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V. & VI.

d'un travail moins recommandable. Les mêmes obferva→ tions m'engagent à les regarder comme de la même antiquité que les précédens. Ce petit monument préfente une fingularité; le Prêtre tient un fouet dans chacune de fes mains. La matière dont cette figure eft compofée mérite quelques observations : elle eft de porcelaine, du bleu le plus vif & le plus éclatant, fans avoir éprouvé la moindre dégradation; le bonnet, les fouets & les caractères formés en creux, font couverts & remplis par une couleur Planc. VIII. n°. noire très-brillante. J'ai rapporté dans le IVe. Volume le bufte d'une autre figure, dont les couleurs font de la même espèce, & je me fuis contenté de dire dans l'explication que la couleur noire avoit été donnée par un fecond feu. Cette maniere de parler eft trop vague & demande au moins une legére difcuffion : on n'eft point obligé de connoître le détail des travaux de la porcelaine. Voici donc ce que l'on doit entendre par le fecond feu. Les couleurs qu'on remarque fur la porcelaine, à la réserve du bleu de cobolt, s'appliquent ordinairement fur la couverte, après qu'elle a été fondue ou vitrifiée: pour cet effet, on prépare les couleurs broyées à l'eau, & on les applique avec un pinceau, comme on fait quand on peint en émail. Enfuite on met la porcelaine dans un fourneau conftruit fur le principe de ceux des Emailleurs & on donne le degré de feu néceffaire pour fondre les couleurs, qui font ordinairement plus tendres que la couverte, c'est-à-dire, qu'elles fondent feules, & que la couverte fe ramollit feulement affez pour les recevoir. J'ai dit plus haut (c'eft toujours M. Roux qui parle, car c'eft à lui que je dois cette explication) qu'il n'en étoit pas. de même du bleu de cobolt; en effet, cette couleur demandant prefque autant de feu que la couverte pour fondre, on l'applique fur cette couverte encore crue, après qu'on l'a fait fécher, & on les expofe au feu qui les fond en même tems. Il paroît cependant que le bleu de faphir de la figure Egyptienne dont il s'agit ici, a été appliqué

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après coup fur la couverte, qui eft d'un bleu de turquoise
admirable, & qu'il a été fondu par un fecond feu; car on
voit cette couverte bleue percer à travers de l'autre, ce
qui fait voir qu'elle eft plus dure que celles que nous avons
coutume d'employer, & dans lesquelles nous faifons en-
trer prefque toujours du plomb. Elle doit fans doute fa
couleur au cuivre.

Cette figure eft parfaitement confervée à tous égards.
Hauteur quatre pouces trois lignes.

No. VIII.

La base de ce scarabée gravé en creux fur une espèce d'albâtre ou du moins de pierre blanche & affez tendre, eft chargée d'hieroglyphes, moins anciens que ceux des articles précédens, puifqu'en effet les objets qu'ils repréfentent font moins faciles à reconnoître. L'ornement ou l'enlacement qui renferme les caractères me paroît singulier je ne puis rien dire de plus fur ce petit monument. J'ajoûterai feulement que le travail en eft un peu groffier.

PLANCHE IV.

N. I.

L'ÉGALITÉ du nombre & la difpofition des lignes écrites fur une figure de la même efpèce que le n°. II. de la Planche précédente, m'avoit perfuadé que les mots pouvoient avoir la même fignification; mais un plus grand examen des caractères m'a fait reconnoître leurs différences, & m'engage à rapporter l'infcription, dont je garantis également l'exactitude, ainfi que celle des autres caractères qu'on voit fur cette Planche je puis en répondre, puifqu'en effet j'ai pris les mêmes précautions. J'ajoûterai feulement que la figure de ce Prêtre eft chargée de beaucoup moins de détails; qu'elle eft de bois de fycomore, d'une très-belle confervation, & qu'elle eft plus groffierement travaillée qu'aucun ouvrage Egyptien que j'aye en

Planc. XII.

core vû, n'étant, pour ainsi dire, que dégroffie. Les mains, le vifage & les lettres font exprimées avec une couleur noire qui a peu perdu de fon ancien éclat, & dont l'apparence n'eft pas toujours fort fenfible fur la couleur na→ turelle du bois, qui n'a été couvert d'aucun enduit. Hauteur de la figure, fept pouces deux lignes.

Nos. II. & III.

Je ne fais point deffiner un Taureau Apis de bronze,
qui m'eft arrivé depuis peu, malgré fa belle confervation.
Il préfente toutes les parties, ou plutôt tous les fignes
que l'on defiroit de trouver fur cet animal pour lui accor-
der les honneurs de la Divinité : ce détail est le même que
l'on voir dans le I. Volume. Je me contente de rap-
peut
porter les hiéroglyphes placés fur un des côtés & fur la
face de la plinthe. Ils font exactement rendus.

