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G. SCIOP- trouve à la p. 28. de ses Amphosides, où il est dit encore p. 199. que le mariage de fon pere & de fa mere s'étoit fait en 1567.

PIUS.

Cette précaution étoit nécessaire pour arrêter le cours des bruits étranges, que ses ennemis répandoient fur ce sujet. Ils prétendoient qu'il étoit né dans un Village, où son pere étoit Foffoyeur; que cet homme ayant gagné quelque argent à ce metier, alla en Pologne, où il fervit chez un Imprimeur; qu'enfuite il fut Colporteur, allant de Village en Village, comme nos Savoyards, vendre de petites marchandifes; qu'ennuyé de cette vie il s'enrôla ; qu'il retourna au Palatinat après la mort de l'Electeur Frederic III. & y obtint un Emploi peu confiderable à Burktreswic; qu'il se mit à vendre du bled, & gagna quelque chose à ce commerce; qu'il passa après à Neagora pour un autre Emploi; qu'au bout d'un an il s'enrôla pour l'expédition de Cologne, & qu'il y eut la Charge de Prevôt d'Armée; qu'après la mort de l'Electeur Louis il retourna à fon premier Poste, & fit valoir par lui-même un Moulin qu'il avoit G. Scropacheté; qu'il fut renvoyé à Neagora PIUS. qui s'étoit révoltée, & y commanda des Soldats; qu'il y fut Brasseur de Biere, & y fit venir sa femme & fa fille. Sa femme, ajoutoient-ils, étoit du pays de Heffe, & avoit suivi en Hongrie un homme qui l'entretenoit; cet homme n'eut pas plûtôt été tué, qu'elle se donna à Scioppius le pere, qui la méprisa depuis de telle forte, qu'il la faisoit travailler. comme une Servante, fans la voir & fans lui parler. Au contraire, il faifoit manger sa Servante à sa table, & la recevoit dans son lit. La fille, fidelle compagne de la mere dans cet état de recluse, épousa un Scélerat, qui auroit perdu la vie par la main d'un Bourreau pour crime de bestialité, s'il n'eût pris la fuite. Sa femme en son abfence se prostitua à un autre, & devint groffe. On la mit en prison, & fi elle n'eût trouvé moyen de s'évader, elle auroit été punie publiquement de fon adultere.

Tous ces faits se trouvent dans une Satyre publiée contre Gaspar Sciop-. pius, fous le titre de Vita & parentes:

PIUS.

G. Scior-Gafp. Scioppii. Mais il est probable que ses ennemis en ont usé à fon égard, comme il en ufoit envers eux!; c'est-à dire, qu'ils ont pris dans leur imagination la plupart des particularités qu'ils ont débitées sur lui.

Le nom de Scioppius étoit originairement Schoppius, com meil l'a pris à la tête de ses premiers Ouvrages; mais il le changea, pendant fon féjour en Italie, en celui de Scioppius, pour faciliter aux Italiens le moyen de le mieux prononcer conformément à fon origine.

Gasp. Scioppius fit fes Etudes à "Amberg, & enfuite à Heidelberg, & il fit imprimer dans cette derniere Ville plusieurs de fes Poëfies en 1593. n'ayant point encore accompli fa 17. année.

L'année suivante 1594. il pafla à "Altorf, où il prit des leçons de Nicolas Taureilus, Philofophe & Medecin, & de Conrad Rittershufius, Jurifconfulte.

Il alla en 1595. continuer ses Etudes à Ingolstadt, d'où après un séjour de deux ans il retourna à Altorf. 11

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ne demeura pas long-tems dans cette G. SCIOP derniere Ville, puisqu'il passa en Italie en 1597.

Il avoit professé jusques-là la Religion Luthérienne, mais il l'abjura Rome en 1598. pour embrasser la Catholique. Il se vit depuis orné de plusieurs titres pompeux, dont il a eu soin de relever fon nom à la tête de ses Ouvrages. Il fut fait Patrice de Rome, Chevalier de S. Pierre, Conseiller de l'Empereur, du Roi d'Espagne, & de l'Archiduc, Comte Palatin, enfin Comte de Clara Valle. Il reçut de plusieurs Princes Souverains des témoignages avantageux d'estime dans des lettres, qu'il n'a pas manqué de faire valoir. Malgré tout cela, fa fortune fut toûjours médiocre; il est vrai qu'il attribuë cette médiocrité à son désinteressement, qui lui faisoit refuser tous les presens que les Princes & les personnes de consideration lui offroient, & qu'il déclare qu'il étoit content du peu de bien qu'il avoit, & de ce que fes Ouvrages pouvoient lui var Loir; mais il pourroit bien y avoir un peu de fanfaronade dans ce qu'il dit Tome XXXV

P

PIUS.

PIUS.

G. SCIOP-fur cet article, comme il y en a dans tout ce qu'il dit sur les talens qu'il avoit reçu du Seigneur, dans un Ouvrage, dont je parlerai dans la fuite.

Ita

Il fit depuis ce temps differens & demeura tantôt en voyages, lie, tantôt en Allemagne, comme on le voit par ses Ouvrages. En pafsant par Venise en 1607. il cut une conference avec Fra-Paolo, & employa les promesses & les menaces pour le mettre dans les interêts du Pape. Cela joint au livre qu'il avoit compofé contre les Vénitiens dans l'affaire de leur interdit, fut cause qu'on l'arrêta Prisonnier; mais il ne demeura en Prison que trois ou quatre jours, après lesquels il eur ordre de se retirer promptement.

Il se rendit l'année suivante 1608. dans le Palatinat, pour recueillir la fucceffion de fon pere, ou plûtôt pour en obtenir main-levée, parce que les Magistrats s'en étoient saisis, pour quelques malversations, qu'on attri buoit au défunt.

Il étoit en Espagne en 1614. & ce fut le 21. Mars de cette année, qu'il

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