l'Approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & feal Chevalier, le Sieur Dagueffeau, Chancellier de France, Commandeur de nos Ordres, & qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliotheque publique, un en celle de notre Château du Louvre, & un en celle de nocredit très-cher & féal Chevalier, le Sieur Dagueffeau, Chancelier de France, le tout à peine de nullité des Préfentes; du conteny defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expolant & fes ayant caufes pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il lui foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons qu'à la copie des Préfentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Ouvrage, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huillier ou Sergent fur ce requis, de faire pour l'exécution d'icelles, tous actes réquis & néceffaires, fans demander aurre permiffion, & nonobftant Clameur de Haro, Chattes Normandes, & Lettres à ce contraíres. CA a tel est notre plaifir. DoNNE' à Paris, le vingt-troifieme jour du mois de Septembre de l'an de grace mil fept cens cinquante, & de notre Regne le trente-fixieme. Par le Roi en fon Confeil.

SAINSON.

Regitré fur le Registre douze de la Chambre Royabe des Libraires & Imprimeurs de Paris, num. 5i8. fol. 388.conformement aux anciens Reglemens confir més par celui du 28. Février 1723. A Paris, ce premier Desembre 1750. LeGRAS, Syndic.

I l'on vouloit affigner ici l'origine des Almanacks peut-être feroit-il befoin de remonter à celle des Dictionnaires: les uns & les autres ne contiennent la le plus fouvent que des noms & des dates avec de cour→ tes explications: ils ne peuvent être perfectionnés qu'a vec le tems, & à force de travail: jamais fiecle ne fut plus fertile en Dictionnaires & en Almanachs. (a) Telle eft l'analogie qui paroit d'abord entre ces deux Ouvrages. Mais dans quelle fource les François en ontils puifé le goût? Eft-ce dans le caractere de leur Na tion? Dans ce defir infatiable de fçavoir fuperficielle ment un peu de tout, fans beaucoup de peine? Ou bien est-ce dans cet efprit d'ordre & d'analize qui aime à voir fous un même point de vue des faits curieux, raffemblés avec exactitude? Ce n'est pas à nous à dé vider ce probleme. Ce qu'il y a de certain, c'est que l'us vilité & l'agrément de ces fortes d'abrégés Je renouvel lent fans ceffe, & que le Philofophe comme l'Ignorant y trouve des fecours prompts & faciles.

On paroiffoit fouhaiter depuis longtems un Almanach du Languedoc, mais la difficulté de l'entreprise en avoit retarde l'exécution: nous ofons aujourdhui préfenter celui-ci qu'on trouvera fans doute encore bien imparfait ; mais le peu de Mémoires qu'on a reçu, & bien d'autres raifons, pourroient fervir d'excufe aux fautes qui s'y rencontreront, fi nous cherchions à les juftifier, plutôt qu'à nous foumettre aux critiques qu'on daignera nous faire.

(a) On en a imprimé l'année derniere à Paris. de douze efpeces nouvelles toutes différentes, dont le Mercure fait mention; & il n'y a pas aujourdhui de Province du Royaume, ni de Ville confidérable qui n'ait le fien.

L

Le Languedoc a fouffert un fi grand nombre de revolutions; il offre tant d'evenemens iniéreffans, & il renferme tant de chofes remarquables, qu'on ne sçauroit fe flater d'avoir dit ou indiqué tout ce qui devoit l'être; peutêtre même aurions-nous mieux fait de borner cet Almanach à une fimple lifte de noms & de dates, comme le font la plupart des Ouvrages de ce genre mais nous avons penfé au contraire qu'un tel Catalogue fec & décharné, feroit un corps fans' ame qui ne fçauroit longtems fubfifter: & nous avons eu la fatisfaction de voir applaudir à notre deffein le petit nombre des Sages dont les Jugemens font des Oracles, & dont nous ambitionnons uniquement le fuffrage. C'eft uniquement auffi, pour nous en rendre dignes que nous avons ajoûté deux articles à cette nouvelle Edition: l'un fur les Conciles qui fe font tenus dans le Languedoc; & l'autre fur le Commerce général & particulier de cette Province: Nous efperons d'en pouvoir ajoûter bientôt deux autres qui ne font pas moins intereffans.

Enfin, fuivant les Mémoires qu'on nous fournira nous efperons encore de donner un nouvel ordre à cet Ouvrage, en mettant dans un Article separé tout ce qui concerne chaque Ville en particulier foit pour Ecclefiaftique, le Civil ou le Littéraire ; & en raffemblant ce qu'on fçait d'Hiftorique fur les Villes les plus confidérables, comme on le verra à l'article de Toulouse.

Caton, ce Vieillard refpe&table, à qui tous les bons Patriotes doivent des homages, avoit commencé Hiftoire de toutes les Villes d'Italie: Laroche-Flavin, cet Hiftorien fidelle, qu'aucun motif humain ne put déterminer à retracter des verités utiles à fa Patrie, traça le plan que nous avons vu, d'une Hiftoire Tur l'origine & fur les principales Curiofités des Villes du Languedoc.

Animés par ces mêmes motifs, nous avons entrepris ce travail, non pour acquerir de la gloire, car cet Ou vrage, quoi qu'on faffe, ne fera jamais qu'un Almanach; mais pour nous acquitter en quelque forte de ce que nous devons à notre Patrie; heureux fi nous pouvions faire revivre dans tous les cœurs cet amour qu'on lui doit,& ce zele defintéressé, qui fut toujours la vertu des grandes Ames, & qu'on ne voit prefque plus fur la terre.

Au refte, l'Académie Royale des Sciences de Touloufe, pour rendre cet Almanach plus intéressant, vient de nous communiquer l'Extrait d'un Ouvrage qui lui a été préfenté par M. Joly, Prêtre, Chapelain de l'Hôtel-Dieu St. Jacques, & que nous avons imprimé tel qu'il l'a rédigé lui-même; on y verra l'état actuel du Ciel, le lieu de la Lune avec fes Phafes pour chaque jour au Méridien de Toulouse; le lieu du Soleil de dix en dix jours; celui des autres Planettes, de 15. en 15. jours; le lever & coucher du Soleil; le lever & coucher de la Lune; ce qui peut fervir pour tout le Languedoc, fans erreur fort confiderable, furtout pour Montpellier, Nîmes, & autres Villes de cette Province, qui font prefque à la même élévation du Pole que Touloufe; de maniere qu'on pourra regler exactement les pendules & les montres fur le lever & coucher de ces Planettes.

On y trouvera encore la médiation ou paffage de la Lune par le Méridien; ce qui fert à faire décou vrir l'heure qu'il eft pendant la nuit, fans autre fecours que celui d'un Cadran folaire. Cela fe compren dra par l'exemple fuivant.

Le 18. Septembre, je fuppofe que la Lune marque une beure 30. minutes fur un Čadran folaire; l'heure du paffage de la Lune par le méridien, eft ce jour-là, de 8. heures 26. minutes; joignez ces buit heures 26. minutes à une heure trente minutes marquées fur le Cadran folaire, & l'on trouvera qu'il eft 9. heures 36. minutes du foir.

Les calculs de cor Ouvrage font très-exacts &l'Auteur, qui pour une opération auffi difficile, a mérité l'approbation de l'Académie, eft bien digne des éloges du Public.