LA SECONDE. Sont ses mets les plus agréables. LA TROISIÈME. C'est son breuvage le plus doux. presse. Chantons, on nous l'ordonne ; et que puissent nos chants Du cœur d'Assuérus adoucir la rudesse, Que le peuple est heureux, Craint de tout l'univers, veut encore qu'on l'aime! TOUT LE CHOEUR. O repos! & tranquillité! O d'un parfait bonheur assurance éternelle, Dans ses conseils a toujours auprès d'elle Les quatre stances suivantes sont chantées alternativement par une voix seule et par le chœur. Rois, chassez la calomnie: Ses criminels attentats Des plus paisibles états Troublent l'heureuse harmonie. La vengeance est dans son cœur, UNE ISRAÉLITE, seule. D'un souffle l'aquilon écarte les nuages; UNE AUTRE. J'admire un roi victorieux, Que sa valeur conduit triomphant en tous lieux: UNE AUTRE. La veuve en sa défense espère; UNE AUTRE. De l'orphelin il est le père; TOUTES ENSEMBLE. Et les larmes du juste implorant son appui Dans le sang innocent ta main va se plonger Détourne, roi puissant détourne tes oreilles UNE AUTRE. Ainsi puisse sous toi trembler la terre entière ! Que de ton bras la force les renverse; Que de ton nom la terreur les disperse : Que tout leur camp nombreux soit devant tes soldats Comme d'enfans une troupe inutile; Et si par un chemin il entre en tes états, Qu'il en sorte par plus de mille. SCÈNE I V. crètes : Une noble pudeur à tout ce que vous faites Donne un prix que n'ont point ni la pourpre ni l'or. Quel climat renfermoit un si rare trésor? ESTHER. Je ne m'égare point dans ces vastes désirs. J'ose vous implorer, et pour ma propre vie, A périr ! Vous! Quel peuple? Et quel est ce mys tère ? Je tremble. AMAN à part. ESTHER. Esther, seigneur, ent un Juif pour son père: De vos ordres sanglants vous savez la rigueur. Ah! de quel coup me percez-vous le cœur! Vous la fille d'un Juif! Hé quoi! tout ce que j'aime, Cette Esther, l'innocence et la sagesse même Que je croyois du ciel les plus chères amours, Dans cette source impure auroit puisé ses jours! Malheureux ! ESTHER. Vous pourrez rejeter ma prière : Mais je demande au moins que, pour grace der nière, Jusqu'à la fin, seigneur, vous m'entendiez parler, que sur-tout Aman n'ose point me troubler. Et Parlez. ASSUÉR US. ESTHER. O Dieu, confonds l'audace et l'imposture! Ces Juifs, dont vous voulez délivrer la nature Que vous croyez, seigneur, le rebut des humains, D'une riche contrée autrefois souverains, Pendant qu'ils n'adoroient que le Dieu de leurs pères Ont vu bénir le cours de leurs destins prospères. Les Juifs à d'autres dieux osèrent s'adresser : Dieu fit choix de Cyrus avant qu'il vit le jour, Cyrus, par lui vainqueur, publia ses bienfaits, mence: Les Juifs par-tout de joie en poussèrent des crís. AMAN. De votre gloire! moi! Ciel ! le pourriez-vous croire ? Moi qui n'ai d'autre objet ni d'autre dieu....... ASSUÉRUS. Tais-toi. Oses-tu donc parler sans l'ordre de ton roi ? ESTHER. Notre ennemi cruel devant vous se déclare. C'est lui; c'est ce ministre infidelle et barbare Qui, d'un zèle trompeur à vos yeux revêtu Contre notre innocence arma votre vertu. |