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J'ignore quelle peut être l'action de cette jeune fille : il femble qu'elle veuille cacher fa gorge & mettre une ceinture; & l'on fçait affez que les Anciens plaçoient les ceintures fort au-dessus des hanches; mais il restera toujours des doutes fur le jeu & l'action des mains. Quoique ce monument foit confervé, il ne l'eft cependant point affez pour éclaircir ces petits détails.

Hauteur cinq pouces deux lignes.

Nos. V. & VI.

J'ai rapporté dans ce même Volume une femme Etrufque qui ne remonte pas, à la vérité, bien haut, par rapport aux Arts de l'Etrurie, & que je crois très-voifine de la conquête des Romains; mais cette femme dont j'ai développé la coëffure, prouve que les Romains ont emprunté cette mode des Etrufques. Ce petit monument exécuté avec plus de fineffe, & donnant une plus grande idée de magnificence, préfente ce qu'on appelle communément un diadême, d'une façon également fenfible; le noeud du cordon eft feulement plus marqué fur la coëffure Etrufque que fur le buste Romain; il eft plus rapproché d'un des côtés dans le monument de ce numéro, & l'autre eft perdu dans une touffe de cheveux placée au milieu de la tête. Ce bronze très-bien confervé a toujours été formé en bufte; l'ouvrage en eft très-fin & très-agréable. Hauteur quatorze lignes.

PLANCHE LXXIL

N. I.

JE n'ai fait deffiner cette Minerve qu'à caufe de la manière dont elle porte fon attribut: en effet, je n'ai jamais vû la chouette dans une pareille position. La Déesse foûtient fur fa main un plateau fur lequel cet oifeau eft pofé en même tems qu'il eft appuyé fur fon fein. La figure eft d'u ne proportion courte, & le travail en eft lourd & commun;

enfin elle ne peut être d'aucune utilité; auffi le deffein ne préfente que l'afpect fous lequel la chouette eft plus facile à diftinguer. On ne feroit pas affez heureux pour trouver une figure légère, élégante & agréable, auffi-bien confer vée mais que faire ? il faut prendre le bien & le mal. Hauteur de ce bronze, trois pouces deux lignes.

:

No. II.

Rien n'eft fi commun fur les monumens Romains, que des figures placées fur une main, & qui repréfentent la Victoire ou la Fortune, tenue d'une proportion fort diminuée. Cette main de bronze chargée d'un pareil attri but, paroît être celle d'une femme & n'a jamais été fondue avec le reste de fon corps; on voit même encore la partie du bras difpofée pour être attachée ou foudée, felon la matière dont la figure étoit compofée, car les Romains ont beaucoup aimé la réunion du marbre & du bronze ou de plufieurs matières pour compofer la même figure. Quoi qu'il en foit, le petit monument de ce numéro paroiffant plutôt appuyé fur une haste que fur un gouvernail, doit être regardé comme une Victoire qui porte fur sa tête la crête d'un cafque, mais fimplement pofée fur des cheveux exceffivement frifés. Cet arrangement eft extraor◄ dinaire, & je ne me souviens point d'en avoir vû d'exem ple: le corps arrondi, plat & allongé que la figure porte élevé fur l'épaule, eft encore difficile à déterminer. L'autre bras étant caffé peut nous priver de quelque éclairciffement; mais il feroit toujours peu intéreffant, l'objet étant médiore en lui-même; d'ailleurs le goût de l'ouvrage indique les commencemens de la barbarie dans laquelle l'Empire tomba fous les Empereurs d'Orient, Hauteur deux pouces cinq lignes.

No. III.

Quand on s'eft abandonné à reconnoître une multiplicité de Dieux, la Divinité n'est plus qu'un mot qu'on

employe

employe pour caractériser fes defirs, fes affections, fes befoins, fouvent même fa façon de parler. Sans faire ici une analyse plus étendue de cet abus, le Dieu Crepitus, dont j'ai rapporté un monument, & le Dieu Sterculus en donnent des preuves fuffifantes. Il me femble que la figure représentée fous ce numéro nous fait voir ce dernier Dieu; la matière & le travail font d'accord avec la dignité du culte. J'ignore pourquoi ce petit ouvrage de terre cuite eft percé dans fa hauteur, & je ne devine point fa destination particulière. Je fçais que cet arrangement & quelques autres détails détruifent les rapports avec le Bacchus Egyptien que la figure paroît présenter au premier coup d'œil.

Hauteur un pouce onze lignes.

Nos. IV. & V.

