Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

123.

p.

y avoit auffi certains cantons Plat.in.affignés pour l'entretien de la toilette cibiad. 1. P & de la garderobe de la Reine, l'un pour fa ceinture, l'autre pour fon voile, & ainfi du refte: & ces cantons, qui étoient d'une fort grande étendue, puisqu'un d'eux renfermoit autant d'efpace qu'un homme en peut faire en un jour; ces cantons, dis-je, tiroient leur nom de leur deftination particuliére, & étoient appellés, celui-ci la Ceinture, l'autre le Voile de la Reine, Du tems de Platon la chofe fe pratiquoit encore de la forte.

La maniére dont le Prince donnoit Plut.in The

alors des penfions aux perfonnes qu'il mift. p. 127. vouloit gratifier, reffemble tout-àfait à ce que j'ai raporté de la Reine. On fait que le Roi de Perfe affigna le revenu de quatre villes à Thémiftocle: dont l'une devoit fournir au vin, l'autre au pain, la troifiéme aux mêts de fa table, la quatrième à fes vêtemens & à fes meubles. Avant lui Cyrus en avoit ufé de même envers Pytharchus de Cyzique qu'il confidé- Athen. 1. s roit, & à qui il donna le revenu de pag. 30, fept villes. On voit dans la fuite beaucoup d'exemples pareils.

ARTICLE II.

De la Guerre.

LES PEUPLES d'Afie par euxmêmes étoient affez belliqueux, & ne manquoient pas de courage: mais ils fe laifférent tous amollir par les délices & par la volupté. J'en excepte les Perfes, qui avant Cyrus, & encore plus fous ce Prince, fe maintinrent dans la poffeffion d'être regardés comme des hommes très-propres à la guerre. La fituation de leur pays, fort rude & plein de montagnes,avoit pu contribuer à la vie dure & frugale qu'ils menoient, ce qui n'est pas différent pour former de bons foldats. La bonne éducation qu'on donnoit aux jeunes gens chez les Perfes, étoit la principale caufe du courage & de l'efprit belliqueux de ce peuple.

in

la

Il y a donc de la diftinction à mettre pour les mœurs, & fur-tout pour matiére que je traite, entre les différentes nations de l'Afie. Ainfi ce qui fe trouvera de bon & de parfait dans ce qui va être dit des régles & des principes de la guerre, doit être appliqué aux Perfes, tels qu'ils étoient

fous Cyrus le refte, aux autres peuples de l'Afie, Affyriens, Babyloniens, Médes, Lydiens, & aux Perfes même depuis qu'ils eurent dégénéré, ce qui arriva peu de tems après Cyrus, comme je le marquerai dans la fuite.

1. Entrée dans la Milice,

734.

nem.

LES PERSE S étoient formés à la Strab. l. 15. milice de très-bonne heure par diffé-Am. Marcel. rens exercices. Ils fervoient ordinai-1. 23. fub firement depuis vingt ans jufqu'à cinquante. Soit en guerre, foit en paix, ils portoient toujours l'épée comme fait notre Nobleffe, ce qui ne fe pratiquoit point chez les Romains ni chez les Grecs. Ils étoient obligés de s'enroller dans le tems marqué, & c'étoit un crime que de demander une difpenfe fur ce fujet, comme on le Herod. 1. 4. verra dans la fuite par la maniére cruelle dont Darius & Xerxès traité- 16. & 17.

rent deux jeunes Seigneurs que leurs peres avoient demandé par grace qu'on leur laiffât pour la confolation de leur vieilleffe.

6. Senec. I. 3. de Ira, c.

Hérodote parle d'un Corps de trou- Lib. 7, c.gz. pes destinées à la garde du Prince, qu'on appelloit les Immortels, parce que ce Corps fubfiftoit toujours dans

le même nombre, qui étoit de dix mille, & que dès qu'il y étoit mort quelque foldat, on en fubftituoit un à fa place. Apparemment qu'il commença à ces dix mille foldats que Cyrus fit venir de Perfe pour fa garde. Ils étoient diftingués de tous les autres par leur armure fuperbe, & encore Lib. 3. .3. plus par leur courage. Quinte-Curce

en fait auffi mention; & d'un autre Corps,compofé de quinze mille hommes,deftinés pareillement pour garder le Prince: on les appelloit Doryphori.

2. Armure.

LES ARMES les plus ordinaires des Perfes étoient, un fabre ou cimeterre, acinaces: une espece de poignard, qui pendoit à leur ceinture du côté droit : un javelot, ou demi-pique, armée par le bout d'un fer aigu. Il paroit qu'ils portoient deux javelots, l'un pour lancer, l'autre pour combattre à la main. Ils faifoient grand ufage de l'arc, & du carquois où étoient renfermées les fléches. La fronde n'étoit pas inconnue chez eux, mais ils en faifoient peu de cas.

Il paroit par plufieurs endroits des Auteurs que les Perfes n'ufoient point,

Cyr. l. I. pag.

de cafques, mais n'avoient que leurs bonnets ordinaires, appellés tiares; & cela eft dit en particulier de Cyrus De exped le jeune & de fes troupes. Cependant les mêmes Auteurs, en d'autres endroits, leur donnent auffi un cafque : ce qui marque que cet ufage avoit changé felon les tems.

Les piétons avoient, pour le plus grand nombre, des cuiraffes d'airain, qui étoient fi artiftement ajustées au corps,qu'elles n'empéchoient point le mouvement ni l'agilité des membres, non plus que les braffarts & les cuiffarts qui couvroient les bras, les cuiffes, & les jambes des cavaliers. Les chevaux même, pour la plûpart, étoient couverts d'airain par le front, le poitrail, & les flancs. Ĉ'eft ce qu'on appelle, equi cataphracti ; des chevaux bardés.

Les Auteurs varient beaucoup fur la forme des boucliers. D'abord ils étoient affez petits, fort légers, & faits de branches d'ofier: gerra. Mais on voit auffi par plufieurs endroits qu'ils en eurent d'airain,& qui étoient fort longs.

Nous avons déja remarqué que dans les commencemens les foldats armés à la légére, favoir les archers & les

263.

« AnteriorContinuar »