platte & miferable contreune nation qu'il ne connoiffoit point.

La plupart de nos Vovageurs Europeans parlent mal de leurs voifins tandis qu'ils prodiguent la louange aux Perfans & aux Chinois, C'est que nous aimons naturellement à rabaiffer ceux qu'on peut mettre aifément en parallèle avec nous, & à élever au contraire ceux que l'éloignement met à couvert de notre jaloufie.

Cependant une Relation de Voyageur eft faite pour inftruire leshommes & non pour favorifer leur malignité. Il me femble que dans cette forte d'Ouvrage, on devroit principalement s'étudier à faire mention de Toutes les chofes utiles, & de tous les

grands Hommes du Paiis dont on parle,afin de les faire connoître utilement à fes compatriotes. Un Voyageur qui écrit dans cette vûe eft un noble Négociant qui transporte dans fa patrie les talens & les vertus des autres Nations.

Que d'autres décrivent exactement l'Eglife de S. Paul, Weftminster,&c. Je confidere l'Angleterre par d'autres endroits. Je la regarde comme le Paiis qui a produit un Newton, un Lock, un Tillotfon, un Milton, un Boyle, & plufieurs autres Hommes rares, morts ou vivans encore, dont la gloire dans la profeffion des Armes, dans la politique,ou dans les Lettres, mérite, de s'étendre au-delà des bornes de cette Ifle.

Pour ce qui eft de cet* Effay fur la Poëfie Epique. C'eft un difcours que je publie,comme une espece d'introduction àmon HENRIADE, qui paroîtra inceffamment.

* M. de Voltaire n'a point mis cet Essay à la tête de l'Edition de fon Poëme qui eft imprimé à Londres in-4°, & qui paroit depuis quelques mois

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