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de la cour on éleveroit une colonne, où l'arrêt fe-
roit gravé fur une table de cuivre : enfin, l'on dé- AN. 1572
clara fes enfans rôturiers, infâmes & incapables
d'exercer aucune charge publique, ni de poffeder
aucun bien en France. Par le même arrêt, on or-
donna que tous les ans le jour de faint Barthelemi,
on feroit des proceffions génerales dans toute la vil-
le, pour remercier Dieu de ce qu'il lui avoit plû de
délivrer le roi & fon état de la confpiration de fes
fujets contre la personne, & accorder la grace de les
punir comme ils le méritoient.

LV.

Supplice de Bri

Mezeray abrigé

12 pag. 258.

A

Le même jour on rendit un autre arrêt prefque auffi févere contre Briquemaut & Cavagnes, qui que maut & de Caavoient été arrêtez depuis peu. On dit que le pre- vagnes. mier, vieillard feptuagenaire, après avoir entendu De Thou at firp: la lecture de fon arrêt avec beaucoup de conftance, chron. tom. 5. inne put moderer fa douleur lorfqu'il entendit nommer fes enfans; & que fe voïant enfuite mettre les fers, il envoïa au roi quelques-uns de fes amis pour l'affurer, que s'il vouloit lui fauver la vie, il lui apprendroit un moïen fûr pour le rendre maître de la Rochelle, qu'on penfoit alors à affiéger: mais que fa majesté refufa cette condition, & lui propofa feulement d'avouer les crimes qu'on lui imputoit, & fur-tout la conjuration tramée par Coligni contre fa perfonne facrée. Briquemaut qui ne fe croïoit point coupable, refusa de se rendre à cette propofition. Cavagnes qui avoit les yeux toûjours levez au ciel, & recitoit des pleaumes, craignant que Briquemaut ne manquât de conftance, le pria de rappeller le fouvenir de cette fermeté, qu'il avoit fait paroître à la guerre depuis tant d'années d'une maniere figlo

rieufe; & tous deux s'étant mutuellement animez

AN. 1572, à tenir ferme, furent conduits au lieu du fupplice

où ils furent pendus. On attacha au même poteau, l'effigie de Coligni faite de paille, à qui l'on avoit mis par dérifion un cure-dent à la bouche. Le roi & la reine mere étoient à une fenêtre de l'Hôtel-deVille pendant le fupplice de Briquemaut & de Cavagnes; & ils avoient avec eux le roi de Navarre, qu'ils obligerent d'être préfent à ce trifte fpectacle.

LVI. Tentative du roi

Cependant les Calviniftes qui trembloient pour fur la Rochelle, leur vie par tout où ils étoient, commencerent à s'affurer des places dans lesquelles ils fe trouvoient les plus forts, & à en furprendre d'autres fur les Catholiques, & en peu de jours ils s'emparerent d'un grand nombre. Le roi qui vouloit s'affurer de la Rochelle, y envoïa pour gouverneur le fieur de Biron : mais la nouvelle du maffacre arrivé en ce tems-là à Bourdeaux, & qui avoit été caufé, à ce qu'on prétendoit, par les fermons féditieux de quelques prédicateurs, aïant été portée à la Rochelle, détermina les habitans à ne point recevoir ce nouveau gouverneur. Biron informé de leur réfolution, leur écrivit de Surgeres le 26. de Septembre, qu'il étoit fâché qu'ils effent fuivi un confeil qui leur deviendroit funefte, que néanmoins il diffimuleroit la chofe au roi, jufqu'à ce qu'étant mieux confeillez ils changeaffent de réfolution. Le roi de Navare leur écrivit auffi le 12. d'Octobre, de même que le roi, la reine mere & le duc d'Anjou, pour les exhorter à la paix. Mais les Rochellois, après avoir remercié fa majesté de la bonne volonté qu'elle avoit pour eux, la prierent de

De Thou lib. P. 346. & feq.

53.

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ent

faire retirer auparavant fon armée navale ; préten-
dant qu'autrement ils ne pouvoient prendre aucun
parti affuré dans la confternation où ils étoient ; ils
ajoûtoient, que s'ils obtenoient cette faveur de la bon-
té du roi, elle contribueroit beaucoup à augmenter
leur zéle, & à rendre leur obéïffance plus promte.

Le roi leur députa Jacques Durand, qui étoit chargé de leurs affaires à Paris, avec des lettres de Christophle de Thou, en qui les Rochellois avoient beaucoup de confiance; Öüarti eut aussi ordre de leur écrire, parce qu'étant Proteftant comme eux, on croïoit qu'ils défereroient à ses avis : mais tout fut inutile. Le roi leur envoïa encore François Dufou du Vigean, de la premiere nobleffe du Poitou, dans la perfuafion que fa préfence & fon crédit pourroient beaucoup fur l'efprit des Rochellois. Mais ils fe ne voulurent point le recevoir dans la ville; ils se contenterent de lui envoïer des députez qui conférerent avec lui; & ce fut encore fans aucun fuccès.

