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le contrarient. Nous pafferons fous filence celles dont nous avons cette opinion. Il nous fuffit de rendre à celles fur lefquelles on ne peut pas avoir deux façons de penser, le tribut de louanges que nous leur devons. Les Gouvernenements qui favent & qui fentent ce qui eft bien, n'ont plus qu'un pas à faire pour éviter ce qui feroit mal.

OPÉRATIONS ET ACTIONS LOUABLES EN FRANCE.

ARTICLE PREMIER.

Abolition refpective du Droit d'Aubaine, entre le ROI & S. A. S. le Prince de MONACO.

EN N attendant qu'on prenne le parti d'abolir le droit d'aubaine par une loi générale, & dans la noble confiance qu'il n'eft pas de Souverains affez injuftes, affez peu délicats fur le pro

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cédé affez ignorants fur leurs propres intérêts, pour refufer à la France de traiter fes fujets auffi favorablement qu'elle traiteroit les leurs; du moins le Gouvernement se prête-t-il à toutes les conventions particulieres qui peuvent faire difparoître, par parcelles, ce refte honteux de l'ancienne barbarie.

Celle qui fait l'objet de cet article a été arrêtée & fignée par les Miniftres refpectifs, à ce autorités, le 24 Juillet de l'année derniere. La ratification de S. A. S. le Prince de MONACO a été publiée & registrée dans fa Cour Souveraine dès les premiers jours d'Août fuivant. Celle du ROI, portée par des LettresPatentes, en date de Compiegne du 18 Août 1770, n'a été publiée à Paris que le 7 de Mai dernier, & c'eft pourquoi nous n'en avons pas fait mention plutôt.

ARTICLE II.

Charités confidérables, & la plupart très bien entendues, qui ont été faites par le Ror, par divers Corps, & par un grand nombre de particuliers diftingués.

Si les effets du dérangement des faifons (que nous avons développés dans notre premier Volume de cette année) & ceux du dérangement du commerce (dont nous avons tâché de donner une idée dans notre fixieme Volume de l'année derniere), fi ces funeftes effets n'étoient pas affez manifeftés, rien ne les conftateroit mieux que la néceffité où l'on a été non feulement dans le Royaume, mais encore dans les pays étrangers, de fe livrer à des charités immenfes. Dans ces moments de calamité, que les malheurs des temps & les erreurs de la politique verfent quelquefois fur la terre, l'ame des hommes s'ouvre & s'éleve. Ils reconnoiffent qu'ils font freres en fe voyant fouffrir, & ils fe prêtent généreufement des fecours.

Nous ne fommes pas inftruits, nous ne pouvons pas l'être, aucun homme ne peut l'être, de la vingtieme partie de ceux qui ont été répandus par l'humanité bienfaisante; mais du moins ne devonsnous point négliger de faire mention des actions honorables dont nous avons pu nous procurer la connoiffance.

Dans la Franche-Comté en général.

La Province de Franche-Comté est, dans le Royaume une de celles qui ont le plus fouffert. On peut voir dans notre fixieme Volume de l'année derniere pages 124, 125 & 126, quelle en eft la principale cause; nous l'avons exposée avec ingénuité. Les obftacles qui fe font oppofés à la circulation, à l'importation & au tranfit des grains, ont privé cette Province de ceux qui devoient naturel lement remplacer les approvifionnements qu'elle avoit fournis & dû fournir à la Bourgogne & au Lyonnois. Son dé

plus noble vivacité au zele de ceux qui ont cherché à y apporter remede.

Le Roi a donné cinquante mille francs pour foulager les pauvres de la campagne, toutes les Villes fe font cotifées. On a diftribué deux fois par semaine jufqu'à vingt-cinq & trente-mille livres de pain.

A Befançon & dans le Diocefe.

M. le Duc de RANDAN & M. le Car dinal de CHOISEUL ont fait des charités confidérables à Besançon. Les Curés du Diocefe, excités par l'exemple généreux de leur Archevêque, & par leur leur propre commifération, ont fait les plus grands efforts. Plufieurs d'entre eux se font privés même du néceffaire, pour répandre des aumônes.

A Dole.

Les Officiers municipaux de Dole ont d'abord pris la réfolution d'emprunter dix-huit mille livres, pour acheter des grains, & fournir du travail aux Pau

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