Je pourrois placer la figure de ce numéro dans le rang des Vénus Romaines; cependant elle eft nue, & présente même une réminiscence de la Vénus pudique que l'on conferve à Florence: malgré fes agrémens, fa difpofition peut avoir été altérée; & fon exécution pourroit indiquer plus de graces & d'efprit. Une autre raifon m'oblige à lui refuser le titre de Déèffe, c'est la manière dont elle roule autour de fon corps & au-deffous de fa gorge, qu'elle a très-élevée, une bande d'étoffe affez large dont le numéro V présente mieux l'usage & la deftination, & perfuade encore plus que la ceinture de Vénus ne peut être confon due avec une mode, fouvent pratiquée par les Anciens. Ainfi j'ai cru devoir rapporter un exemple d'autant plus démontré, qu'aucun autre vêtement n'empêche de diftinguer cette large & affez platte ceinture. Les cheveux de cette jeune femme font renoués derrière la tête, & s'étendent fur les épaules, d'une manière qu'on ne voit pas ordinairement : ce petit bronze est assez bien confervé. Je finirai cet article par une réflexion. On voit dans la Planche précédente, aux numéros III & IV, une figure de femme Tome VI.

Hh

affez généralement pareille à celle de ce numéro; il eft vrai que l'attitude préfente quelque différence, ainfi que la difpofition des bras, mais l'action est à peu-près la même; l'une & l'autre ont une ceinture pour objet; elle est beaucoup plus large ici. Cette mode générale dans la Grèce, jointe à la nudité abfolue, me fait regarder ces deux figures comme des copies Romaines, faites d'après des monumens, ou pour mieux dire des ftatues célèbres. Cette conjecture les préfente au moins du côté le plus flatteur & le plus intéreffant.

PLANCHE

LXXIII.

Nos. I. II. & III.

On ne peut douter que ce morceau d'yvoire, qui n'est plus aujourd'hui qu'une portion de vafe, ne fût autrefois un vase entier, c'est-à-dire, qu'il avoit un fond ajoûté ; de plus il étoit, felon les apparences, doublé de quelque métal; car fans cette dernière précaution il auroit eu peine à contenir la liqueur. Le morceau de la dent étant simplement évuidé dans l'intérieur, & travaillé de relief à l'extérieur, il eft certain qu'il devoit être magnifique du tems des Anciens, pour lefquels l'yvoire étoit en fi grande recommandation. On en jugera par les proportions de celui-ci, qui, foumis à la forme naturelle de la dent pour ne point perdre de matière, va toujours en diminuant depuis fa bafe jufqu'à fon extrémité fupérieure.

Les bas-reliefs dont ce vase eft orné ne font pas d'un ouvrage recommandable; de plus ils font un peu ufés par le frottement; cependant on ne perd aucune partie des objets qu'ils repréfentent: on pourroit dire que ce n'eft pas un bonheur pour l'Artifte qui avoit peu de goût & de fçavoir.

On voit Bacchus avec un fatyre, une Bacchante & un Bouc à fes pieds: enfuite, & à quelque diftance, Vénus précédée & environnée par les Amours,

de plus groupée avec fon fils, repréfenté plus fort que les autres Amours, & portant un dard affez confidérable pour le regarder comme celui de Mars: l'Abondance, fans laquelle Bacchus & Vénus marchent avec peine, paroît enfuite; elle eft difpofée fans beaucoup de contrafte, fans aucune élégance, & froidement appuyée fur deux cornes remplies de fruits, & ridiculement placées debout à fes côtés. Les raifins & les pampres qui forment une espèce de frife au-deffus de ces compofitions, font d'une proportion outrée; & les nuages font mal exprimés.

Je crois d'autant plus cet ouvrage du dernier tems des Romains, c'est-à-dire, un peu devant le bas Empire, que l'exécution eft foible; mais qu'elle eft remplie d'une grande réminiscence de très-bons Ouvrages.

Hauteur fix pouces moins une ligne, no. I.

Plus grande longueur de l'ouverture inférieure, quatre pouces huit lignes, no. II.

Plus petit diamètre de la même partie, trois pouces onze lignes.

Plus grand diamètre de la partie fupérieure, quatre pouces deux lignes, no. III.

Plus petit diamètre de cette même partie, trois pouces cinq lignes.

PLANCHE LXXIV.

N. I.

JE fuis bien éloigné de joindre mes conjectures à celles du grand nombre d'Auteurs modernes qui ont parlé du culte de Mithra. Le facrifice représenté fous ce n°. & dont le tems nous a confervé un affez grand nombre de monua donné lieu à des recherches dont le produit n'a pas été confidérable pour l'éclairciffement du culte de cette Divinité. J'ajoûterai plutôt une augmentation d'incertitudes & de doutes en préfentant cette pierre que le hafard m'a

mens,

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