Vers ce même tems, le roi publia un édit daté du 8. d'Octobre, par lequel après avoir déploré la condition de ceux que la crainte avoit releguez dans des villes éloignées, ou hors du roïaume, il mandoit aux gouverneurs de prendre les noms des abfens, & de les faire citer trois fois pour retourner dans leurs maisons, avec promeffe à tous ceux qui obéïroient, qu'ils y feroient en affurance, qu'on leur rendroit leurs biens, & qu'ils les poffederoient librement. Qu'à l'égard de ceux qui refuferoient d'obéir, il vouloit que l'on fit un inventaire de leurs biens, & qu'on les fit adminiftrer par les procureurs du roi. Le 27. d'Octobre, il y eut un autre édit,

Tome XXXV.

A a

AN. 1572.

LVII.

pourvoit à la sûredes Proteftans. 3. pag. 850.

De Thou ut fup.

lib.

par lequel le roi défendoit expressément d'inquiéAN. 1572. ter perfonne au fujet de la religion, à l'exception de ceux qui auroient confpiré contre lui : il vouloit de plus, que ceux qui étoient prifonniers pour caufe de religion, fuffent mis en liberté ; qu'on les rétablît dans leurs biens, & qu'ils fuffent fous la protection des gouverneurs, qui répondroient en leur propre & privé nom, de tout ce qui pourroit leur arriver de mal. La modération de ces édits, fit revenir beaucoup de gentilshommes chez eux, qui fans cela fe feroient mis à la tête des peuples épouvantez, ou auroient demandé du fecours aux princes Proteftans. Pendant

LVIII.
Les Rochellois

que

la cour en usoit ainsi pour appaiser demandent du fe- les Calvinistes ; les Rochellois qui perfiftoient toûCours aux Anglois. jours à refuser à Biron l'entrée de leur ville, enDe Thou loco voïerent des députez en Angleterre au comte de Montgommery, qui s'y étoit retiré avec le vidame de Chartres, pour l'engager à venir prendre leur défense. Le roi voïant leur opiniâtreté, envoïa ordre le 6. de Novembre à Biron, de leur déclarer la guerre fans differer davantage, fuppofé qu'ils perfiftaffent à lui refufer l'entrée de leur ville, & de les traiter comme des ennemis rebelles à leur fouverain & criminels de leze-majefté. Suivant ces ordres, l'on envoïa d'abord quelques ingénieurs avec des galeres pour reconnoître les fortifications de la place, mais ils furent repouffez à coups de canon: enfuite l'on commença à faire ouvertement la guerre, quoi qu'avec lenteur, parce qu'on vouloit auparavant épuifer tous les moïens de gagner les habi

Suprà.

tans.

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AN. 1572.

LIX.

Rochelle.

Dans cette vûë, le roi leur envoïa François de la Nouë Calviniste, que le duc de Longueville fon ancien ami avoit engagé de venir à la cour. Avant de Le roi envoic François de la le faire partir, le roi l'entretint en particulier dans Noue pour coml'hôtel de Gondi, & après avoir excufé le massacre mander dans la de la faint Barthelemi, autant qu'il le put faire, & lui avoir remis les biens de Teligny, dont il avoit époufé la fœur : il loüa fon intégrité, fon grand courage & fon éloignement de toute faction, & lui commanda de travailler à la tranquillité du roïaume, & au falut des Rochellois. La Nouë s'excufa d'abord auprès de fa majesté, fur fon peu de crédit & fon incapacité à bien conduire une fi grande affaire; & il ne se rendit aux inftances du roi, qu'à condition que ce prince ne se serviroit pas de lui comme d'un traître ; il voulut que le roi lui donnât fa parole roïale, que le tout fe pafferoit de bonne foi.

lib. 53. pag. 851.

De Thou ut fup.
Mezeray abregé

chron. tom. s. in-
12. pag. 263.

I. X.

Comment il fut

Il partit pour la Rochelle avec Jean - Baptifte Guadagne Florentin, que le roi lui donna moins pour l'accompagner que pour obferver fa conduite; mais la Nouë n'étoit pas fâché d'avoir un témoin de fa droiture & de fa fincerité. Comme on lui refufa l'entrée de la ville, il s'arrêta dans le village de Tarlon : des députez de la Rochelle l'y reçurent affez mal, & feignirent de ne le pas connoître. Quel- reçû par ceux de ques-uns le raillant même fur le personnage qu'on lui faifoit jouer : Eft-ce là 'ce la Nouë, difoient-ils, qui a vécu dans une fi étroite liaison avec nous, & qui paroît aujourd'hui fi different de ce qu'il étoit il n'y a pas long-tems ? lui qui avoit entrepris de nous défendre avec tant de courage & de fermeté, fans

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la Rochelle.

De Thon loco

Suprà.

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