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PLANCHE XX.

Nos. I. & II.

Planc. xxv.

CE Cynocéphale ou ce grand finge paroît ici debout, ayant les pattes de devant difpofées de devant difpofées en fuppliant: on le voit au contraire dans le III Volume, affis, prêt à recevoir les adorations & tel qu'il pouvoit être placé dans no. 1. fon Temple: celui-ci nous fait voir encore une autre différence; il repréfente le Phallus. Les détails particuliers de la Mythologie Egyptienne pourroient feuls expliquer les positions variées du même objet : malgré le peu d'efpérance de les éclaircir, il est toujours bon de les présenter au Lecteur: Que sçait-on? Un rayon de foleil perce l'obfcurité d'un nuage au moment le moins attendu. Jẹ joins ici l'explication que Horus Appollo nous donne du Cynocéphale, & qui convient à cette figure.

Les Egyptiens, dit-il, pour indiquer la nouvelle lune, Hieroglyphe peignoient un Cynocéphale debout, levant les mains vers xiv. le Ciel, & portant un Diadême fur la tête : ils le peignoient ainfi, parce qu'il femble que cet animal veut féliciter la lune de ce qu'elle ramene fa lumière.

Cette gravure en creux eft exécutée fur un marbre jaune; elle est peu détaillée, cependant elle n'est pas à beaucoup près de la plus haute antiquité de l'Egypte, car elle eft représentée avec trop de mouvement. La figure du finge est travaillée en hauteur, & le n°. II préfente une ligne de caractères gravés au revers fur la largeur. Je croirois que ces lettres, quoique bien travaillées, font du même tems que la figure du Cynocéphale; & je ne doute pas qu'on ne doive mettre ce petit monument dans le rang des Abraxas; mais il me femble qu'il doit être regardé comme ancien.

Nos. III. & IV.

Cette agate noire gravée en creux & fur les deux faces,

préfente une infcription n°. III, qui paroît être l'objet principal de l'ouvrage, puifqu'elle occupe le plus grand ef pace: on voit fur le plus petit n°. IV. une figure trèsextraordinaire, & qui ne me paroît convenir à aucun genre de monument & de pays. C'est une tête de femme placée au milieu de la réunion de quatre ou cinq corps de ferpens affez allongés, & difpofés de façon qu'ils n'ont aucun rapport avec la tête de Médufe: cette figure m'est abfolument inconnue.

Nos. V. & VI.

Une réflexion simple & naturelle fur le plus d'attributs donnés aux figures ou aux Divinités, s'eft trouvée d'accord avec les obfervations que le deffein de ces n°. m'a occafionné de faire. Je fuis convaincu par mille exemples, que plus les objets de culte font compofés, plus leur époque fe rapproche de nous; en conféquence, ce monument & tous fes accompagnemens fourniroient une preuve des plus frappantes d'un refte de culte Egyptien, repréfenté long-tems après la première antiquité. En effet, il femble que ce foit ici la figure du Soleil ou d'Apollon, traitée à la manière des Grecs, du moins quant à la tête; elle eft de face, & la coëffure paroît formée par des espèces de rayons; mais cette tête eft pofée fur le corps d'un scarabée, dont les quatre aîles étendues couvrent un pareil nombre de bras qu'on a donné à cette figure, qui tient dans chacune de fes mains un fceptre pareil à celui d'Horus. Ce monument ne peut être regardé que comme un Abraxas & des plus chargés, d'autant même que la figure chauffée avec des efpèces de bottes eft pofée fur un ferpent qui mord fa queue, & que, contre l'ordinaire, cet animal décrit un cercle qui n'est nullement régulier. La tête de la figure a éprouvé une petite caffure; on la voit fans regret, d'autant même qu'elle ne fait point de tort à la defcription que je viens d'en donner, & qu'en général, comme en particulier, le travail en eft très-mauvais.

Le fujet eft traité en hauteur, & l'on voit au revers, fur la largeur de la pierre, trois lignes de caractères ; ils font au no. VI. Cette gravure eft exécutée fur une pierre No. VII.

noire.

Selon ce que j'ai dit au fujet de la pierre du no. précédent, & des compofitions chargées, cette gravure doit être encore plus moderne, puisqu'en effet elle ne préfente, pour ainsi dire, aucune trace Egyptienne. Cette tête de coq placée fur un corps cuiraffé à la Romaine, & terminé par deux têtes de ferpent, tient d'une main (car elle a deux bras) un fouet, & de l'autre un bouclier fur lequel il y a deux lettres qui fe reffemblent; on en voit encore deux autres pareilles dans le champ de la pierre : leur fignification m'eft inconnue. Le griffon aîlé & placé au-dessous de la figure ne peut, ce me femble, éclaircir aucune de ces difficultés: on ne voit au revers de cette compofition aucune espèce de caractère.

