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Son deffein n'étoit pas de rendre P. A cette Piéce publique, mais de la BERT. communiquer feulement à fes amis. Mais fes intentions ne furent point fuivies ; car ayant, après le cours de fes études, quitté la Province pour quelque temps, & étant venu à Paris pour s'y former dans l'usage du Monde, & pour y prendre le goût de la belle Litterature, fon Pere profita de fon abfence pour faire imprimer ce petit Ouvrage.

De retour à Lyon, il donna toute fon application à l'étude du Droit & prit enfuite le parti du Barreau. Le fuccès des premiéres caufes qu'il plaida fembloit l'inviter à continuer; mais fes frequentes infirmités, & la foibleffe de fon temperament l'obligerent de s'arrêter au milieu de fa courfe, & de fe borner aux Confultations.

Il fit pendant plufieurs années la fonction de Procureur du Roy dans a Jurifdiction de la Confervation des Privileges des Foires de Lyon. En 1700. la Ville de Lyon le choifit pour un de fes Echevins. Il fut nommé quelque temps après Procureur du

P. Au-Roy de la Police de la même Ville BERT. Charge qu'il a exercée jufqu'a fa mort, de même que celle de Juge de l'Archevêché & Comté de Lyon. Tous ces emplois ne l'empêcherent point de cultiver toujours les Belles-Lettres. Il amaffa une Bibliotheque nombreuse & bien choifie qu'il donna de fon vivant, c'eft-àdire en 1731. à la Ville de Lyon, à condition qu'elle feroit publique. Sur cela la Ville lui en laiffa la joüiffance pendant fa vie, & lui affigna deux mille livres de penfion viagere, & cinq-cens Ecus de rente après fa mort à M. Duchel fon Neveu. M. Claude Broffette, Avocat de Lyon, connu par fon Commentaire fur Boileau en fut fait Bibliothecaire lorfque la Ville de Lyon s'en fut mife en poffeffion.

Il mourut le 18. Février 1733. âgé de 91. ans.

Il a été du nombre de ceux, qui commencerent à faire à Lyon des Af femblées Académiques, qui furent en 1724 établies en forme d'Academie reglée, par des Lettres-Patentes du Roy, fous le Titre d'Académie

des Sciences & des Belles-Lettres. P. Av Catalogue de fes Ouvrages.

1. Retour de l'Ile d'Amour. Je ne fçai en quelle année ce petit Roman a été imprimé.

2. Recueil de Factums & Memoires fur plufieurs Questions importantes du droit Civil, de Coutumes, & de Difcipline Ecclefiaftique. Lyon 1710. in 4°. Deux Tom. Aubert, qui a donné ce Recueil, promettoit d'en donner la fuite, mais il n'a point exécuté cette promeffe. Une chofe qu'il falloit s'obferver, étoit de join

dre les Factums ou Mémoires con

traires avec l'Arrêt ; ce que l'Editeur n'a pas toujours obfervé. C'eft peutêtre là la caufe du peu de fuccès de fon entreprife, qui étoit fort louable en elle-même

3. Dictionnaire de la Langue Françoife Ancienne & Moderne de Pierre Richelet; augmenté de plufieurs Additions d'Hiftoire, de Grammaire, de Critique, de Furifprudence, & d'un nouvel Abrégé de la vie des Auteurs citez dans tout l'Ouvrage. Lyon 1728. in-Fol. Trois Vol. It. Amfterdam 1732. in-4°. Deux Vol. Aubert eft

BERT.

P. Au-Auteur des Additions qui vont BERT. un tiers de l'Ouvrage; mais l'Abrégé de la Vie des Auteurs eft de M. l'Abbé le Clerc.

4. On trouve dans les Nouvelles Littéraires de La Haye Tom. 3. p. 324. l'Abrégé d'une Differtation fur Les Pleureufes à gage, queles Anciens mettoient dans les Convois Funebres; laquelle Aubert avoit lûe dans l'Académie de Lyon le 16 Mars 1716. 5. Difcours lu dans la Seance publique de l'Académie de Lyon du 8. Mars 1729. à la reception de M. Aulas, Avocat Général de la Cour des Monnoyes. Inferé dans les Mémoires de Littérature & d'Hiftoire du P. Def molets. Tom. 10. p. 295.

6. Differtation fur l'usage des Etriers. Inferée dans la Bibliotheque Françoife. Tom. 18. p. 316. Il avoit lû catte differtation dans l'Académic de Lyon le 17. Juin 1732.

V. Voyez fon Eloge dans le Mercure de May 1733. La Bibliotheque du Richelet par l'Abbé le Clerc. L'Hiftoire Litter aire de Lyon du P. Colonia Tom. 2. p. 823. Rien n'eft plus maigre que l'Article qu'il en donne..

JEAN-JOSEPH ORSI.

I à Brio Ju

Ean-Jofeph Orfi naquit à Bou- J-J.OR

le

Orfi, Patrice de cette Ville, & de
Girolama Caftiglioni, de Mantoue.
Ayant eu le malheur de per-
dre dans fon enfance fon Pere
qui l'aimoit paffionnément, & dont
il étoit fils unique, il trouva dans
fa Mere de quoi fuppléer à fon dé-
faut, & fut élevé avec beaucoup de
foin par
par des Maîtres particuliers, qui
lui apprirent les Elemens des Hu-
manités & de la Rhétorique.

Il étudia enfuite la Philofophie'
Ancienne fous Magnani, fameux
Profeffeur de Boulogne, & la Jurif-
prudence fous Cavazzi.

La délicateffe de fon tempéra ment lui fit interrompre fes Etudes reglées, & il trouva pendant ce temps-là occafion de lier un commerce particulier avec Geminiano Montanari, Modenois, qui étoit alors Profeffeur en Mathématique à Boulogne, & qui le fut depuis à Pa

doue