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Il accompagna le cardinal Polus au concile de AN. 1584. Trente, où il prononça un discours, que l'on a imprimé. Son but eft de faire voir, que les mariages des fils de famille, qui sont en puissance de parens, contractez fans leur confentement, font nuls; l'on croit que ce discours donna lieu aux décrets, que le concile fit depuis contre les mariages clandeftins. Dans la fuite, Hervet aïant pris les ordres facrez, fut d'abord grand vicaire de Jean de Hangest, évêque de Noyon, & enfuite de Jean de Morvilliers, évêque d'Orleans, & dans ces emplois il s'appliqua particulierement à la prédication. Il retourna à Trente avec le cardinal de Lorraine, fous le pontificat de Pie IV. & y compofa deux lettres fur la réfidence des évêques. En 1563. à fon retour, ce cardinal lui donna un canonicat à Rheims, où il fe fixa: il y mourut le 12. de Septembre 1584. âgé de plus de quatre-vingt ans. Ses traductions paffent pour être exactes, mais l'ouvrage qui lui a fait le plus d'honneur, eft fon difcours fur le rétabliffement de la difcipline ecclefiaftique, qu'il fonde fur le sixiéme canon du concile de Chalcedoine, dans lequel il est déclaré qu'on n'ordonnera aucun clerc, sans lui asfigner un benefice ou un office ecclefiaftique. Il s'éleva dans ce difcours contre l'abus des Commendes, les réfignations en faveur, avec droit de regrès, le trafic qu'on fait des bénefices, & l'usage de donner des évêchez à des cardinaux qui ont déja des titres. Il a fait auffi en françois plufieurs ouvrages de controverse contre les héretiques ; & il s'y fert affez avantageusement de l'écriture & de la tradition,

pour

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pour établir les véritez catholiques, & réfuter les erreurs qui y font contraires.

AN. 1584.

CXXVIII. dore- Antoine Pel

Mort de Theo

tanus.

Dupin loco fup.

cit. pag. 452

Alegamb. de

fcript. focietatis

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Valer Andr. biblioth. Belg.

Les autres fçavans qui moururent cette année, font, 1. Theodore Peltanus ou Pelten, ainsi nommé, parce qu'il étoit de Pelte au diocése de Liége. Après avoir acquis dans fes premieres études, une connoiffance assez étendue des langues grecque & Ribadeneira & latine, il entra dans la fociété des Jefuites : c'eft un des premiers religieux de cette compagnie, qui ait enfeigné dans l'univerfité d'Ingolftad, depuis qu'Albert de Baviere l'eut établie en 1556. il y professa d'abord le grec, puis l'hebreu, & enfin la théologie pendant douze ans. Après ce tems, il fut envoïé en 1574. dans le college d'Aufbourg, pour s'y délaffer de fes travaux, & il y mourut dix ans après, le 2. de Mai 1584. Outre quelques traductions latines de plufieurs ouvrages des pères Grecs, il fit auffi plufieurs écrits de controverfe contre les Proteftans, comme fur le peché originel, la fatisfaction de Jefus-Chrift, le purgatoire, les bonnes œuvres, le culte des faints &c. Ce qu'il a fait fur l'écriture fainte est peu considérable, & traité trop fuperficielle

ment.

CXXIX. Mort de François

Turrian ou de la

Torré.

16.

Dupin ut fup.

2o. François Turrien ou de la Torré, né au village de Herrera, dans le diocéfe de Valence en Efpagne. Après avoir fait les études avec fuccès, toute fon application fut de chercher dans les bibliotéques d'Italie, des ouvrages d'auteurs grecs, qui lib. n'euffent pas été encore imprimez, afin de les donner au public, avec une traduction : il affista au con- Jesu, cile de Trente ; & à son retour, il se fit Jefuite. Il

file, p. 454. 80. fub fine. Alegamb. de Scriptor. Socies

De Thou hift.

prit l'habit de la fociété le jour de Noël 25. Décem A N. 1584. bre 1566. étant déja assez avancé en âge, & il se retira en Allemagne, où il continua d'écrire, principa lement contre les héretiques, dont plufieurs lui ré pondirent, & aufquels il repliqua. C'étoit un controverfifte fort médiocre, & un critique encore plus mauvais fes traductions qui font en grand nombre, manquent auffi la plupart d'exactitude. Après plufieurs années de féjour en Allemagne, il revint à Rome, où il mourut dans cette année 1584. âgé d'environ quatre-vingt ans.

