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»ans que j'enfeigne à Louvain, & j'avois réfolu, AN. 1570. „,en voïant s'élever tous ces bruits, de renoncer à » la régence, & de m'éloigner pour toûjours de »l'école, pour ne point donner occafion à de plus » grands troubles. Quand on m'a présenté des » thefes qu'on pouvoit foupçonner de renouveller quelques-uns des articles condamnez, j'ai fait effacer ces endroits: fi dans la difpute, on parloit » de ces matieres, j'ai gardé le filence, afin qu'on » n'allât pas plus loin: car celui qui préside à ces difputes, eft comme un liévre poursuivi par des » chiens qui tâchent de le furprendre, & il n'est pas poffible de répondre avec tant de circonfpec»tion, qu'on foit au goût d'un chacun : les uns » n'entendent pas bien une question, les autres la » rapportent mal, & quelques-uns adoptent un » fentiment avec trop d'ardeur, d'où viennent les » difputes, les conteftations & fouvent les calomnies; mais d'autres raisons m'ont déterminé à ne pas quitter mon emploi : je me fuis fouvenu, que »je devois répondre à Dieu des talens qu'il m'avoit » confiez, & ne les pas enfoüir, selon la parole de »Jesus-Christ dans son évangile. Et d'ailleurs, S. Auguftin m'apprend que le jufte ne doit pas ceffer de faire le bien pour les calomnies qu'on ré»pand contre lui. »

XXV.

Il répond en

les articles.

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Après un difcours fi artificieux, Baïus difcuta particulier à tous tous les articles condamnez, & aïant propofé d'abord les articles faux ; il dit, qu'ils n'étoient pas Inter opera Baij de lui, qu'ils ne lui étoient jamais venus dans la penfée, & qu'on ne les trouveroit point dans fes ouvrages: qu'à l'égard des articles douteux & ob

tom. 2. p. 143. & feq.

fcurs,

fcurs, on ne les avoit pas pris dans le fens qu'il leur donnoit. Que fi cependant, il avoit prévu qu'en ne fuivant pas la maniere de parler de l'école, ces articles euffent dû offenfer quelqu'un, il les auroit fupprimez, & qu'il voudroit ne les avoir jamais écrits. Sur les articles de la grace, le premier, le troifiéme, le feptiéme & le neuviéme qui parlent de la grace des Anges & du premier homme, il dit; qu'autre eft la grace donnée par Jefus - Christ rédempteur aux pécheurs ; autre, celle qui auroit été donnée aux hommes, s'ils euffent perféveré dans l'état d'innocence: Qu'il a entendu ces articles de la grace de Jefus-Christ ; parce que les mérites de l'Ange & du premier homme, ne font pas proprement de ces graces acquifes par Jesus-Chrift médiateur & rédempteur. Sur les articles du naturel & du furnaturel, il dit qu'on appelle quelquefois naturel, ce que l'homme a dès fa naissance, comme il naît maintenant gâté par le peché ; qu'ainfi on regarde comme naturels de l'homme, non-feulement corps & l'ame, mais encore le peché : puifque S. Paul dit, que nous étions naturellement enfans de colere. Que fi l'on parle ainsi du naturel, il n'y a point de doute que la foi, la charité & les autres dons ne foient furnaturels : que quelquefois même S. Augustin donne le nom de naturel à ce que l'homme a dans fon premier état, & qu'il n'a fait que s'exprimer comme ce faint docteur, en appellant dons naturels, ceux que l'homme avoit dans l'ordre de la nature établi de Dieu. Sur l'article huitième, que

le

dans ceux qui ont été rachetez par la grace de FefusChrist, on ne peut trouver aucun bon mérite qui ne foit

AN. 1570.

gratuitement conferé à un indigne; il déclara qu'en
pas entendu que l'homme
foit alors indigne, quand la grace lui est donnée;
mais en confidérant l'état de corruption dans lequel
nous étions auparavant : qu'il étoit expédient d'a-
voir toujours cela dans la pensée, & de rendre gra-
ces à Dieu de ce qu'il ne nous a pas feulement dé-
livrez de cet état par Jesus-Christ, mais encore de
ce qu'il nous a fait paffer dans l'état d'enfans de
Dieu : Que c'est dans ce fens que S. Paul dit, qu'il
est le moindre des Apôtres, en regardant l'état dans
lequel il étoit auparavant.

