dans le Chriftianifme même, qui paroiffent ne point goûter une fin fi noble & fi Chrétienne. L'anonyme, par exemple, qui s'eft approprié les 26. Tomes de nos Lettres, & qui tout récemment les a fait imprimer fous le titre de Recueil d'Obfervations curieufes, &c. n'a pas fait difficulté dans cette Edition tronquée, de fupprimer · généralement tout ce qui regarde la Religion, tout ce qui a rapport à la vertu, à l'édification, & à la piété. Pour nous, loin d'adopter ce nouveau Syftême, nous nous ferons toujours un devoir de mêler tellement dans set.Ouvrage l'agréable à l'utile, que les chofes édifiantes en foient véritablement l'ame, & que ce qu'il y aura de curieux, n'en foit, pour ainfi dire, que l'accessoire, & comme un fimple accompagnement. Tandis que la main de Dieu s'appefantiffoit fur le Pérou, par le terrible fléau dont je viens de parler; la partie de l'Inde, qui eft fous la domination du Roi de Portugal, a éprouvé, au contraire, les plus grandes faveurs du Ciel, par des victoires & des conquêtes qui ont rendu le nom Portugais redoutable à toutes les Nations voisines. On peut dire que l'ouverture du Tombeau de faint François Xavier, fut comme les prémices & le gage certain de cette éclatante profpérité. Perfonne n'ignore qu'après la mort de ce grand Apôtre, fon.. Corps refta: plufieurs mois dans la terre, fous la chaux vive, fans rien perdre de fa fraîcheur & de fa beauté ;: mais la merveille de nos jours eft qu'au bout de deux fiécles, le Ciel le préferve encore de la corruption. 再 Ce fut en 1744 que M. d'Almeida, Marquis de Caftelnuovo, Vice-Roi des Indes, & M.PArchevêque de Goa, tous les deux nouvellement arrivés de Lisbonne, vinrent par ordré du.. Roi de Portugal dans notre Maiz: fon de Goa, & demanderent avec inftance qu'il leur fût permis de baiser au nom de S. M. les pieds de l'Apôtre des Indes & du Japon. Cette demande n'étoit pas de nature à pouvoir être refusée. On fit donc après les préparatifs néceffaires, l'ouverture du Tombeau, & l'on vit, avec une joye inexprimable, le vénérable Corps, parfaitement confervé, n'exhalant aucune mauvaise. odeur, & paroiffant même environné d'une fplendeur extraor- » dinaire. La tête du Saint a encore fes cheveux. On examina fon vifage, fa main, fa poitrine.& fes pieds, & l'on n'y re " marqua aucune altération. Après avoir confidéré avec respect & avec admiration ce Saint dépôt, on le mit dans un nouveau cercueil plus décent, & plus digne de ce riche tré for. Le Vice-Roi, & après lui l'Archevêque revêtu de fes habits Pontificaux, s'approcherent du Saint ; le Prélat ôta fa mître &la mit à fes pieds : l'un & l'autre demeurerent près d'une demi-heure à genoux, en Oraifon, verfant avec abondance de ces larmes délicieufes, que la piété fait répandre. Enfuite ils lui baiferent les pieds,&nommerent diftinctement toutes les Per |