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nenfis; Brenenfium Comes: dans des Titres du XII, XIII Camuzat Prompt. & XIV. fiècles. Jean de Brienne, Cadet de cette Maifon, Antiq. Tricall. fut Roi de Jerufalem en 1209, & Empereur de Conftantinople en 1228.

PLANCHE CXI.

des Belles Let.

Nous ne connoiffons pas toutes les Villes de la Gaule qui ont été célèbres fous l'Empire Romain. Quelquefois les Auteurs & les Géographes n'en ont point parlé, ou leurs Ecrits ont été perdus. Plusieurs de ces Villes ont été totalement ruinées; d'autres font devenues de fimples Villages. Telles ont été la Ville de Crociatonum, capitale, Mém. de l'Ac. des Peuples Unelli, dont on a retrouvé les ruines près Tome XXVIII. de Valogne en Normandie; la Ville capitale des Vidu- Mém. de l'Ac. caffes, dont les ruines fubfiftent au Village de Vieux, des Belles Let près de Caën. On doit la découverte de ces deux Villes Tome 1. à M. Foucault, Intendant de Caën, au commencement de ce fiècle on découvrit environ dans le même tems les ruines de l'ancienne capitale des Peuples Curiofolites, Ibid. à Courfeult, Village de Bretagne, près de Dinant. J'ai donné dans le III. Volume de ce Recueil la position & quelques détails fur deux Villes des Peuples Bituriges, à Drévant & à Cordes; l'une & l'autre avoient été inconnues jufques-là.

Le Village de Grand en Champagne, étoit une de ces anciennes Villes Romaines, dont il ne refte qu'une foible tradition; elle étoit de la Cité des Peuples Leuci, & eft encore du Diocèfe de Toul: elle eft fituée entre Joinville & Neufchâteau, à trois petites lieues de cette dernière Ville. Elle étoit appellée, dans le moyen âge, Grandefæ, & on croit qu'elle eft nommée Grania dans une Charte de l'Empereur Charles le Gros, de l'an DCCCLXXXVI. Elle étoit dans le pays d'Ornois : Pagus Odornenfis. Elle eft encore une Prévôté Royale, qui dépend du Bailliage de Chaumont, dans l'étendue de la

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Voyez le Vol. IIIe. Pl. cxvIII.

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11. & 111. & ce que j'en ai dit,

pag. 431.

Principauté de Joinville, qui appartient à M. le Duc d'Orléans: la Paroiffe eft d'environ 260 feux & de l'Election de Chaumont.

Ce lieu a dû être une Ville confidérable. Sans compter les débris de statues dont j'ai parlé dans le III. Volume de ce Recueil, on y a découvert des statues de marbre, plusieurs canaux & des fouterreins voûtés, des efcaliers à noyau, qui conduifoient à des falles baffes, pavées & foutenues par des piliers. On trouve dans les rues du Village, d'anciens murs qui les traversent en plufieurs endroits, des veftiges de murailles qui foutenoient des jardins en terrasse; & l'on déterre prefque partout de beaux quartiers de pierres travaillées. Il fubfifte encore, du côté du midi, des murs qui montrent que l'ancienne enceinte de la Ville avoit une très-grande étendue. Mais ce qui démontre encore plus clairement la magnificence & le rang dont ce lieu doit avoir joui, ce font les reftes de fon amphithéâtre; il étoit adoffé à une colline : ce choix d'emplacement est ordinaire à cette espèce de bâtiment. Son élévation, du côté du midi, eft encore de 18 pieds; fa pente, du côté du nord, eft de 62 pieds 6 pouces ; l'arêne a encore 30 toises de longueur, & 10 de largeur: il y avoit trois portes de chaque côté de l'arêne, qui conduifoient aux fouterreins de l'amphithéâtre & aux gradins deftinés aux Spectateurs. Dans la partie marquée A, il fubfifte deux portes: la plus élevée a 16 pieds 6 pouces de hauteur & 8 pieds de largeur; la feconde a 11 pieds de hauteur fur 9 de largeur. On voit à côté de la grande porte qui occupoit le milieu, les décombres de la troifième. Les murs de ces portes ont 4 pieds d'épaiffeur, & font conftruits de groffes pierres : on voit en dedans de l'arêne des arrachemens qui défignent une liaison avec d'autres édifices; & l'on préfume que de chaque côté de l'arêne il y avoit un gros bâtiment quarré, c'est-à-dire, ce que nous nommons aujourd'hui un Pavillon. Dans la partie B, on voit des débris felon la disposition ordinaire & la néceffité de la sym

métrie dans ces fortes de bâtimens ; ils font les fondemens de portes femblables à celles dont je viens de parler. La maffe circulaire qui forme l'amphithéâtre a 228 toises de circuit; l'efpace depuis l'arêne étoit partagé en plusieurs gradins de forme circulaire & de hauteur égale : on diftingue encore la communication que ces gradins avoient entre eux par des paffages, dont la largeur étoit de 6 pieds. La partie CC'eft un mur parfaitement conftruit, & qui fuit le contour de l'amphithéâtre; les pierres ont 9 à 10 pouces fur 5 à 6 de parement; elles font pofées par affifes parfaitement égales: ce mur eft renforcé à 4 pieds en contre-bas par un autre en talut. La partie marquée DD préfente les gradins fupérieurs; elle est encore parfaitement de niveau; on commence à la dégrader.

