Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Auffi les qualités qui plaifoient en lui, étoient précisément celles qui plaisent le plus généralement, des mœurs douces une gaieté fort égale, une grande envie de fervir & d'obliger, & tout cela n'étoit mêlé de rien qui déplût, d'aucun air de vanité, d'aucun étalage de favoir, d'aucune malignité ni déclarée ni enveloppée. On ne pouvoit pas regarder fon extrême activité comme l'inquiétude d'un homme qui ne cherchoit qu'à fe fuir lui-même, par les mouvemens qu'il fe donnoit au dehors; on en voyoit trop les principes honorables pour lui, & les effets fouvent avantageux aux autres.

L'académie a été plus touchée de fa mort que le refte du public. Quoiqu'occupée des fciences les plus élevées, au-deffus de la portée ordinaire des hommes, elle ne laiffe pas d'avoir des befoins & des intérêts, pour ainfi dire temporels, qui l'obligent à négocier avec des hommes; & fi elle n'y employoit que des agens qui ne fuffent que la langue qu'elle parle, elle ne feroit pas fi bien fervie par eux, que par d'autres qui parleroient & fa langue & celle du monde.

M. du Fay étoit une espece d'amphibie, propre à vivre dans l'un & l'autre élément > & à les faire communiquer ensemble. Jamais il n'a manqué l'occafion de parler ou d'agir pour l'académie ; & comme il étoit par-tout, elle étoit fûre d'avoir par-tout un agent habile & zélé, fans même qu'il eût été chargé de rien. Mais ce qu'elle fent le plus, c'eft d'avoir perdu un fujet déja diftingué par fes talens, destiné naturellement à aller fort loin, & arrêté au milieu de fa courfe.

Fin du quatrieme & dernier Volume.

359

TABLE

DES ÉLOGES

Contenus dans ce quatrieme Volume.

ÉLOGE de Monfieur Newton. P. 1

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »