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& à celle de tout le roïaume d'Angleterre.

Propofitions envolées par Elita

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Elle ne laiffoit pas de publier qu'elle fouhaitoit A N. 1570. de rétablir Marie dans fon roïaume, tant que cela VI. ne porteroit aucun préjudice à l'Angleterre, & pour vos are. le faire croire au public, elle envoïa Cecil à cette Cambden annal. princeffe pour lui faire les propofitions fuivantes. regni Elifabeth. 1. Que Marie ratifieroit le traité d'Edimbourg faith bift, lib. depuis plus de dix ans, & qu'elle renonceroit au droit qu'elle prétendoit fur la couronne d'Angleterre pendant la vie d'Elifabeth & celle de fes enfans legitimes. 2. Qu'elle ne feroit, ni ne renouvelleroit aucun traité avec quelque puiffance que ce fût contre l'Angleterre. 3. Qu'elle ne recevroit point de foldats étrangers en Ecosse. 4. Qu'elle n'entretiendroit aucune intelligence avec les Anglois & les Irlandois, fans le confentement de la reine d'Angleterre. 5. Qu'elle rendroit de bonne foi les Anglois & Irlandois fugitifs, quand Elisabeth les redemanderoit. 6. Qu'elle dédommageroit les Anglois des frontieres des pertes qu'ils avoient fouffert dans les dernieres incurfions. 7. Qu'elle feroit exactement informer, suivant les loix, des meurtres de Henri de Darlay & du comte de Murray. 8. Qu'elle donneroit fon fils pour ôtage en Angleterre. 9. Qu'elle ne se marieroit avec aucun Anglois fans en parler à la reine, ni avec aucun autre, fans le confentement des états d'Ecofle. 10. Qu'elle empêcheroit les Ecoffois de passer en Irlande, sans l'agrément de la reine. 11. Qu'elle donneroit six ôtages tels qu’Elisabeth les demanderoit. 12. Que fi elle entreprenoit contre la reine d'Angleterre quelque chofe de contraire au traité

elle perdroit le droit qu'elle prétendoit fur la couA N. 1570. ronne d'Angleterre. 13. Que les châteaux de Hum & de Fadft demeureroient encore trois ans à l'Angleterre. 14. Qu'on remettroit aux Anglois quelques forts fur la frontiere de Galloway ou Cantyr, pour empêcher les Ecoffois d'inquieter l'Irlande. 15. Enfin que tous ces articles feroient approuvez & confirmez dans une assemblée générale des états.

VII. Réponse de la reine d'Ecoffe a

Elifabeth.

45.

fir

La reine d'Ecosse aïant entendu ces propofitions, y une réponse générale, & s'excufa d'en donner De Thou ibid. lib. une particuliere à chaque article, fans le consentement des chefs de fon parti en Ecoffe, aufquels elle pria qu'on les voulût bien communiquer. Elle fe contenta de déplorer fa fituation, de blâmer la mémoire du comte de Murray, du meurtre duquel on demandoit qu'on informât, suivant les formes de la juftice; d'excufer le duc de Norfolk, & d'afsurer qu'elle mettoit toute fon esperance en la bonté d'Elifabeth. A l'égard de fes confeillers, à qui l'on avoit auffi communiqué les propofitions, ils répondirent, que le traité avec les François, qui avoit tant coûté à l'Ecoffe, ne pouvoit être rompu, fi les pertes qu'on en fouffriroit, n'étoient abondamment compenfées par les Anglois. Que Marie confentiroit librement à la plupart des articles, aufquels on vouloit obliger les Ecoffois, fi les Anglois promettoient de faire la même chofe. Qu'il feroit permis d'informer de la mort de Henri de Darlay & du comte de Murray, suivant les formes de la justice. Qu'on ne pouvoit donner le roi pour ôtage, parce qu'il étoit en la puiffance de ceux qui faifoient fervir fon nom de prétexte à leur rebellion

contre

contre la reine : Qu'au reste il étoit inoüi qu'un autre prince prescrivît à une reine libre des conditions pour se marier: Que fi l'on fait un traité, elle ne refuse pas de donner pour ôtages qui l'on voudra des grands feigneurs d'Ecoffe, pourvû qu'on en excepte le duc de Châtelleraut, les comtes d'Huntley, d'Argile & d'Athol : Que fi l'on entreprenoit contre l'Angleterre quelque chofe qui fût contre le traité, elle consentoit d'être privée de son droit sur le roïaume d'Angleterre, pourvû que Elifabeth promît de fon côté la même chose.Que quant à la demande qu'on faifoit des châteaux de Hum & de Fadft, il en falloit traiter avec les feigneurs des lieux. Et que c'étoit vouloir entretenir une guerre perpetuelle en Ecoffe, que de demander des forts dans Galloway & dans Cantyr.

