SUR LA NATURE DE LA MATIERE A L'AUTEUR DES INSTITUTIONS A PARIS, M. DCCXLVII. Avec Approbation & Permission. A VIS DU LIBRAIRE. 'AI crû, pour la commodité du Public, devoir préférer cette forme in-12 à celle in-8°, des Inftitutions de Phyfique, qui font l'objet de la Lettre fuivante, afin qu'en la joignant à celle de M. de Mairan, à fa Differtation fur l'eftimation & la mesure des Forces Motrices des Corps, & à la nouvelle Réfutation des Forces vives par M. l'Abbé Deidier, imprimées fous la même forme puiffe avoir dans un même volume tout ce qui a paru jufqu'ici contre l'Ouvrage dont il s'agit. , on LETTRE SUR LA NATURE DE LA MATIERE ET DU MOUVEMENT, A L'AUTEUR DES INSTITUTIONS DE PHYSIQUE. M. QUOIQUE Vos inftitutions foient publiques depuis 1740 je vous avoue cependant que je ne les connoiffois pas encore il y a environ fix femaines; ce qui doit paroître d'autant moins éton hant, qu'il y a fort peu de tems que je fuis initié dans les mystéres de la Philofophie. Ce fut M. Pagny fi connu, particulierement à la Cour, où il vient tout récemment de faire admirer fon ingénieuse machine, au moyen de laquelle, malgré fa petiteffe & fa fimplicité, il produit tous les Phénomenes les plus frappants de l'Electricité, & avec tout le fuccès qu'on peut défirer, qui me décéla ce tréfor fi précieux pour moi. Il eut même la bonté, avec fa politeffe ordinaire, de fatisfaire mon avidité à profiter de vos profondes connoiffances, en me prêtant cet Ou vrage, digne fruit de vos veilles. La lecture réfléchie que j'en fis, confirma bien-tôt l'idée avanta❤ geufe qu'il m'avoit donné de vo tre rare mérite. Je fus fur-tout frappé de la noble hardiesse avec laquelle vous y foutenez les opi nions fingulieres du célébre M. Leibnits. Il me vint tout de fuite en pensée que vous aviez dû effuïer bien des contradictions de la part de nos Phyficiens. M'en étant informé, j'appris, non fans une espèce d'étonnement, qu'il n'y avoit que M. de Mairan, Secretaire perpétuel de l'Académie Royale des Sciences, qui eut vengé fon excellente Differtation fur l'eftimation & la mesure des forces motrices des corps contre le fyftême des forces vives, par une lettre imprimée à Paris chez Jombert en 1741,& que M.l'Abbé Deidier, ce fameux Géometre, feconda dans le même tems par une nouvelle réfutation de l'hypothese des forces vives, imprimée pareillement chez Jombert. C'est ce qui me détermina à coucher fur le papier les différentes réfléxions que je fis fur la nature de la matière telle que |