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par lequel le roi défendoit expressément d'inquié

AN. 1572. ter perfonne au fujet de la religion, à l'exception de ceux qui auroient confpiré contre lui : il vouloit de plus, que ceux qui étoient prifonniers pour cause de religion, fuffent mis en liberté ; qu'on les rétablît dans leurs biens, & qu'ils fuffent fous la protection des gouverneurs, qui répondroient en leur propre & privé nom, de tout ce qui pourroit leur arriver de mal. La modération de ces édits, fit revenir beaucoup de gentilshommes chez eux, qui fans cela fe feroient mis à la tête des peuples épouvantez, ou auroient demandé du secours aux princes Proteftans.

LVIII.

Les Rochellois

Pendant que la cour en ufoit ainfi pour appaiser demandent du fe- les Calviniftes ; les Rochellois qui perfiftoient toûcours aux Anglois. jours à refuser à Biron l'entrée de leur ville, enDe Thou loco voïerent des députez en Angleterre au comte de

Suprà.

Montgommery, qui s'y étoit retiré avec le vidame de Chartres, pour l'engager à venir prendre leur défense. Le roi voïant leur opiniâtreté, envoïa ordre le 6. de Novembre à Biron, de leur déclarer la guerre fans differer davantage, fuppofé qu'ils perfiftaffent à lui refufer l'entrée de leur ville, & de les traiter comme des ennemis rebelles à leur fouverain & criminels de leze-majefté. Suivant ces ordres, l'on envoïa d'abord quelques ingénieurs avec des galeres pour reconnoître les fortifications de la place, mais ils furent repouffez à coups de canon : enfuite l'on commença à faire ouvertement la guerre, quoi qu'avec lenteur, parce qu'on vouloit auparavant épuiser tous les moïens de gagner les habi

tans.

ns cette vûë, le roi leur envoïa François de la Calvinifte, que le duc de Longueville son anmi avoit engagé de venir à la cour. Avant de e partir, le roi l'entretint en particulier dans de Gondi, & après avoir excusé le mallacre aint Barthelemi, autant qu'il le put faire, & ›ir remis les biens de Teligny, dont il avoit la fœur : il loüa fon intégrité, fon grand je & fon éloignement de toute faction, & lui anda de travailler à la tranquillité du roïauz au falut des Rochellois. La Nouë s'excufa d auprès de fa majefté, fur fon peu de crédit incapacité à bien conduire une fi grande af& il ne se rendit aux instances du roi, qu'à ion que ce prince ne fe ferviroit pas de lui e d'un traître ; il voulut que le roi lui donnât le roïale, que le tout fe pafferoit de bonne

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I. X.

Comment il fut

artit pour la Rochelle avec Jean-Baptiste gne Florentin, que le roi lui donna moins accompagner que pour obferver fa conduite; a Noue n'étoit pas fâché d'avoir un témoin toiture & de fa fincerité. Comme on lui refurée de la ville, il s'arrêta dans le village de : des députez de la Rochelle l'y reçurent af& feignirent de ne le pas connoître. Quel- reçu par ceux de ns le raillant même fur le perfonnage qu'on oit joüer : Est-ce là 'ce la Nouë, difoient-ils, fuprà. écu dans une fi étroite liaison avec nous, & oît aujourd'hui fi different de ce qu'il étoit il as long-tems ? lui qui avoit entrepris de nous re avec tant de courage & de fermeté, fans

la Rochelle.

De Thox loco

fieurs endroits de Paris, & qu'elle l'envoïa enfuite AN. 1572. avec le Jesuite Maldonat dans le païs Meffin, où ils Beze hift. ecclef. firent une ample moisson. Il fe rendit auffi de Mets lib. 16. pag. 475. à Sedan à la priere du duc de Montpenfier, pour tra

XLVII.

Ils écrivent au pape.

iDe Thou in hit.

Spond. boc anno 27. 16.

vailler à la conversion de Françoise fa fille, femme de Robert de la Mark, duc de Bouillon, mais il ne gagna rien fur l'efprit de cette dame; & lui-même chagrin du peu de fuccès de ce voïage, & se voïant blâmé par les amis qu'il avoit en Allemagne, rentra dans le parti des prétendus réformez dans lequel il mourut.

3.

