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Liv. xxx. C. 43.

Dans le mot AKPI il faut remarquer le kappa qui a dans la gravure une forme fingulière, fans doute par la faute du Graveur ; je ne doute pas que sexe ne foit encore une faute du Graveur au lieu de zere du verbe siyw tuere, defende. пor ne peut être que l'abrégé de woleva, terme employé par Nicander, in Theriacis, & que le Scholiafte explique par ces mots Τὸ ἄκρον 15 αιδοίου, l'extrémité du membre viril. z1ZTE pour lire ce mot, il faut reprendre l'oi qui finit la ligne précédente; car le r eft comme hors d'oeuvre & fufpendu entre les deux lignes, comme on peut le voir par la gravure, ce qui fera o IZYTĘ. Ainfi l'inscription entière doit fe lire de cette manière :

ΑΚΡΙ ΓΕΓΕ ΠΟΙΡΙΝΑ ΟΙΖΥΣΤΕ ΚΡΑΤΟΥ

Locufta tuere penem, dolorefque fupera.

Pline confirme cette explication, en difant que la fumigation des fauterelles foulage les rétentions d'urine : locuftarum fuffitu ftranguria juvantur.

La Superftition pouvoit donc attacher une vertu à l'animal même, & en faire une amulette pour cette maladie : le lezard gravé en creux au milieu de ces caractères, avoit fans doute auffi quelque vertu, quoique l'infcription n'en parle pas.

Hauteur dix lignes : longueur un pouce neuf lignes : largeur un peu plus de fix lignes

PLANCHE XLII.

N. I.

JE regarde cette tête gravée en creux fur une prime d'émeraude, comme la représentation d'un de ces petits Rois de l'Afie, foumis aux Romains ou leurs Alliés, & dont le plus grand nombre eft encore inconnu : on pourra trouver quelque jour la Médaille de celui-ci; mais le Cabinet du Roi & celui de M. Pellerin n'ont pû donner aucun éclairciffement fur cette tête. Cette circonftance pour

roít ajoûter dans l'efprit de quelques Antiquaires au plaifir de rapporter ce petit monument; ce que je puis ajoûter eft que la gravure eft antique, que le travail eft large, & qu'enfin l'efpèce de manteau ou de Paludamentum dont le bufte eft environné, confirme en quelque façon l'alliance ou la liaison de ce Roi avec les Romains : du reste, le def fein de cette pierre dont l'étendue eft fort grande eft affez lourd, mais elle eft très-bien confervée & préfente un Prince jeune & dont l'embonpoint eft considérable.

Nos. II. & III.

Depuis le beau portrait d'Afclepiade le Médecin, que le fçavant Blafio Garofalo a expliqué au commencement de ce fiècle, on n'a point vû de monument plus fingulier par rapport à la Médecine, que celui de ce n°. & qui foit plus d'accord avec l'hiftoire de cet Art. Chez les Anciens il étoit divifé, comme on le fçait, en trois fectes, la Dogmatique, l'Empirique & la Méthodique. Celfe, qui vivoit fous Tibère, dit dans la Préface de fon premier Livre, que Thémifon de Laodicée, fucceffeur d'Afclepiade, avoit réformé depuis peu la Médecine, & établi la fecte des Méthodiques. Gallien a fait de grands éloges de ce Thé- Medicam. Local. mifon. Il feroit inutile de s'occuper des maximes de ces Méthodiques & des remèdes qu'ils employoient: Profper Alpin, dans fon Livre de Medicina Methodica, & Le Clerc, dans l'Hiftoire de la Médecine, ont épuisé cette matière.

Theffalus de Tralles perfectionna cette nouvelle Ecole fous l'Empereur Néron; mais Seranus, qui vivoit fous Trajan & fous Adrien, a été un des plus célèbres & des plus eftimés des Médecins Méthodiques, dans le nombre defquels les Auteurs anciens nomment avec éloges Proculus, Eudème, Veclius Valens, Olympius de Milet, Apollonius de Cypre, Dionyfius de Samos, Criton Mofchion, & quelques autres. Le buste que préfente ce numéro nous en fait connoître un autre dont les Auteurs

Lib. VII, C. 2.

n'ont point parlé ; mais il eft plus vraisemblable que les Ouvrages qui en ont fait mention, ne font point parvenus jufques à nous; & cette circonftance ne fert qu'à rendre ce monument plus recommandable. Ce bufte nous donne le portrait d'un célèbre Médecin Méthodique Marcus Modius Afiaticus. Ce nom démontre qu'il a vécu depuis que les Romains ont foumis la Grèce; mais les infcriptions écrites fur l'eftomach du bufte & fur le piédouche, conduisent à quelques réflexions qu'il eft néceffaire de difcuter.

ΙΗΤΗΡ ΜΕΘΟΔΟΥ ΑΣΙΑΤΙΚΕ ΠΡΟΣΤΑΤΑ

KAIPE

ΠΟΛΛΑ ΜΕΝ ΕΣΘΛΑ ΠΑΘΩΝ

ΦΡΕΣΙ ΠΟΛΛΑ ΔΕ ΛΥΓΡΑ.