Cet amphithéâtre n'étoit point fermé du côté du nord par aucune forte de bâtiffe, on y a fouillé fans y trouver le moindre veftige. Cet édifice deftiné aux combats de Gladiateurs ou d'animaux, pouvoit auffi fervir aux Spectacles du Théâtre, comme je l'ai remarqué au fujet de l'amphithéâtre de Neris; alors il devoit être fermé par une clôture de charpente; & ce fecond exemple prouve que cet ufage étoit commun dans la Gaule.

Tome iv. p. 368.

L'ancienne Ville de Grand étoit fituée fur une grande voye Romaine : on y arrivoit par deux chauffées, dont l'une du côté du midi fe détachoit à Neufchâteau, de la grande voye qui conduifoit de Langres à Toul: l'autre du côté du nord conduifoit à Nais, Nafium, proche de Ligny, en Barrois; elle eft peu pratiquée aujourd'hui : en fortant: de Grand, elle traverfe beaucoup de bois jufqu'au Village de Mandre, où elle rejoint la grande voye qui conduifoit de Langres à Reims. Cette branche de voye qui fe détachoit à Neufchâteau, Novimagus, & qui paffoit à Grand pour se rendre du côté de Nais, paroît avoir été tracée fur la Table de Peutinger. On ignore le tems de la def- Edit. de Vienne truction de cette Ville: on a trouvé dans l'amphithéâtre des Médailles d'or, d'argent & de bronze, de Vefpafien

en Autriche, de l'année 1753.

& de Fauftine la Jeune. On croit dans le pays que la Ville & l'Amphithéâtre ont été brûlés dans le IVe siècle : en effet, dans cette partie du Théâtre où l'on voit des arrachemens, on trouve des pierres calcinées, des poutres à demi-brûlées, des terres noirâtres & de mauvaise odeur : les habitans appellent l'Amphithéâtre le Château de Julien. On croit que Ste. Libaire, Vierge, y fouffrit le martyre dans le tems des perfécutions, près du lieu où l'on a bâti une Chapelle en fon honneur.

Le plan de Grand a été levé, fous les ordres de M. le Gendre, Ingénieur en chef des ponts & chauffées de la Province de Champagne, par le Sieur Morlat, Géographe; ce plan étoit accompagné d'un Mémoire très-détaillé & très-inftructif, comme M. le Gendre eft capable de les faire & d'en obliger fes amis.

PLANCHE CXII.

Je voyois depuis long-tems, avec autant d'étonnement que de chagrin pour une partie des Arts, que l'on connoiffoit plus de quatre cent espèces de marbres dans l'étendue de la France, & que le marbre blanc s'y trouvoit absolument inconnu; car la diftance & la nature des chemins n'ont jamais permis de regarder comme utile celui des Pyrénées. Je communiquai ma surprise à M. Carrey, qui depuis long-tems accoutumé au travail des mines, étoit fort entendu pour leur exploitation, & par conféquent plus à portée qu'un autre de connoître le produit & l'intérieur de la terre, par rapport à mon objet. Après deux ans de recherches en différentes Provinces, il a trouvé aux environs de la Loire plufieurs carrières de différens marbres. Je donne ici le plan de la plus intéreffante, celle qui produit le marbre blanc; elle eft connue fous le nom de Vandelat, & fituée à cinq lieues au Nord-eft de Moulins-en- Bourbonnois, à trois lieues de la rive gauche de la Loire, à une lieue de la Rivière de Befue, à deux lieues de la

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tite Ville de Donjou, & à une demi-lieue de la montagne du Puy-S.-Ambroise.

Je ne décrirai ni la richeffe, ni les efpèces de marbre que fourniffent les carrières de ce canton; ces détails ne font point de mon objet. Je me contenterai de dire que la carrière de Vandelat est très-abondante; que le marbre qu'elle produit eft moins blanc & moins fin que celui de Carare, mais qu'il a le grain, la couleur, la fierté, enfin toutes les qualités de celui de Paros : ce marbre joint à ces avantages celui de la position; fa diftance & la commodité de la Loire fourniffent avec abondance à la Ville de Paris, non-feulement le marbre ftatuaire, mais tous ceux dont l'espèce peut être nécessaire à cette grande Ville, indépendamment du prix modéré que le voisinage & la facilité du transport procurent néceffairement.

J'ajoûterai, par rapport à l'objet de ce Recueil, que je priai en 1762, M. Carrey d'examiner ces carrières avec attention, & de voir fi elles n'avoient point été ouvertes dans les tems anciens; les fculptures d'un travail commun, trouvées à Paris, à Autun & dans plufieurs autres endroits de la France feptentrionale, m'avoient fait foupçonner que les Romains, quelque grands qu'ils ayent été dans leurs opérations, n'avoient point transporté d'Italie & par terre dans la Gaule, les marbres que j'y voyois employés, & dont j'ai rapporté plufieurs exemples je les foupçonnois encore moins d'avoir fait passer le détroit à des blocs de marbre, pour conftruire des monumens dont l'objet, le travail & la proportion étoient fi médiocres. Je ne me fuis point trompé dans cette conjecture; & les détails fuivans me donnent occafion de parler d'une carrière qui tient fa place dans les opérations des Romains. La Planche de ce numéro fait voir la difpofition de cette ancienne carrière; & je joins la Carte de fes environs à ce petit détail, avec d'autant plus de plaifir que ces entreprifes prouvent l'attention des Romains pour tous les objets qui pouvoient intéreffer la fociété ; & que la Tome VI,

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