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dépenfes, tout s'eft réfumé en un point unique, de leur accorder la paix, l'ordre & la fureté. A quelques dépen» fes près, pour les communications publiques, des ponts, des chauffées, » des reftaurations de bâtiments, objet auxquels j'ai vaqué de mon mieux, felon le dû de mes charges, mais toujours ferré par la vue principale de la libération; à cela près, dis je, votre "argent n'a point fervi à rétablir l'héritage de vos fujets. Cependant la France

» s'eft relevée, & fa fplendeur prompte & inefpérée montre fon Roi plus grand

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» encore dans la paix qu'il ne le fut dans guerre, quoique le premier Héros » de l'Univers. Où donc votre peuple d'ailleurs très chargé, a-t-il trouvé tant de forces? c'eft dans la culture de »fes terres fertiles, c'eft dans la vente » libre de fes produits. Eft-ce là l'oifi» veté que vous voulez ôter de parmi vos » peuples?

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"SIRE, les oififs vous choquent à » bon droit, puifque ce font les labo»rieux qui vous nourriffent; mais les » oififs feroient de mauvais ouvriers. La » main d'œuvre demande de l'affujettif fement, de la patience, un apprentiffage; & tout cela n'est point chez » les oififs. Ce n'est pas qu'il ne puisse » s'en trouver plufieurs, furtout dans » une Nation auffi légere que la nôtre, » en qui la connoiffance des Arts développeroit des talents que la rufticité de » la culture n'a pas fait naître, je le veux: mais de quoi nous ferviront ces » talents & cette induftrie, fi au lieu » d'être à notre fervice, nous fommes à la fienne, & fi nous fommes forcés

à la payer. Je dis forcés, car celle que » nous voudrons & pourrons payer, nous » la trouverons toujours fans que vous en faffiez les frais.

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Maintenant que nous fommes à demi riches, nous convoitons des confom

»mations étrangeres, & l'on vient vous "dire que c'eft un foin royal de les rapprocher de nous : ainfi quand vos pourpoints étoient tout percés, & votre marmite renverfée, chacun vous de» mandoit du pain & des armes : vous fîtes votre charge, vous payâtes & nourrîtes ceux dont le fervice vous étoit néceffaire, vous laiffâtes aux aut» tres le foin de s'en pourvoir & vous leur en donnâtes la voie par la paix, » la juftice & l'autorité publique. Ce » font là les foins & les dépenfes vrai»ment & uniquement royales; toutes les autres que vous ferez, vos fujets ne fauroient qu'y perdre ; elles n'ont point de rapport avec l'extenfion de leur bien-être, qui ne peur provenit » que de l'extenfion de leurs moyens. Aujourd'hui donc, fi l'on vous de» mande des ouvriers, des étoffes & de » la foie, ne payez de tout cela que ce qui en fera néceffaire à votre puissance

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» & à votre autorité, au maintien du bon

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» ordre & de l'abondance, & laiffez le "reste au foin de chaque particulier.

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Mais on vous effraie en vous difant

que tout l'argent de vos fujets fort du Royaume, comme s'il provenoit de ces belles mines qu'on vous annonça » l'année paffée, & dont vous fîtes un » don au Duc de Bellegarde; don qui ne » lui vaudra pas plus qu'il ne lui a couté. Pourquoi ne vous di-t-on pas d'où il vient, cet argent? vous verriez que » c'est des denrées de toute efpece que » rapportent vos terres, & du libre com» merce de ces denrées, qui leur donne » une valeur. La liberté de la culture & » celle du commerce, font les deux biens » que vous avez procurés à votre peuple, » & c'est par ces biens qu'il s'en enrichi; c'est par la continuation & l'augmen"tation de ces biens que fa richeffe croîtra jufqu'à l'opulence; & quand votre peuple fera opulent, les arts,

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duftrię & les manufactures, qui font » des deffervants forcés de l'opulence, » fe rapprocheront d'elles-mêmes de vos fujets & provoqueront dans vos

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Etats, fans qu'il vous en coûte rien "la culture & le débit des matieres pre»mieres dont elles ont befoin, de celles

du moins qui feront propres au fol & » au climat, fans que vous alliez dépenfer votre argent à planter des mû. »riers fur le fol d'autrui, qui n'en tien. dra cure.

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Quant à ce point, chaque proprié»taire en fera juge par fon expérience, " & par fon intérêt; & fi vos fujets, » affez changeants d'eux-mêmes, ne se » déterminent pas à ces nouvelles cultu. »res, ce fera figne qu'ils trouvent mieux » leur compte à cultiver les denrées accoutumées, & à en tirer de l'argent, » & avec cet argent, acheter des étoffes » à leur fantaisie. D'où qu'elles viennent » ces étoffes, pourvu que tout le monde