Je dois avertir que toutes les lettres (du moins le plus grand nombre) qui font rapportées fur les monumens de cette espèce, foit qu'elles ayent été ajoûtées ou gravées dans le même tems, foit qu'elles foient poftérieures, font écrites, quoiqu'en creux, dans leur fens naturel, & pour être lues comme des infcriptions. Ce fait me perfuaderoit que ces gravures n'étoient point destinées comme dans les autres pays à fervir de sceau ou de cachet, mais qu'elles repréfentoient fimplement des mots, des paroles ou des fignes dont la fuperftition étoit flattée, & qu'on lifoit pour obtenir les graces qu'on y croyoit attachées, On peut inférer de cette gravure quel eft l'excès auquel la fuperftition conduit les hommes.

Ce monument eft exécuté fur un jaspe fanguin; & le travail en eft mauvais & groffier.

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PLANCHE XXI.

Nos. I. & II.

que

Je crois que la gravure de ce jafpe nous préfente un Abraxas complet, c'est-à-dire, qu'il a toujours été tel nous le voyons, & que les caractères placés autour de cette figure ont été gravés dans le même tems, ainsi que les lettres ou les fignes que l'on voit au revers no. II.

On voit n° I. un Prêtre de Lycopolis, Ville dans laquelle le loup étoit refpecté; il eft certainement copié d'après un monument Egyptien, & n'a de fingulier que le tau ou la clef, dont la forme eft différente de celles que les figures de l'Egypte portent ordinairement. On lit autour de cette pierre Ouriel, Soukiel & Gabriel, & deux lettres dont on ne démêle pas le fens.

Je ne crois pas avoir encore employé un paffage que Prép. Evan. j'ai trouvé dans Eufebe; & qui convient trop à cette figure pour ne pas le rapporter. Cet Ecrivain dit:

Livre II. P. 50.

Les Egyptens adorent le loup, non-feulement à caufe du rapport que la nature lui a donné avec le chien ; mais par la raifon, difent-ils, qu'Ifis avec fon fils Horus devant combattre contre Typhon, Ofiris etoit forti des Enfers fous la forme d'un loup, pour venir au fecours de fa femme & de fon fils: d'autres difent que les Ethiopiens étant venus attaquer l'Egypte, en avoient été chaffés & mis en fuite par un grand nombre de loups, que cet évenement avoit donné à ce Nome ou à ce Can ton, le nom de Lycopolis.

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Le mot de Michael fe lit au revers: les autres carac tères font indéchiffrables.

N". III. & IV.

queue

Le reffort néceffaire au ferpent pour mordre fa me paroît exiger que fa tête foit élevée ; cette réflexion nous indique par conféquent le fens fous lequel on doit

regarder les caractères qui rempliffent le champ de cette pierre & qui me font inconnus : le revers no. IV. présente des mots en caractères Grecs.

Les lettres & le ferpent font également bien gravés fur une fardoine affez fourde.

N°. V. & VI.

Je n'entreprendrai point de rendre compte du motif pour lequel on a représenté cette figure de jeune homme aîlé, avec celle d'un aigle volant aux côtés de Vénus Anadiomène; mais je dirai que ce monument eft la copie d'un ouvrage qui pouvoit être Grec & qui eft très - mal exécuté. Une caffure a détruit la tête de la femme. On voit affez de la figure pour reconnoître la Vénus que j'ai nommée. Les caractères écrits fur la pierre & fur le revers ne font point difpofés à la manière des Grecs; de plus, le fujet eft gravé fur une ématite. Ces raifons m'ont engagé à regarder ce petit monument comme un Abraxas, mais qui n'eft pas d'une antiquité fort éloignée.

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CETTE pierre ématite quarrée, eft coupée par un bifeau, 'de façon qu'une de fes faces eft plus étendue que l'autre. On voit fur la plus grande une Ifis affife fur une chaife, tenant fur fes genoux Horus enfant. Cette chaife n'a point de marche-pied, contre l'ufage de fa dignité Egyptienne. La draperie, ainfi que la difpofition des figures s'éloignent 'des ouvrages de l'Egypte, ou du moins elles prouvent que le goût de cette Nation avoit éprouvé de grandes altérations par le commerce des étrangers. Le revers ou la plus petite face de cette pierre repréfente le Bacchus Katapogon ou le Barbu, dans le véritable goût du pays, quant la difpofition générale; car le deffein eft non-feulement mauvais en lui-même, mais il n'articule rien.

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