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niftres nitt

verement tous les juges qui en faifoient un trafic
fordide. Les vertus qui éclaterent le plus en lui, fu- A N. 1572.
rent fon humilité, fon amour pour la pauvreté, &
fon parfait défintereffement, qui lui concilierent

l'eftime de tout le monde.

LXVIII. Mort du cardi

"

par

&

par

Le second cardinal, fut Jerôme de Corregio, fils de Gilbert de Corregio VIII. de ce nom, qui nal Corregio. avoit épousé en secondes nôces Veronique Gambaqui fut renommée dans fon fiécle fon efprit fa vertu ; il en eut deux fils, Hyppolite mort en 1552. & Jerôme dont nous parlons. Celui-ci aïant achevé ses études à Boulogne, vint à Rome fous le pontificat de Paul III. & fut envoié par ce pape, nonce en France en 1540. pour complimenter François I. fur la mort du duc d'Orleans fon fils. Paul IV. étant mort, & Jerôme étant refté auprès du cardinal Alexandre Farnefe, neveu de sa sainteté, fut envoïé en Espagne pour traiter avec Philippe II. de la restitution de Plaifance au duc de Parme Octavio Farnese, frere du cardinal, & fa négociation aïant heureusement réüssi, Octavio pour reconnoître ce service, lui donna Corregio, qu'il défendit contre le duc de Ferrare. Enfin, Pie IV. devenu pape, le fit cardinal en 1561. dans fa feconde promotion : & huit ans après il eut l'archevêché de Tarente. Pie V. l'envoïa dans la Marche d'Ancone, pour y faire fortifier les places maritimes, & les mettre en état de défense contre les Turcs, qui menaçoient d'y faire une defcente avec une nombreuse armée navale. Il s'acquitta très-bien de cette commiffion, & après la mort de ce pape, il fut propofé par quelques-uns pour être mis fur le trône pontifical, dans le conclave

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ement

Tome XXXV.

Ciacon, ut fup. tom. 3. pag 942. Bon. Angels in hift. Parmenfi. Ambery vie des cardinaux.

où Gregoire XIII. fut élû. Il mourut quatre ou A N. 1572. cinq mois après un mercredi 8. d'Octobre de cette année, regretté de tous les gens de bien, & fut enterré dans l'église de S. Silveftre au mont Quirinal. LXIX. Le troifiéme fut Hyppolite d'Est, fils d'Alfonse I. duc de Ferrare, & de Lucrece de Borgia. Il naquit Ciacon, ut fup. le 24. d'Août 1509, & fut élevé avec grand foin auAndr. Victorel in près du duc fon pere, qui prit lui-même le foin de Addit. ad Ciacon. F'inftruire dans les fecrets du gouvernement & de

tom. 3. pag. 650.

Vghel Italia (a.

Gallia Chriftia

NA.

cra. San Marth. la politique. Il fut envoïé fort jeune en France, & François I. qui regnoit alors, & qui connoiffoit fa prudence & fon habileté, & de qui il avoit d'ailleurs 'honneur d'être allié, l'admit dans fes confeils, & lui confia le soin d'affaires très-importantes : il lui donna auffi l'administration des archevêchez d'Arles, d'Aufch, de Lyon, & des évêchez d'Autun, de Treguier, & felon quelques-uns, d'Orleans, de Narbonne & de Novarre. Enfin, le pape Paul III. le fit cardinal le 5. de Mars 1538. Jules III. le fit en 1550. évêque de Ferrare, & l'année suivante il fut emploïé à accommoder quelques differens furvenus entre ce pape & Henri II. auprès duquel il fut en fi grande faveur, que ce prince ne vouloit point que les ambaffadeurs & fes géneraux entrepriffent rien, fans l'avis de ce cardinal : ce fut fous ce même monarque, qu'il eut le gouvernement de Sienne, qui s'étoit mife fous la protection de la France. Sous Pie IV. il eut la légation du patrimoine de S. Pierre, & il fe rendit en Allemagne, afin de ménager la paix avec le roi des Romains, & peu de tems après le même pape l'envoïa en France, lui donnant pour adjoints Profper de fainte Croix & Mathieu Ĉon

Mort du cardi

nal de Ferrare.

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tarel, qui peu de tems après fut fait cardinal. Ce fut dans cette légation,qu'aïantaflisté au prêche d'un mi- A N. 1572. nistre, il fut obligé d'écrire à Rome pour se justifier: la lettre qu'il adressa à ce sujet à l'évêque de Caserte, est du mois de Février 1962.Revenu à Rome, Charles IX. lui confia l'administration des affaires de France, dont il s'acquitta avec beaucoup de zéle : il s'étoit trouvé au colloque de Poisli , comme on a dit ailleurs. Il mourut à Rome le 2. de Décembre 1572. dans la foixante-uniéme année de son âge : fon

corps fut inhumé à Tivoli , où il avoit fait bâtir un magnifique palais , & fut mis dans l'église des Cordeliers. Ce cardinal avoit l'esprit grand & fort élevé ; il se faisoit un plaisir d'acquerir l’estime des sçavans dont il étoit le protecteur. Muret qui fit son oraison funébre, se ressentit de ses liberalitez, aussi - bien que Paul Manuce , & d'autres grands hommes célébres dans la république des lettres. Les beaux édifices qu'il fit construire en France, & ses jardins magnifiques à Monte-Cavallo & à Tivoli, qu'on voit encore aujourd'hui, sont des preuves de son bon goût & de fa magnificence.

