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δύο τας κράσ

deux musiciennes très-habiles qui Maye accompagnoient une Dame de Sufe, risas. & qu'on avoit fait prifonnieres avec

elle.

C'est une queftion qui exerce les favans, de connoître jufqu'à quel point de perfection la mufique a été portée chez les anciens: queftion d'autant plus difficile à décider, que pour y réuffir il fembleroit néceffaire d'expofer aux yeux, & enfuite au jugement des oreilles, plufieurs piéces de mufique notées à l'antique, & que par malheur il n'en eft pas ici comme de la fculpture & de la poéfie anciennes dont il nous refte d'illuftres monumens, au lieu que l'antiquité ne nous a confervé aucun ouvrage qui puiffe nous faire juger fûrement fi la mufique des anciens étoit aufli parfaite que la nôtre.

On convient qu'ils ont connu la triple fymphonie, c'eft-à-dire le concert des voix, celui des inftrumens, & celui qui dépend de ceux-ci avec les voix.

On convient auffi qu'ils ont excellé pour ce qui regarde le rhythme. On appelle ainfi l'affemblage de plufieurs tems, qui gardent entr'eux certain

ordre ou certaines proportions. Pour entendre cette définition, il faut obferver que la mufique, dont il s'agit ici, fe chantoit toujours fur les paro les de quelques vers, dont toutes les fyllabes étoient bréves ou longues; qu'on prononçoit la fyllabe bréve une fois plus vite que la longue; qu'ainfi la premiére étoit cenfee ne faire qu'un tems, au lieu que la feconde en faifoit deux ; que, par conféquent, le fon qui répondoit à celleci, duroit deux foix autant que le fon qui répondoit à celle-là, ou, ce qui revient au même, avoit deux tems, pendant que l'autre n'en avoit qu'un; que les vers qu'on chantoit, étoient compofés d'un certain nombre de piés, que formoient ces fyllabes longues ou bréves différemment combinées; & que le rhythme du chant fuivoit réguliérement la marche de ces piés. Comme ceux-ci, de quelque nature ou de quelque étendue qu'ils puffent être, fe divifoient toujours en deux parties égales ou inégales, dont la premiére s'appelloit apsis, élévation, & la feconde iois, abaiffement ou pofition: de même le rhythme du chant, qui répondoit à

chacun de ces piés, fe partageoit en deux également ou inégalement par ce que nous nommons aujourd'hui un frapé & un levé, c'est-à-dire par un bruit ou une percuffion, & par un repos. L'attention fcrupuleufe que les anciens avoient à la quantité des fyllabes dans leur mufique vocale, en rendoit le rhythme plus parfait & plus régulier que le nôtre: car la poéfie chez nous ne se mesure point fuivant les longues & les bréves; ce qui n'empêche pas néanmoins qu'un habile muficien ne doive faire fentir par la durée des fons la quantité de chaque fyllabe. J'ai copié ce que je viens de dire du rhythme d'une des differtations de M. Burette, & je l'ai fait en faveur des jeunes gens, à qui ce petit morceau pourra être fort utile pour l'intelligence de plufieurs endroits des Auteurs anciens. Je reviens à mon fujet.

Ce qui fait le principal fujet de la difpute entre les Savans fur la mufique des anciens, eft de favoir s'ils ont connu celle que nous appellons mufique à plufieurs parties, c'est-àdire dans laquelle ces différentes par ties forment chacune à part un chant

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fuivi, & s'accordent toutes ensemble, comme il arrive dans notre contrepoint, foit fimple, foit compofé. On peut voir fur cet article, & fur tout ce qui regarde la mufique des anciens les favantes differtations de M. Burette, inférées dans les III, IV, & V Tomes des Mémoires de l'Académie Roiale des Belles-Lettres, qui font connoître la profonde érudition & le goût exquis de cet Ecrivain.

§. 3. Médecine.

ON DECOUVRE auffi dans ces tems reculés l'origine de la médecine, dont les commencemens, comme de tous les arts & de toutes les fciences, font Herod. 1. 1. encore brutes & groffiers. Hérodote 6.197. Strab. & après lui Strabon, remarquent que 1. 16.p. 746. c'étoit une coutume généralement

établie chez les Babyloniens, d'expofer les malades à la vûe des paffans, pour s'informer d'eux s'ils n'avoient point été attaqués d'un mal pareil, & pour favoir par quels remédes ils en avoient été guéris. C'eft ce qui a fait dire à plufieurs que la médecine eft une fcience conjecturale & expérimentale, qui eft née des obfervations qu'on avoit faites fur la nature des

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différentes maladies, & fur ce qui eft favorable ou contraire à la fanté. Il faut convenir que l'expérience peut beaucoup, mais elle ne fuffit pas. Le I fameux Hippocrate en fit grand ufage, mais ne s'y arrêta pas. C'étoit la cou- Plin. l. 29. tume tous les malades qui avoient 8. p. 374. été guéris miffent-dans le temple d'Esculape un tableau, où ils expliquoient 3 par quels remédes ils l'avoient été. Ce célébre Médecin fit décrire tous ces mémoires, & fut bien en profiter.

que

La Médecine, dès le tems de la guerre de Troie, étoit en grand ufage & en grand honneur, Efculape, qui vivoit alors, en eft regardé comme l'inventeur, & il l'avoit déja portée à une grande perfection par une profonde connoiffance de la botanique, par l'apprêt des médicamens, & par les opérations de la chirurgie: car toutes ces parties n'étoient point séparées de la médecine, & ne faifoient toutes ensemble qu'une même profeffion.

c. 1. Strab. l.

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1.10. v. 825

847.

Les deux enfans d'Efculape, Po- Hom. Iliad. dalirius & Machaon, qui commandoient un certain nombre de troupes à ce fiége, étoient auffi excellens médecins que braves capitaines, & ne

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