AN. 1570. parlant ainsi, il n'avoit

Sur l'article 45. qui dit, que le sacrifice de la messe, n'est sacrifice que dans le ferrs général, dans lequel toutes les œuvres qui nous uniffent à Dieu par une fainte fociété, font appellées facrifice: Baïus proteste qu'il n'a jamais enfeigné cette propofition, qu'il ne l'a pas même penfé, & que rien ne lui eft plus sensible que de voir qu'on la lui impute. Il ajoute qu'on peut offrir quelque chose à quelqu'un de deux manieres : premierement, quand on lui offre fimplement en don, comme de l'argent, des fruits & autre chofe : fecondement, quand ces offrandes font emploïées pour fon honneur, fon utilité, fa gloire, pour le réjouir, ou pour le confoler; comme quand Magdelaine répandit fur les pieds de Jefus-Chrift un parfum précieux, dont l'odeur fe répandit dans toute la maison : ce qui ne tendoit qu'à faire honneur au Fils de Dieu. Judas, dit-il, encore, auroit fouhaité que cette offrande eût été faite de la premiere maniere ; c'est-à-dire, qu'on eût donné feulement en pur don; ce parfum

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au Sauveur, & qu'il n'eût pas fervi à parfumer ses A N. 1570. pieds, afin qu'en le vendant il pût en retirer quelque argent mais cette fainte femme voulut faire fon offrande de la feconde maniere, & l'emploïer à l'honneur & à la gloire de fon maître. Par-là, continue-t'il, on diftingue l'oblation, du facrifice, en ce que quand la chofe qui eft offerte, n'est pas changée, c'est oblation; comme quand on offre à l'autel du pain, du vin, des fruits, des raisins ; mais quand la chofe eft confumée, alors c'est un facrifice, comme quand on brûle de l'encens pour honorer Dieu, & lui rendre gloire : de même dans le facrifice de la messe, fi l'on regarde le terme que les théologiens appellent à quo, c'est-à-dire, le pain & le vin qui font offerts à Dieu, c'est une oblation, c'est-à-dire, un don, un présent. C'est pourquoi il eft dit dans le canon de la meffe, ces dons, ces préfens; mais fi l'on regarde le terme que l'on appelle ad quem, fçavoir le corps & le fang de Jesus-Christ, dans lesquels le pain & le vin font changez, c'est un facrifice proprement dit, & vraiment propitiatoire; parce qu'on y offre celui qui eft propitiation pour nos pechez. Mais fi nous parlons en général du facrifice, conclut-il, en ce qu'on donne ce nom ce qui fait que nous fommes unis à Dieu par une fainte fociété, alors en regardant l'action, elle est véritablement appellée facrifice dans un fens général, parce que c'eft une œuvre faite en l'honneur de Dieu, pour nous unir à lui..

à ce

pofitions dans la

Sur la charité qui comprend les articles 31. 32. &Voyez ces prr67. Baïus dit que l'erreur n'eft qu'en ce qu'il n'a pas fuivi le langage de l'école : qu'il ne difpute pas qu'il

Bulle rapportée 34.& fui.

au Livre 170. n°.

gratuitement conferé à un indigne; il déclara qu'en AN. 1570. parlant ainsi, il n'avoit pas entendu que entendu que l'homme foit alors indigne, quand la grace lui est donnée; mais en confidérant l'état de corruption dans lequel nous étions auparavant : qu'il étoit expédient d'avoir toujours cela dans la pensée, & de rendre graces à Dieu de ce qu'il ne nous a pas seulement délivrez de cet état par Jesus-Christ, mais encore de ce qu'il nous a fait paffer dans l'état d'enfans de Dieu : Que c'est dans ce sens que S. Paul dit, qu'il eft le moindre des Apôtres, en regardant l'état dans lequel il étoit auparavant.

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Sur l'article 45. qui dit, que le facrifice de la messe, n'est sacrifice que dans le fens général, dans lequel toutes les œuvres qui nous uniffent à Dieu par une fainte fociété, font appellées facrifice : Baïus protefte qu'il n'a jamais enfeigné cette propofition, qu'il ne l'a pas même pensé, & que rien ne lui eft plus fenfible que de voir qu'on la lui impute. Il ajoute qu'on peut offrir quelque chofe à quelqu'un de deux manieres: premierement, quand on lui offre fimplement en don, comme de l'argent, des fruits & autre chofe : fecondement, quand ces offrandes font emploïées pour fon honneur, fon utilité, fa gloire, pour le réjouir, ou pour le confoler; comme quand Magdelaine répandit fur les pieds de Jefus-Chrift un parfum précieux, dont l'odeur fe répandit dans toute la maison : ce qui ne tendoit qu'à faire honneur au Fils de Dieu. Judas, dit-il, encore, auroit fouhaité que cette offrande eût été faite de la premiere maniere ; c'est-à-dire, qu'on eût donné feulement en pur don; ce parfum

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