Le roi de Navarre & le prince de Condé, écrivírent au pape le d'Octobre : ils marquoient dans leur lettre, qu'ils reffentoient une vive douleur d'alib. 53. pag. 837. voir été fi long-tems exclus de la communion de l'églife par la fauffe doctrine dans laquelle ils avoient été inftruits dès leur jeuneffe. Que ce n'étoit pas tant la faute de leurs peres, que celle de ceux qui les avoient féduits : qu'après avoir reconnu leurs erreurs par les fages avertiffemens du roi, de la reine mere, des freres de fa majefté, du cardinal de Bourbon & du duc de Montpenfier, ils les avoient déteftez, & avoient mis leur confeffion de foi entre les mains de fon nonce; qu'ils étoient affurez par la confiance qu'ils avoient dans fa charité, dont ils imploroient la clémence, qu'il voudroit bien les recevoir dans le fein de l'églife, & ils le prierent en par riculier de leur accorder les difpenfes néceffaires pour la validité des mariages qu'ils avoient contractez fans cette formalité. Le pape touché de ces témoignages de foumiffion, leur répondit le premier de Novembre; les combla de louanges, & non-seulement

envoïa

les dispenses, mais confirma par une bulle : le mariage des deux princes. endant le roi de Navarre pour donner des plus fenfibles de fon changement & de fon i l'église, fit un édit le 16. d'Octobre, par fuivant le confeil de fa femme, de la reine du cardinal de Bourbon fon oncle, il dél'exercice de la religion Calviniste dans tous , & particulierement dans la principauté de il ordonna auffi par le même édit, le rétaent de la religion Catholique, la reftitution is ecclefiaftiques qu'on avoit enlevez au clerle banniffement des miniftres du païs, s'ils ent d'abjurer leurs erreurs. Antoine de Gramgouverneur du Bearn, fut porteur de cet chargé de fon exécution: mais les Bearnois ent de fe foumettre, fous prétexte que leur in n'étant pas libre, n'agiffoit, felon eux, que ftigation des perfonnes qui le retenoient prifonnier, & qui gênoient, difoient-ils, cience. Le roi fit auffi un édit, par lequel il de toutes charges publiques ceux qui faincore profeffion du Calvinifme, quoiqu'ils at renoncé exterieurement, foit que ces fuffent militaires ou de judicature; on n'en que ceux qui exerçoient les moindres charqui avoient fait publiquement abjuration erreurs. Charles, duc de Lorraine, avoit à fes fujets dès le 14. de Septembre, l'exera religion Protestante, que la licence, diavoit introduit dans fes états malgré lui & ordre: il permit toutefois aux Proteftans

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de vendre leurs biens dans l'espace d'une année, & AN. 1572. d'aller habiter dans d'autres païs.

XLIX. Mort de Sigif

Mezeray abregé

4°. de l'édit. de

Spond. hoc anno

7.2.1.

Sigifmond Augufte, roi de Pologne, mourut le mond Augue, 7. de Juillet de cette année 1572. à Knichin en Liroi de Pologne. thuanie, dans la cinquante-deuxième année de fon De Thom ut fup; âge, & la vingt-cinquième de fon regne, fans laifchron. tom. 3. in- fer aucune pofterité, quoiqu'il eût époufé trois fem1717. pag. 2 +8. mes, Ifabelle d'Autriche, Barbe Radzewill, & Catherine d'Autriche : la premiere & la troifiéme étoient filles de l'empereur Ferdinand I. Sigifmond fut le dernier prince de la maison des Jagellons, qui avoit regné près de deux cens ans en Pologne : il mourut dans les sentimens d'un bon catholique, & après avoir reçu les facremens de l'églife. Peu de tems avant fa mort, Balagni fils naturel de Montluc, évêque de Valence, négocioit en Pologne pour procurer ce roïaume au duc d'Anjou. Lorsqu'il vit Sigifmond mort, il revint en France, & l'on envoïa en fa place Montluc lui-même, qui ne fut pas plûtôt arrivé en Pologne, qu'il fe hâta d'envoïer Bazin fon fécretaire à la diéte que l'on tenoit à Varfovie, avec des lettres dattées du 28. d'Octobre, adressées aux archevêques & évêques, aux Palatins & aux fénateurs du roïaume, pour leur propofer l'élection du duc d'Anjou; Bazin fut auffi chargé d'un memoire en forme d'apologie, pour justifier le duc fur le reproche qu'on lui faifoit d'avoir eu part au maffacre de la faint Barthelmi. L'auteur n'entreprenoit point de défavoüer cet horrible carnage, il tâcha seulement de l'excufer, en infinuant que ce n'avoit point été un dessein prémedité; que la néceffité avoit contraint le roi d'y confentir, pour

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