Benè tibi fit, Medice Afiatice, Methodica fecta Dux. Qui multa quidem faufta, multa verò funefta, mente (æquabili) paffus es.

Μ ΜΟΔΙΟC ΑΣΙΑΤΙΚΟΣ

LATPOC MEOOAIKO C.

Marcus Modius Afiaticus Medicus Methodicus. On voit dans le premier vers que le Médecin eft nommé μédody weisala, chef, foutien, conducteur de l'Ecole Méthodique: il faut croire, pour expliquer ce titre, que M. Modius avoit introduit le premier dans la Grèce la nouvelle méthode d'exercer la Médecine, & que même il l'avoit perfectionnée de façon à pouvoir être regardée comme sans: il réfulte de cette réflexion qu'il a vécu environ dans le même tems que Thémifon, & lorfque la troisième fecte de la Médecine commençoit à s'établir; d'où l'on pourroit conclure que Thémifon en ayant été regardé comme l'Auteur & le Fondateur à Rome, Marcus Modius fut confidéré de la même manière dans la Grèce. La forme des caractères confirme même qu'il a vécu dans le bon fiècle des premiers Empereurs. Il man

que un mot pour completer le fecond Vers, qui est tiré d'Homère, & qu'on a voulu placer fur le portrait de Modius, dans le deffein de le flatter; c'eft pour cette raison que j'ai cru devoir remplacer ce mot par celui d'æquabili.

Će Vers dit qu'il a foutenu des profpérités & des malheurs, wona ufù are. womaλvye; mais s'il a réfifté aux adverfités par force d'efprit wadav opioi, cela fignifie qu'il a foutenu l'une & l'autre circonftance, avec conftance & une égale fermeté ; & voilà la raifon de l'épithète que j'ai fuppofée. Il faut néceffairement que Modius ait éprouvé cette inégalité de fortune dans fes affaires domeftiques ou perfonnelles : il ne feroit point naturel de faire tomber cet éloge fur la louange ou le blâme qu'il avoit éprouvé dans fa profeffion. Le bonheur ou le malheur dans la Médecine, eft ce qu'on appelle l'état du métier, & ne tire à aucune conféquence, quand la prévention favorable eft une fois établie Thémifon nous en donne un exemple frappant. Ce Thémifon, dont on a fait de si grands éloges, a été vivement critiqué & traité d'homicide par Juvenal:

Quot Themifon agros autumno occiderit uno!

D'ailleurs il eft encore plus ordinaire d'éprouver au commencement d'une nouvelle fecte, cette alternative de louange & de blâme.

Le piédestal ou le piédouche donne plus précisément encore le nom de celui que le bufte repréfente; mais cette feconde inscription toujours antique eft poftérieure à celle des deux Vers écrits fur ce bufte: cette différence est trèsfenfible par le dialecte, par les mots IHTHP IATPOC, par la forme des lettres & particulièrement par le Sigma, qui dans les Vers eft pointu z, & rond c dans la feconde infcription, & cette dernière manière d'écrire eft conftamment plus nouvelle.

Ce Médecin, quelqu'habile qu'il ait été, ne doit qu'à la

Sat, X. Vers zzr

fculpture la réputation dont il jouira : cet Art l'a mieux traité que fa Profeffion; & fi Modius a excellé dans la Médecine, on peut dire qu'il a fait choix d'un homme fçavant dans la fculpture. Le travail de ce bufte de marbre blanc eft facile & très-beau; le portrait doit avoir été reffemblant; d'ailleurs il eft grand comme nature, & les parties de l'Art ont été à portée de fe développer. J'ignore les circonftances & la date de la découverte de ce monument; je fçais qu'il est de la plus entière confervation & qu'il a été envoyé de Smyrne, où vraisemblablement il a été trouvé, à M. le Chancelier de Pontchartrain, pendant qu'il étoit Secrétaire d'Etat de la Marine. Ce Ministre l'a fait mouler & jetter en bronze par Girardon: fans oublier la copie exacte de l'inscription, cet avis peut être utile aux Curieux à venir. Je connois cette copie & j'en ai peu vû qui foit plus capable de tromper.

Ce beau monument vendu à l'inventaire de M. de Pontchartrain, fut acheté par M. le Duc de Valentinois, qui l'a donné par fon testament au Cabinet du Roi, avec la tête de bronze qui représente Cybèle, que j'ai décrite Planc. cxIII. & rapportée dans le Tome II de ce Recueil.

Hauteur de ce bufte avec fon piédouche, un pied fix pouces quatre lignes.

PLANCHE XLIII.

N. I.

LE P. Paciaudi m'a témoigné en partant de Paris l'intérêt qu'il prenoit au Recueil dont je fuis occupé ; il m'a cédé les deffeins & les empreintes de deux cornalines dont il comptoit faire ufage: ces deux pierres ont été trouvées dans le Royaume de Naples, & elles appartiennent à M. le Chevalier Basquiat de la Houze, chargé des affaires de France à Rome. Ces deux monumens font d'autant plus recommandables qu'ils repréfentent deux

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