Comme l'on ne s'accordoit point, & que cependant la reine d'Angleterre étoit informée des mouvemens qu'on faifoit auprès du pape & du duc d'Albe en faveur de Marie; elle fit prolonger la tréve, & differer l'affemblée des états, Alors l'évêque de Roff, qui avoit été élargi, & qui ne perdoit point de temps pour avancer les affaires de Marie, envoïa au pape & à Philippe II. une copie des conditions propofées, & les avertit que, fi l'on n'envoïoit promptement le fecours qu'on avoit promis, Marię feroit forcée de traiter avec Elifabeth, fans en rien communiquer, ní avec ses amis, ni avec les princes alliez ; il les prioit de ne pas laiffer échapper l'occafion la plus favorable qu'on pût avoir de rétablir la réligion dans ces grandes provinces, & de remettre fur son thrône une reine, qui avoit été

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dépouillée de fon roïaume par des hérétiques : mais A N. 1570. les follicitations de l'évêque ne produifirent aucun effet. Le roi d'Efpagne ne s'occupoit alors que de fon mariage avec Anne d'Autriche, fille de l'empereur Maximilien, & renvoïoit tout au duc d'Albe, qui étoit affez occupé dans les Païs-Bas; & le pape fe contenta d'envoïer de l'argent, qui ne fervit pas à rétablir les affaires.

IX. Travail des theo

vain, aufquels fe

nus.

47.

blioth. Hifpan.

Pendant que ces troubles agitoient l'Angleterre logiens de Lou- & l'Ecoffe les théologiens de Louvain s'applijoint Arias Monta- quoient à l'examen des livres des hérétiques, & de ceux qui étoient déja défendus, pour interdire la De Thou ibid. lib. lecture des uns & des autres. Cet examen fini, ils Nicol. Ant. bi- firent une table des corrections que méritoient plufieurs de ces ouvrages, & elle fut publiée l'année fuivante avec un privilege de Philippe II. roi d'Efpagne, qui défendoit à toutes perfonnes de quelque condition qu'elles fuffent, d'y ajoûter ou retrancher. Le celebre Arias Montanus eut beaucoup de part part à ce travail; ce fut lui que fa majesté catholique emploïa à une nouvelle édition de la bible, femblable à celle d'Alcala faite par les foins 'du cardinal Ximenès. C'étoit l'homme du monde le plus propre pour ce grand deffein. Pour l'executer il vint dans les Païs-Bas ; mais quelques affaires, que fes envieux lui susciterent, l'aïant obligé de fe rendre à Rome, l'execution de fon projet fut fufpenduë. Lorsqu'il fut de retour en Espagne, le roi lui offrit des évêchez qu'il refusa, & il se contenta de quelques moindres bénéfices.

X. Concile de Ma

lines.

L'on tint dans le mois de Juin à Malines un concile provincial, où présida Martin Rithove,

cil, tom. 15.

évêque d'Ypres, en l'abfence d'Antoine Perrenot cardinal de Granvelle, archevêque de la ville; A N. 1570. l'on y traita de mettre à execution les décrets du Labbe collect. conconcile de Trente. Les actes de ce concile font fignez des évêques d'Ypres, d'Anvers, de Ruremonde, de Gand, de Bruges, de Bofleduc & de Maximilien Morillon, vicaire général du cardinal de Granvelle archevêque de Malines.

On y lit d'abord quelques décrets; dont le premier eft pour l'ouverture du concile. Le fecond excuse l'absence de l'archevêque. Le troifiéme décide que l'ordre de la féance ne portera préjudice à perfonne. Le quatriéme eft fur la réception des décrets du concile de Trente. Le cinquième marque la formule de cette réception, & de la profeffion de foi. Le fixiéme parle des abfens & de leurs procureurs. Le feptiéme ordonne aux évêques de n'admettre aucune profeffion de foi qui ne foit conforme à celle qui eft marquée dans ce concile. Enfin le huitiéme veut que les évêques vifitent les églifes de leurs diocefes, même exemptes, & & que s'ils y trouvent quelques ftatuts ou réglemens contraires aux décrets du concile de Trente, qu'ils les réforment. Enfuite on lit neuf chapitres fur le baptême, cinq fur la promotion aux ordres, fept fur les fiançailles & les mariages, dix-huit fur la célébration de l'office divin, cinq fur l'observation des fêtes, deux fur les jeûnes, deux fur les images, deux fur les indulgences & les fuperftitions, quatre fur les évêques & leur devoir, fix fur les droits des expeditions des fécrétariats des évêques, neuf touchant les miniftres de l'église & de leur réfidence, dou

XI.

Matieres qui furent traitées dans

ce concile.

Labbe collect. con

cil. tom. 15. f. 799.

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