Hauteur totale, trois pouces huit lignes.
Longueur trois pouces une ligne.

Nos. IV. & V.

Cette Amulette eft finguliere; je n'en avois jamais vû qu'une de cette forme; les bras de la croix font égaux dans tous les fens, & leur épaiffeur eft parfaitement quarrée: on voit au no. V. les caractères dont une de fes faces eft ornée. Elle est exécutée fur une espèce de marbre noir & jafpé. J'ai fait marquer par un fil le trou qui fervoit à le porter.

Hauteur & largeur quinze lignes.
Epaiffeur en tout fens, cinq lignes.

PLANCHE V.

J'AI témoigné dans le Ve. Volume l'étonnement que me caufoit une figure de bois de cédre, qui n'étoit travaillée que d'un côté, & qu'on avoit anciennement difpofée pour être placée fur un fonds étranger & former un

bas-relief. L'augmentation de ces exemples peut accoutumer les yeux à de pareils objets; mais leur deftination ne devient pas plus facile à comprendre, principalement quand on penfe que cette efpèce d'ouvrage a été fait par une Nation qui n'étoit frappée, dans toutes fes opérations, que de la grandeur & de la folidité; car il faut concevoir en général qu'une matière fragile de fa nature, laiffe toujours des doutes fur fa durée, quelque affuré que l'on puiffe être de la précaution qui doit la garantir. Quoi qu'il en foit, les bois que les Egyptiens ont mis en œuvre ont réfifté aux injures d'un très-grand nombre de fiécles, & j'avoue que les procédés qui ont rendu cette matière, pour ainfi dire, incorruptible, font très-dignes de recherche & d'obfervation. Îl eft vraisemblable que tous les bois ne convenoient pas également à la préparation qui deur communiquoit cette durée; car nous n'en connoiffons que deux espèces employées par les Egyptiens, le fycomore & le cédre; le premier eft toujours imbibé d'afphalte, le cédre ne paroît avoir reçu aucun mêlange.

Je fuis très-éloigné de garantir mon foupçon; mais je croirois que les ouvrages de demi-boffe & faits pour être appliqués fur un champ arbitraire, étoient confacrés au culte des Morts, c'eft-à-dire, qu'on les attachoit fur le pied de la caiffe; tandis que d'autres figures, d'une proportion à peu près pareille & de matière différente, mais de rondeboffe, étoient placées autour de la mumie & à quelque diftance. Il eft vraisemblable que ces espèces de découpures dont la plus grande épaiffeur eft de quatre lignes, étoient arrêtées fur la furface qui les portoit, par de la colle; car elles ne préfentent aucune espèce d'ouverture pour recevoir des clous. On verra d'ailleurs que ce genre de figures ne peut fe rapporter qu'au culte des Morts; du moins celles que je vais détailler semblent le

prouver.

A l'égard de la dorure & des couleurs dont les reliefs ont été, & font encore couverts, ce font des embéliffemens connus & qui fe trouvoient affortis aux caiffes des

mumies fur lesquelles on voit prefque toujours des décorations en peinture. Je passe à la description exacte de

ces monumens,

N. I.

On ne peut méconnoître Ofiris, ou du moins un de fes Prêtres, à la vûe de cette figure on lui voit en effet le menton orné de la plante Perfea, il porte le fouet & la croffe dans chacune de fes mains; les ailerons de fa coëffure font bleus, le vifage & le col font de leur couleur naturelle, c'est-à-dire, d'un-rouge brun; fa camifolle eft d'un rouge brillant, & le refte de l'habillement, qui couvre très-jufte les jambes & même les pieds, eft de couleur bleue; on ne diftingue plus les caractères & les ornemens qui décoroient la plinthe ou le focle fur lequel la figure est posée.

Hauteur fept pouces huit lignes.

Nos, II. & III,

Les deux figures à tête d'Ibis, & que je crois pouvoir nommer des Gardes, en les comparant à celles l'on que voit à peu près dans la même difpofition fur la Table Ifiaque, préfentent fi peu de différence entr'elles que j'aurois, pû me difpenfer de les rapporter toutes deux; mais la fingularité de trouver deux pendans Egyptiens m'a determiné.

Quoique ces figures foient en général de la même hauteur, il y en a une moins élevée, mais elle regagne ce défaut d'élévation par un difque rouge qui fe trouve plus étendu : ces difques font peints & placés au milieu d'un croiffant; ils font environnés de deux côtés par une une bande d'hieroglyphes noirs, écrits fur un fonds blanc; ces bandes tiennent aux deux corps droits, fur lefquels les figures font appuyées, & ces corps font couverts de petits quarrés rouges, bleus & jaunes. Les chaperons qui forment leurs coëffures font bleus, & leurs extrémités font blanches, rayées de rouge. Ce que l'on voit de nud, ainsi

que

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