CXXX. Mort de Paul

que de Toulouse.

De Thou lib So.

lib.3.

ftiana.

Gallia chri

:

La France fut auffi dans l'affliction, par la perte de Foix, archevê- qu'elle fit de deux grands hommes qui lui ont fait beaucoup d'honneur, le premier eft Paul de Foix, San Marth. in qui étoit fils de Jean de Foix, comte de Carmain, elog. doct. Gall. & qui devint enfuite archevêque de Toulouse. Il fut d'abord pourvû d'une charge de confeiller au parlement de Paris, qu'il exerçoit avec diftinction,lorsque le roi de France l'envoïa ambaffadeur en Angleterre, à Venife, en Pologne & ailleurs. Enfin, Henri III. le choifit pour la même fonction à Rome auprès du pape Gregoire XIII. Ce fut pendant fon féjour dans cette ville, qu'entendant la messe, il se sentit tout d'un coup frappé de la maladie dont il mourut fur la fin du mois de Mai 1584. dans la cinquante-fixiéme année de fon âge, après avoir rendu de grands services à fon fouverain & à sa patrie. Il fut enterré dans l'église de saint Louis des François, & MarcAntoine Muret, célebre orateur de fon tems, y fit fon oraifon funébre. Sur la fin du regne du roi Henri II. il encourut la difgrace de ce prince, qui

peu après reconnut son innocence, rendit justice à fon mérite & le rétablit dans fes honneurs : mais il fut toujours fufpect à la cour de Rome, malgré fon profond respect pour le fouverain pontife. Ce grand prélat eut pour fon fécretaire à Rome le fameux d'Offat, qui devint enfuite cardinal, & qui a recueilli les lettres de Paul de Foix.

AN. 1584.

CXXXI. Mort de Guy du

brac.

De Thou lib. 80. Charl. Pafchal vie de Pibrac. Blanchard hift.

Paris.

Le fecond, eft Guy du Faur, feigneur de Pibrac, dont on a fait plusieurs fois mention dans cette hif- Faur, fieur de Pitoire. Il étoit le quatriéme fils de Pierre du Faur, seigneur de Pujols, & préfident au parlement de Toulouse. Guy après avoir fait fes études à Paris, & voïagé en Italie, fe diftingua dans ce même parle- des préfidens de ment, où il fut confeiller: il fut ensuite élu jugemage, & dans cette qualité, la ville de Toulouse le députa aux états d'Orleans. C'étoit un des plus beaux efprits de fon fiécle, & des plus agréables, parlant très-bien latin, avec d'heureux talens pour la poëfie françoife. Charles IX. connoiffant fon mérite, le choisit pour être fon ambassadeur au concile de Trente, avec Arnoul du Ferrier, & il y foutint vivement les droits de la couronne. Il accompagna en Pologne Henri III. lorfque ce prince alla prendre poffeffion de ce roïaume ; & étant retourné en France, le même Henri qui étoit venu fucceder à Charles IX. fon frere, renvoïa Pibrac en Pologne, pour empêcher les Polonois de le priver de la couronne: en quoi il ne pût réüffir. Il revint donc en France, fut fait préfident à mortier, chancelier de la reine de Navarre, & enfuite du duc d'Alençon. Mais tous ces emplois honorables ne le rendirent que plus

sensible au mauvais état des affaires de la France, il AN. 1584. tomba dans une langueur qui le conduifit au tombeau le 12. Mai 1584. âgé de cinquante-fix ans, & il fut enterré dans l'églife des grands Auguftins de Paris. On a de lui des poëfies morales, connuës fous le nom de quatrains de Pibrac, dont on a fait plufieurs éditions & diverses traductions.

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