a fait beaucoup d'honneur; mais il montre lui-même combien il est étonnant & fâcheux que des points de légiflation fi importants puiffent être mis en délibération en cent endroits du Royaume à la fois, & abandonnés par-tout au hasard des délibérations. REQUISITOIRE de Mr. LE TROSNE, Avocat du Roi au Bailliage & Préfidial, & Siege de Police d'Orléans. MESSIEURS, » Vous remontre le Procureur du » Roi que les Lettres-Patentes du 11 Janvier concernant le commerce des grains, enrégiftrées en la Cour le 16 Janvier présent mois, ordonnent, ar»ticle IV, la vente dans les marchés » fans diftinguer les grains des farines; que cette difpofition n'eft fufceptible " ນ d'exécution que dans les villes où il » fe trouve des halles & marchés publics couverts; que dans cette ville où » il n'y a point de bâtiment de cette ef» pece, ce feroit dans le fait interdire » absolument le commerce de farines, » que de forcer ceux qui le font à ven» dreau marché, c'est-à-dire, en plein air, une denrée qui fe gâte évidem. »ment lorsqu'elle eft expofée à l'humidité, & au vent, qui ne permet pas "même de pouvoir la mesurer fans une perte confidérable. رو Que cependant ce commerce eft très important à maintenir & à éten» dre, s'il eft poffible; que les avan> tages qui en réfultent, doivent le » faire regarder comme étant de pre» miere néceffité; qu'il procure aux pauvres de la farine pour leurs eufants » à bien meilleur marché que chez les Boulangers, avec l'avantage du choix pour la qualité; que la vente doit » donc s'en faire tous les jours & à toute heure, parceque les befoins de détail » fe renouvellent tous les jours pour des » gens à qui leurs facultés ne permet» tent d'acheter à la fois qu'une petite quantité. Que ce commerce fournit » aux gens de la campagne la facilité de "pouvoir cuire du pain chez eux à meil» leur compte qu'avec du bled qu'ils >> acheteroient au marché (expérience » conftante qui a été faite par une infinité de particuliers, & qui leur fait préférer l'achat de la farine à celui du bled). Que l'avantage qu'ils y trou» vent, eft de n'être plus fujets aux in» convéniens de la mouture qui, en fuppofant toute fidélité de la part des Meûniers, font encore très grands » tant par rapport au temps où fe fait la » mouture qui rend moins de farine par » un temps humide, que par rapport au rifque que de bon bled foit mis fous la meule après de l'orge, du méteil ou 33 le contrarient. Nous pafferons fous filence celles dont nous avons cette opinion. Il nous fuffit de rendre à celles fur lefquelles on ne peut pas avoir deux façons de penfer, le tribut de louanges que nous leur devons. Les Gouvernenements qui favent & qui fentent ce qui eft bien, n'ont plus qu'un pas à faire pour éviter ce qui feroit mal. OPÉRATIONS ET ACTIONS LOUABLES EN FRANCE. ARTICLE PREMIER. Abolition refpective du Droit d'Aubaine, entre le ROI & S. A. S. le Prince de MONACO. EN attendant qu'on prenne le parti d'abolir le droit d'aubaine par une loi générale, & dans la noble confiance qu'il n'eft pas de Souverains affez injuftes, affez peu délicats fur le pro cédé, affez ignorants fur leurs propres intérêts, pour refufer à la France de traiter fes fujets auffi favorablement qu'elle traiteroit les leurs ; du moins le Gouvernement se prête-t-il à toutes les conventions particulieres qui peuvent faire difparoître, par parcelles, ce reste honteux de l'ancienne barbarie. Celle qui fait l'objet de cet article a été arrêtée & fignée par les Miniftres respectifs, à ce autorités, le 24 Juillet de l'année derniere. La ratification de S. A. S. le Prince de MONACO a été publiée & regiftrée dans fa Cour Souveraine dès les premiers jours d'Août fuivant. Celle du ROI, portée par des LettresPatentes, en date de Compiegne du 18 Août 1770, n'a été publiée à Paris que le 7 de Mai dernier, & c'eft pourquoi nous n'en avons pas fait mention plutôt. |