A TO I. Nulla poteft mulier tantùm fe dicere amatam I V. QUITTEZ, Amours,quittez vos demeures tranquilles*: Il eft des lieux plus beaux, de plus charmans azyles. Doux enfans du Plaifir & de la Volupté, Volez vers le féjour par Zelmire habité: Dans fes bras, à fes pieds, que ne puis-je vous fuivre! * Cette pièce a été imprimée dans l'Almanach des Muses (1768, page 8) mais l'Auteur y a fait quelques changemens, Écoutez: fi Zelmire, afflife fur des fleurs, Du Midi dévorant évitant les chaleurs, Se préfente à vos yeux fous un berceau champêtre, C'eft ton Amant, c'eft moi: j'ai franchi l'intervalle Je viens jurer des feux qui ne mourront jamais : Le Ciel n'a pas toujours garanti du parjure; J'aime mieux attefter Zelmire & la Nature: La Nature eft fi belle, & fi belle par toi! Je la prends toute entière à témoin de ma foi. Que les tendres Oifcaux, mourans fous ces ombrages, ,, Changent en cris plaintifs leurs amoureux ramages; Que la vigne & l'ormeau l'un à l'autre attachés, „, Séparés déformais, languiffent defféchés ; ,, Que les pleurs de l'Aurore & la fraîche rosée دو دو N'hume&tent plus le fein de la terre épuifée; ,, Qu'au licu des doux parfums, dont l'Abeille compofo Son nectar, exprimé du lys & de la rose, ,, Les fleurs n'exhalent plus, fous ces bofquets obfcurs, ,, Qu'une odeur importune & des poisons impurs; ,, Que l'onde des ruiffeaux, que celle des fontaines, ,, Que l'ombre des vallons, que les tréfors des plaines; ,, Que tout rentre, en un mot, dans l'éternicl cahos, " Si mon cœur, loin de toi, goûte quelque repos. Amours, charmans Amours, joignez à mes promeffes Le gage des baifers & le feu des careffes. Appellez les Plaifirs pour fceller mes fermens. N'oublicz pas, Piacez encor, placez quelques fleurs fur fon fein; Volez, Amours !... fon cœur faura bien me nommer. ETRENNES Α ΤΟΙ (*): Hanc, vos Pierides, feftis cantate Calendis... Dignior eft veftro nulla puella choro. Tibul. L. IV. Tu con V. U connois tous les voeux que mon cœur peut former: Ce fentiment fi cher, ce plaifir de m'aimer, Pere dénaturé, dévore fes enfans? (*) Cette Piece a été imprimée dans l'Almanach des Mufes (Année 1773, page 64, ) sous le titre d'Étrennes à Delphire. Ils ont paffe leurs plus beaux jours. On fent un vuide affreux dans fon âme étonnée; Eft celle qui finit, & non celle qui naît. De plus doux fermens à nous faire? (Le bail figné par nous, & figné fans retour) Par un baifer tu paîras le Notaire. |