Entre les auteurs eccleliaftiques morts dans cette année, on peut compter Jerôme Maggi ou Mag- Maggius. gius , né à Anghiari dans la Toscạne. Après avoir étudié les humanitez & les premiers élemens du par Teifier

, to. I. droit civil sous Pierre-Antoine Ghieri , il alla à Bou- 'suvertius in elologne pour y profiter des leçons de Robortel : il ne libri de Tineunna se borna

pas à un certain genre d'études ; il donna bulis presque dans toutes les sciences. Il voulut même sçavoir l'art militaire , & composa des livres sur ce sujet , quoique la médiocrité de la fortune , qui l'o

LXX.
Mort de Jerôme

Addi:. aux éliges de M.de Thora

bligea à fe mettre aux gages des Imprimeurs de A N. 1572. Venise, fembloit demander qu'il s'abftînt de ces fortes d'occupations. Ce fut cependant par cet endroit qu'il fe fignala davantage; car aïant été envoïé par les Venitiens dans l'ifle de Chypre, en qualité de juge d'armée dans Famagoufte fous Antoine Bragadin, il y rendit tous les fervices qu'on pouvoit attendre d'un habile ingénieur, & défendit cette ville avec beaucoup de valeur, lorsqu'elle fus affiégée & prife par les Turcs en 1571. Maggius devint leur esclave, & en fut traité très-cruellement. On l'envoïa à Conftantinople chargé de chaînes, & il y vécut dans la fervitude fous des maîtres inhumains, après avoir perdu fa bibliotéque avec tous fes écrits.

Sa confolation dans ce triste état, fut de se rappeller le fouvenir des chofes qu'il avoit autrefois apprifes : il travailloit la nuit, après avoir supporté jour le poids d'un dur efclavage : fes veilles produifirent deux traitez finguliers. Le premier eft, le traité des Cloches ; & le deuxième, un traité du Chevalet, (de Equuleo.) Ce qui lui fit choisir ces matieres, fut d'un côté, parce qu'il remarqua que les Turcs ne fe fervent point de cloches ; & de l'autre, parce que roulant dans fon efprit diverfes fortes de tourmens, aufquels fa condition l'expofoit, il fe fouvint que perfonne jufqu'alors n'avoit bien expliqué ce que les anciens nommoient Equuleus. Il dédia le premier de ces deux traitez à l'ambaffadeur de l'empereur à Conftantinople, & l'autre à Fambaffadeur de France au même lieu; on croit que c'étoit Charles-François de Noailles, évêque

me que

d'Acqs : mais ces deux traitez n'ont été imprimez que plusieurs années après la mort de l'auteur. Ceux A N. 1572, à qui il les avoit dédié, s'emploïerent à lui procurer la liberté , & traiterent de få rançon ; on croit mêm

le marché fut conclu. Mais Mahomet Bassa asant appris que Maggius avoit été chez l'ambassadeur de l'empereur , & se rappellant d'ailleurs les maux qu'il avoit faits aux Turcs dans le siége de Famagoulte , donna' ordre qu’on l'étranglầt dans sa prison la nuit suivante : c'étoit le 27. de Mars de cette année.

Le traité des cloches de Maggius est fort curieux : il y montre 1o. qu'elles n'ont point été inventées par faint Paulin , évêque de Nôle , comme l'ont prétendu quelques auteurs ; mais qu'elles sont beaucoup plus anciennes : il traite en second lieu de rocz M. Dupin leurs differens usages ; il remarque que les Chrétiens ecelefiaft. 14 - 4 grecs, au lieu de cloches fe fervent d'un certain in- tom. 16. pag. Iir. Itrument de bois , qu'ils appellent Symandre , qui n'est autre chose qu'un ais fort étroit, long de quatorze pieds, sur lequel on frappe avec deux petits maillets de bois. Ils se servent encore d'une plaque de fer suspenduë par le milieu avec une corde, Tur laquelle ils frappene avec un morceau de fer ; mais cet instrument n'est d'usage, que quand on porte le saint Sacrement aux malades. Des cloches il passe aux clochers & aux tours, & fait sur ce fujet des rcmarques très-curieuses. Ce traité fut imprimé à Hanau en 1609. & réimprimé depuis à Amsterdam. Dans le traité du chevalet qui fut aufli imprimé à Hanau en 1608. avec les notes de Jungerman, fur un manuscrie laissé à Arnoul Manlius , par Mag

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do futu.

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